Dans Ta Face : Salaire 2/5 Des Charges

Suite du précédent…

Le salaire : c’est plein de « charges »

Vous avez remarqué qu’une fiche de paye regorge de fric qui n’est pas versé en bon gros pognon au salarié. On vous fait croire que ce sont des « taxes », une punition infligée par l’État. C’est à ce titre qu’on vous en fait avaler la progressive disparition.

Remettons les pendules à l’heure : votre salaire, la valeur de votre travail, c’est la somme totale qui se compose de :

  1. Le ‘net’, la somme qu’on vire sur votre compte : mettons 1600 €
  2. Les cotisations prises sur votre brut, ou cotisations payées par le salarié, mettons 455 €
  3. Les cotisations qui s’ajoutent au brut, dites cotisations patronales, admettons 873 €

Les deux dernières distinctions sont pures manipulations pour mieux vous arnaquer, mon enfant. En fait votre salaire est égal à la somme, soit 2928 €. Sur ce montant, NOUS décidons d’en consacrer une bonne partie qui est une « cotisation » qui nous garanti contre tous les risques de la vie : maladie, décès, et qui permet également de continuer le salaire à la fin de nos 40 ans de chiourme : c’est la retraite qui n’est rien d’autre qu’un salaire continué au delà de la période « active », ou « rentable pour le capital ». Sans oublier des subventions aux familles, les allocations familiales. Notez que dans ce modèle, le salaire des fonctionnaires est pure perte pour le capital. A réduire donc !

C’est une manipulation dégueulasse : une cotisation, c’est l’expression d’une décision de consacrer une bonne part de revenu à des préoccupations essentielles : rester en bonne santé, soutenir l’éducation des enfants (alloc familiales), le tout dans un esprit réellement « mutualiste ». A ne pas confondre avec ces assurances privées qui en usurpent le titre. La cotisation, c’est ce qui fait « société », et par extension « nation ».

Comprenez bien que ce fric vous revient quand vous allez à l’hosto, que vous appelez le SAMU, que vous payez aujourd’hui des retraites, comme d’autre paieront la vôtre plus tard. Malgré les apparences, si vous n’êtes pas malade aujourd’hui, les cotisations sont transformées en prestation immédiatement, sans passer par la case capitaliste. Un gros gâchis pour nos bons maîtres.

Comme nous l’avons vu au premier épisode, c’est depuis des siècles la préoccupation première de vos employeurs de réduire votre salaires-coûts : les « exonérations de charges » qui sont faites dans la colonne cotisation PATRONALE ont l’avantage d’être invisibles sur votre compte en banque. Or c’est bien votre salaire qu’on réduit, pour en reporter la charge sur l’impôt. Impôt toujours élevé pour les pauvres, ridicule pour les grosses multinationales, et largement évité par la fraude fiscale, les niches fiscales que les riches s’accordent via leurs obligés de l’élection (députés et sénateurs), qu’ils financent et entretiennent via LEURS médias et une constitution qui leur permet de s’octroyer la belle vie. J’aurais dû la couper en trois, cette phrase.

Qualifier les cotisations de « charge », c’est vous faire admettre qu’il est bel et bon de les réduire, donc de réduire votre salaire. Génial, non ?

Par la grâce de la gauche et de sa CSG, impôt d’état n’ouvrant droit à rien, à l’inverse d’une cotisation qui vous ouvre des droits, de sécu et de retraite notamment, la substitution de l’impôt (CSG-RDS) aux cotisations est encore un moyen de diminuer votre salaire.

Vous venez de découvrir la différence entre votre salaire direct, le net qu’on vous paye, et l’indirect, qui bel et bien du salaire, mais qu’on peu réduire sans douleur immédiate. Étonnez vous des fermetures d’hôpitaux, de la dèche des services publics.

Parlons retraite : le blocage du taux de cotisation retraite, depuis les années 80, a permis deux effets aux seul bénéfice des actionnaires : on paye moins de retraite, par le biais de ce blocage que l’on compense par un report de l’âge de la retraite, et une diminution de son montant (calcul sur une période moins favorable).

Deuxième effet kisscool : on vous vend désormais de l’épargne capitaliste. Comme « fond de pension », ça fait un peu peur, on appelle ça « assurance vie » (c’est beau, la vie) ou plan d’épargne retraite. Vous n’êtes plus un cotisant solidaire, mais un épargnant égoïste. Les financiers qui gèrent ça n’oublient pas de se payer des salaires indécents.

