Questions de campagne.

Communauté ? Quelle communauté ?

« Les Français », « Le peuple français » : quelle est la teneur, la matière de cette communauté ?

Pour tout ceux qui rêvent d’une 6ième république, de la gauche-très-gauche à la droite-très-droite, le vote unanime de la 6ième constitution est très mal barrée.

« Groupe », « corps politique », « club de bikers », « supporter d’un club de foot », autant d’exemple de communautés : un tas de gens, que rapprochent des forces dites « centripètes » : une passion partagée pour le tir à l’arc, le vélo, PMU, belotte, Alain Juppé.

Ces forces « centripètes », « qui regroupent » s’opposent à des forces « qui séparent » dite « centrifuges ». A tout instant, une force centrifuge peut disloquer « la communauté ». Désaccord politique, propagande, corruption des dirigeants : le parti peu éclater !

Une communauté, c’est ce qu’on veut, quand on veut.

Il suffit que la force centrifuge soit sensiblement la même pour tout le monde. Les potentielles forces dislocatrices centrifuges doivent être tenues écartées.

Quelle que soit notre classe, nos opinions, nos goûts, nous sommes dans la communauté française, mais pour des raisons pratiques ou juridique.

Nous parlons français, nous vivons sur un bout de terre bien délimité, nous sommes enrôlé dans l’état et ce qui nous lie tous, c’est que nous payons des impôts au même endroit. Et pis c’est marre.

En dehors de ça, la communauté française n’est tellement rien qu’on en parle pas. Une communauté se forme pour être agissante. Nos maîtres nous chosifient en « peuple ». Un peuple, tas de cons passifs, n’est qu’un troupeau ovins.

Une communauté agissante, c’est un super organisme vivant, dont le pouvoir sur le réel est plus grand, beaucoup plus grand que la somme des agissements qui s’agrègent.

Aujourd’hui, nous ostracisons la moitié de la population : beaufs, fachos, gauchos, ultra-libéraux (mais là, c’est normal), islamo-titistes, écolos, réacs, pianistes.

« Mon » club, où on est tous très beaux et très intelligents, nous apprend que les mecs, en face, ils sont horribles. Et surtout, méchants et bêtes.

Mais comment tous ces vendeurs de 6ieme République nous enfument !

Les vendeurs de changements n’ont pas évoqué une forme quelconque d’éducation populaire. Il en faut 20 ans bien fort pour espérer changer quoi que ce soit.

Et partout, des déclinaisons de groupes de cintrés nommés « Anti-Fa » organisent les bastons, et virent manu militari du débat public, grosso modo la moitié de la population.

Il ne leur vient pas à l’idée qu’ils sont ce qui se rapproche le plus de la dictature. La méchante, celle où tu perds tes ongles.

Donc ce type nous vends de la démocratie à l’intérieur d’une boite qui exclue au départ, de façons arbitraires et le cas échéant violentes, la moitié de la population.

Les partis ont bien rempli leur rôle : empêcher que se forme une association qui les dépasse. Tous comme nos maître ont tout intérêt à faire détester le mot « classe », comme dans « lutte des classes ».

(associés, société… une société peut être publique et à but non lucratif)

Mais nous, nous-même, à l’intérieur, chacun(e), où en sommes nous ?

Comment éviter de céder aux aversions improductives ?

Pourquoi n’envisageons nous pas d’aller au contact des « autres », les « fachos », « les gauchos », « les réacs », « les machin-istes », autrement que pour batailler, comme dans la cours de récréation.

Oui, j’aimerais un jour participer à la rédaction d’une loi, dans un comité tiré au sort, avec donc autant de femmes que d’homme, des pauvres, des riches, de bac-6 à Bac+ 12, de 18 à 98 ans en proportion de la population française.

Mais aussi des libéraux, des ultras-libéraux, des niaiseux, des cocos.

Statistiquement, on devrait y retrouver 90% d’exploités à juste à l’aise, 9% de classe moyenne, et 1% de très riches auront désormais 1% des voix. Il y aura aussi, statistiquement, des soutiens d’hommes politiques honnis.

Et alors ? On les vire (solution Antifa), on les massacre (salissant), on les gaze (mal vu) ? on les enferme (coûteux) ?

C’est une autre culture que de se présenter à un groupe, avec des convictions à défendre et d’être réellement prêt à écouter les autres.

Bref l’inverse d’un meeting électoral : mes pôvres militants, vous êtes pitoyables, vous donnez à voir votre esclavage volontaire, l’abandon de votre dignité, remise entre les mains d’un beau parleur. »Les jeunes avec Juppé », comment on hallucine ! de la graine de fayot qui sera président de la république dans ses rêves.

Dans aucun des programmes, je ne vois montrer, ou suggérer, ou laisser entendre que le pilier central d’une réforme de la société, quand on la prétend « démocratique-quelle-rigolade », c’est ce que l’on appelle « éducation populaire ».

En gros, aller parler à ceux qui ont été exclus de la vie politique, ou qui ont juste pas envie.

Pour qu’une force centripète constitue une « société » à l’échelle donc de notre pays en incluant tous ses co-habitants, au pire ses co-payeurs d’impôts, elle doit donc permettre de rapprocher des gens qui aujourd’hui s’insultent.

Afin que dans un temps limité (une assemblée quelconque où NOUS faisons et défaisons des lois), dans un endroit consacré, ces gens s’écoutent, dans un cadre règlementaire qui favorise les consensus.

 

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.