Au total, l’opération de dégradation des salaires, notamment à travers une perversion du mot « cotisation »  en « charge » est tout bénef pour l’actionnaire. Vous travaillez plus pour gagner moins. Formid’

Dans Ta Face : Salaire 1/5 Un coût

Dans cette courte série, nous espérons vous faire réfléchir au salaire et vous motiver à le remettre à sa place, dans votre tête et dans les rapports de forces sociaux.

Premier point de vue : celui du patron

Le salaire est un coût. Une charge. Il est l’obstacle à un enrichissement rapide. Il diminue dangereusement les marges. Heureusement, il y a les machines qui permettent de s’en passer partout où c’est possible.

Depuis la nuit des temps, il est agréable de faire travailler des gens, pendant qu’on peut boire des mojitos au bord de la piscine, à l’ombre de la BMW. Si possible faire travailler des esclaves. Il y a des humanistes célèbres, comme le député Mariani, qui pense qu’effacer la mémoire de l’esclavage sera un bon moyen d’en réhabiliter une pratique larvée, et qu…. pardon, est une autoflagellation inutile et malsaine. C’est vrai que le salaire est malsain…pour les dividendes.

Individuellement, un entrepreneur sans scrupule (il y en a ?) rêve de ne pas distribuer de salaires pour faire tourner sa boite. Internet est son ami : plus personnes pour vendre, le client s’occupe de tout. Il passe des heures à se conseiller lui-même, passe sa commande lui-même, procède au règlement via une page web, règlement qui fait son chemin dans le silicium sans intervention humaine. Le tout plus vite ! Car vite is beautifull. Vite mon bouquin en 24h !

Comme la somme des cupidités est stupide, aucun capitaliste ne se demande où ses clients iront chercher l’argent pour lui payer sa camelote. Chacun s’en remet aux autres pour distribuer les salaires nécessaires. L’exacte négation du concept de ‘société’, ou par extension, de ‘nation’. C’est d’ailleurs sa victoire,  à l’UE, de permettre aux actionnaires de dépasser les ‘nations’, de se soustraire à leurs exigences de cohésion, d’équilibre et d’objectifs communs.

Pour mettre en avant le coût du travail, il convient de passer sous silence le coût du capital, souvent deux fois supérieur : intérêts d’emprunts rendus obligatoires pour les fonds de roulements ou les investissements pourtant réduits au strict minimum, voir un peu moins, salaires de dirigeants, dividendes d’actionnaires. Le salaire doit « produire » de la marchandise ou du service revendable avec la meilleure marge, marge au bénéfice exclusif de l’entrepreneur/actionnaire.

Pour réduire les coûts de salaires, on a inventé l’Union Européenne. Désormais, pour calmer les revendications sur les salaires, on fait entrer dans le jeu, évidement sans demander leur avis aux clampins que nous sommes, des pays où les salaires sont heureusement restés ridicules.

Les entrepreneurs avides (tous ne le sont pas), n’auraient aucun problème à priver de salaire, donc à tuer, au sens propre, ceux qu’ils considèrent inutiles, voire faisant obstacle à leur objectif. On invente donc le chômeur « de confort », évalué par certains décomplexés à 30% des sans-emplois. Et ensuite ? On procède à la solution finale pour les humains inutiles au capital ? Non : l’impôt des pauvres servira à payer la note. Nous y reviendrons.

Le salaire, aujourd’hui, n’est acceptable que s’il accompagne un projet de valorisation du capital, avec un taux de rendement fixé par la concurrence internationale, donc indiscutable.

Nous avons admis que le salaire ne peut exister que comme une charge, nous travaillons comme des esclaves, complexés que nous sommes de priver notre employeur de cet argent, de compromettre ses objectifs, son projet sublime.

Dans Ta Face : Impossible Europe et oreilles de lapins

C’est l’heure du sermon pré-electoral.

Impossible Europe

L’union Européenne est née du désir de soustraire l’économie des états nations, encore trop démocratiques en ce qu’une représentation populaire, même entièrement façonnée par les riches, se laissait aller à ses plus vils penchants : satisfaire ses électeurs, notamment à l’approche des scrutins.

Les détenteurs des moyens de productions ont patiemment soustrait ces pouvoirs, en les éloignant des administrés et retirant tout semblant démocratique à la conduite de l’économie. Une commission européenne est à la manœuvre, elle n’est pas élue et détient l’initiative législative, initiative souveraine sur les législations nationales.

Cela, on le sait maintenant. Que reste-t-il donc à l’Union Européenne, qui n’unit les nations que dans la soumission aux marchés, sans pouvoir monétaire donc sans politique monétaire mais contraint à une absurde règle d’or criminelle instituant la déflation  et le chômage comme seul principe de gouvernement, tant qu’on paye les intérêts des dettes. Encore 50 milliards récemment, sur ordre de cette grosse salope de commission. Entrainez vous à insulter la commission avec le vocabulaire le plus ‘fond de chiotte’ possible. Ici, je suis obligé de rester correct. « Grosse salope », c’est correct, eu égard aux dégâts de la susdite.

Reste rien : pas de langue commune, pas de pensée commune de ‘vivre ensemble’. Comment serait-ce possible, quand des peuples entiers sont accolés sans que ceux-ci, les nouveaux arrivants et les anciens agglomérés, n’ait jamais échangé que par canons ou par dictateurs interposés.

On le voit bien, aucune force supérieure, aucun contrat ne nous lie : alors que des transferts ont lieu en permanence entre l’Ile de France qui fait bombance et l’Ardèche dans la dèche, sans que cela fasse le moindre bruit, l’Allemagne grogne quand la Grèce couine * (à lire tout haut). C’est bien cela, une nation, quand l’accord pour s’entendre s’impose, même quand on n’est pas d’accord. L’Italie entre nord et sud, l’Angleterre et l’Écosse ou la Belgique à deux langues nous donnent à voir les limites de la nation, quand précisément les raisons de s’accorder supérieures aux désaccords disparaissent. Alors l’UE…

Cette Europe, soudée par les marchés de capitaux et les multinationales qui l’ont façonnée comme leur terrain de jeux, ne peut ni ne pourra jamais présenter l’apparence d’une nation. Notre grand Conducator, qui en appelle à une histoire qui n’existe que dans la tête d’un trader, est soit le dernier des abrutis, soit le premier des traitres. Cette idée d’un progrès atteignable qui transformerait l’UE en fleuve de miel, qui contamine même les têtes pensantes d’Attac et du Front de Gauche,  est une gigantesque escroquerie, qui peut faire douter de la sincérité de ces tartuffes.

Et les oreilles de lapins ?

Une ordure célèbre dont le nom m’échappe, qui sévit il y a un peu plus de plusieurs siècles, compare les hommes à des lapins : on les attrape par les oreilles. Comme c’est fin ! Et juste.
En cette période de gesticulations médiatiques, où comme jamais il importe de ne rien changer tout en parlant d’avenir, on va en choper, du lapin !

Mémoire de poisson rouge, inculture politique, soumission réflexe aux beaux parleurs et surtout, surtout, paresse intellectuelle, au nom de la fatigue de la vie, tout est réuni pour que rien ne change.

Alors plutôt que de vous faire avoir, comme à chaque fois, tout en étant sûrs, comme à chaque fois, que cette fois là sera la bonne, profitez donc de l’occasion pour tenter un truc vraiment nouveau : votez pour le seul mouvement qui ne fait aucune promesse, qui n’est pas un parti, qui n’espère aucunement changer quoi que ce soit à l’UE. Il n’est pas un but, mais un moyen : le mouvement « Démocratie Réelle » (www.democratiereelle.eu) peut vous apprendre ce qu’est une vraie démocratie, en se contentant d’élire des larbins sans opinion, vos larbins, qui déclarent s’obliger de vous informer, via internet, de ce qui se trame au parlement, et vous inviter, via référendum permanent sur Internet aussi, à leur donner des consignes de vote et/ou d’amendements. Et il y a cet autre argument de poids : quand une nouvelle génération arrive, elle est la première à tomber dans les pièges démagogiques des vieux politicards attrapeurs de lapins : des jeunes de 20 ans sont à l’initiative de ce mouvement. Vous voyez le truc monstrueux ? Sans s’être déjà fait baiser 10 fois (désolé, toute autre formule manque de punch), ils partent en évitant le piège.  Là où on a voté Mitterrand, Maastricht, voir Ségo, ils ne le font pas. Bravo les p’tits cons ! On s’attendait pas à prendre la leçon de ce côté là.

Ne venez pas dire que cela ne sert à rien : c’est voter pour d’autres ou vous abstenir qui ne servirait à rien.

Cela sera l’occasion d’APPRENDRE à exercer vos droits de citoyens, de renoncer à vous en remettre à un papa ou une maman politique, inéluctablement indigne. Cela servira à vous rôder, pour savoir quoi vouloir, au lendemain du grand soir (putain ça rime !), ou plus simplement du prochain cataclysme bancaire, qui sera l’occasion de remettre à plat les rapports de forces sociaux. A moins que vous ne soyez trop fatigués, voir trop bêtes, ou tout simplement totalement satisfait de notre société telle qu’elle est.

D’ac, mon petit lapin ?

* Alors, ça vient, ce Goncourt ?

Dans Ta Face : Loomio, degré zéro de la démocratie du Net

Loomio est un serveur web. Il propose de créer des groupes, ouverts ou fermés. A l’intérieur de ces groupes, on pose une question.

Aussitôt, des millions de geeks peuvent déverser leur opinion, se prendre la tête et cliquer j’aime ou j’aime pas.

Fonctionne sur smartphone ! Encore un tuyau à diarrhée d’émotion, sans aucun espoir de réflexion. Du micro trottoir avec des modems adsl.

Que Loomio puisse servir à faire le prochain repas de pique-nique, ou savoir qui amènera des chaises à la kermesse, soit.
Aujourd’hui, nombre de mouvements politiques, en recherche de connexion avec leur base, lorgnent sur Loomio.

Loomio est bien dans la lignée de Facebook, dont il reprend le grand principe. En fait, il est DEUX fois mieux : on passe du reptilien « j’aime » (agreu !) au binaire « j’aime – j’aime pas » (agreu – groumph).

On passe du jurassique au crétacé : wow !

(C’est l’heure de se fâcher avec tout le monde) Bon sang, ça vous fais vraiment trop mal de lire un livre ? De réfléchir ? Vous croyez que la démocratie s’achète comme un hamburger ?

Bientôt, un Dans Ta Face qui vous exposera une alternative sérieuse, mais faudra amener des neurones. Et pis essuie toi, t’a un peu de sauce barbecue de ta démocratie qui coule sous ton menton.

 

Dans Ta Face : A propos de banque centrale, un abus de langage

A propos de banque centrale, on entend un bruit de fond, pour peu qu’on soit un peu attentif aux nouvelles, ou aux chroniqueurs économiques.

Le propos qui suit s’applique à la seule banque centrale, l’européenne. Dite ‘BCE’.

Ce raisonnement valait pour la Banque de France rendue indépendante par Mitterrand, avant que la BCE ne prenne le dessus, retirant toute prérogative politique sur la monnaie aux états de la zone euro .

Rappel : Dans le monde pré-mitterandien, donc avant qu’il ne nous ait donné aux banques, dans la suite de Pompidou, notre Banque centrale, bras financier de l’état, créait la monnaie en fonction des besoins, gratuitement.

Notre dette était égale à zéro. La compta de la banque de France était la seule de France à pouvoir avoir un bilan déséquilibré, en l’occurrence par la création monétaire. C’est comme ça, c’est le principe.

Je passe sur l’étape intermédiaire qui a consisté à rendre cette institution indépendante, comme si le ministère de la défense, ou de l’intérieur devenait un électron libre, sortant ainsi du gouvernement, par là échappant à son autorité.

Allons à l’os : la BCE est garante en dernier ressort des finances. Or, on évoque en cas de défaut de la Grèce sur sa dette, défaut par ailleurs inévitable à moins de la ramener au niveau économique du Niger, et de jeter sa population dans la situation de la France au sortir de la grande Peste Noire, on évoque donc le fait que le jeu des garanties emboitées n’oblige la BCE à se recapitaliser comme une banque privée ordinaire, pour payer son obligation, comme votre assureur après l’incendie.

C’est vicelard de dire un truc pareil. Cela vise à nous faire admettre l’idée qui s’ensuit : nous devrons, nous les citoyens, être appelés en garantie ultime pour donner encore du fric, via des contributions de nos états, donc via des impôts.

Le rêve des créanciers ! Ecoutez bien ce qui suit : Une banque centrale n’a PAS de capital. Tout comme sa comptabilité ne devrait s’occuper que de ses frais généraux : personnel, PQ aux chiottes et autre.

Une banque central a juste à dire, ou plutôt écrire, éventuellement sur un coin de nappe au resto : « Je crée X milliards d’euros ». Voila. C’est fini ! Les Euros existent. Ca troue, hein ? C’est justement ça, une banque centrale. Sa définition exacte. Une entité, la seule, qui peut dire  pouf ! voila X milliards ! magiiiiiiie !

Jusqu’à il y a peu, l’auteur de ses lignes croyait, le gros naïf, que cette possibilité existait quelque part, mais non seulement le dogme monétaire psychotique allemand l’interdit, et ce dogme a été la condition rigide  pour permettre la création de ce foutu Euro, mais plutôt que d’en assumer le principe (crétin et rentier), on commence maintenant à nous embrouiller en évoquant cette nécessité barge de ‘recapitaliser la BCE’.

Question : la BCE possède-t-elle en contrepartie le droit de distribuer de la vaseline ? Pouf, sur un coin de nappe ?

Oblige-t-on une vache à se recapitaliser en lait après la traite ? Vous marrez pas, c’est tout aussi con.

Dans Ta Face : Motivation des foules, des poules et des œufs

Ce sujet est récurent sur le site. Et c’est pas près de changer.

Tout militant qui s’agite se heurte à l’indifférence du public. Les arguments pour ne rien faire pleuvent comme la mauvaise foi dans un débat télévisé.

Exercice du jour, rédigez en une phrase de 12 mots maxi, à votre manière :

« Vous n’êtes pas formés par ce que ça ne sert à rien de faire de la politique, parce que vous serez formés, cela servira à quelque chose de faire de la politique »

Encore une histoire de poule et d’œuf.

Les traités européens et ce qu’il reste de notre (anti-)constitution nous enferment, il ne reste aucune loi nous permettant de nous sortir de la merde. La cariatide* a peur et baisse la tête.

Former ou informer la cariatide*, voila qui suffit à outrepasser les limites que le petit nombre lui impose. Point n’est question de solliciter des marches révolutionnaires, et nos allusions fréquentes au grand soir sont des plaisanteries au deuxième degré : le grand soir, c’est une nouvelle dictature qui renverse la précédente.

Une cariatide qui ‘voit’ qu’elle porte un petit nombre et s’épuise à le nourrir, avec sa peine pour seul contrepartie, cesse de se comporter comme une imbécile de colonne, et par l’abandon de poste et l’expression simple de ses souhaits, les réalise.

(Article du webmaster de vuncf.org qui lui permet d’entrer à l’académie française, de remporter haut la main le Goncourt, et enfin de vivre riche et célèbre, adulé des femmes)

*Cariatide = réduite parfois dans les dictionnaires neuneus du net à une statue de gonzesse qui soutient un édifice, elle est en fait la représentation de la masse, de la foule, du peuple en ce qu’elle est la nature même de la société, sont absence provoquant l’écroulement de l’édifice. La cariatide est le grand nombre par opposition au petit nombre, singulier et minuscule, porté, nourri par une cariatide qu’il gouverne et qui le nourrit (Voltaire dans le texte, mais ça marche aussi avec Gramsci). C’est très à la mode de citer Gramsci, c’est même faisable sans l’avoir jamais lu. La preuve.

Dans Ta Face : Mélenchon à Alès : Une bien belle messe…

Ah, la belle fête ! Ca n’est pas souvent qu’on peut se prendre pour un journaliste. A Alès hier soir, Méluche est venu galvaniser les troupes. Salle comble débordant dehors, pour une bien belle homélie.

Alès est ruinée, comme le nord du Gard en général, d’une région vidée de ses ressources minières, puis de son industrie, car le pue-la-sueur est meilleur marché à l’est.
Malgré le poids du chômage, notre reporter perdu à plusieurs reprises, a bénéficié d’une aide immédiate et souriante de tous les autochtones croisés. Pourtant bien pauvres et entrants, en apparence, dans les clichés les plus pourris sur les jeunes de cités, éventuellement barbus, ces gens m’ont aiguillé dans Alès, et donc votre serviteur n’a mis que 12 litres de gasoil pour accomplir les 800 derniers mètres à vol d’oiseau. J’avais qu’à y aller en oiseau.

Après le discours du candidat local, gai comme un comité central, puis le témoignage convenu de l’infirmière hurleuse, Méluche entre en scène. Mes tympans sont déjà fissurés.

Ça a dénoncé dur ! Avec humour et une connivence palpable : je n’arrive pas à ne pas le trouver sympathique et intelligent.

On survole une Europe scandaleuse, on prend peur avec le Traité Transatlantique, on en apprend de belle sur Alcatel, Alsthom et toute ces sortes de choses. Les méchants sont méchants.

Impossible d’en placer une, ce n’est pas un débat. Le Front de Gauche est une structure à l’ancienne, avec une hiérarchie. Le gouvernement représentatif n’y est pas vraiment remis en cause. On reste dans le cadre. Pour les changements, on y fait certes allusion à une 6ieme république, et on devine que quelques molécules de Frank Lepage ont diffusé. Et si certaine molécules de Chouard également, on raconte en off comment des militants qui seraient tentés de fricoter avec Etienne sont brutalement rappelés à l’ordre par la direction du parti.

En examinant les propositions du Front De Gauche, on y trouve effectivement une constituante. Celle-ci serait élue, et on précise comme si c’était nécessaire qu’elle serait donc disjointe des assemblées du congrès, et que les membres de ses assemblées seraient exclus de l’élection pour la dite constituante. Merci, mon prince !

C’est ce triple assemblage qui hélas nous fait repartir bredouille de démocratie. Inventaire :

Ce meeting, concentré de promesses vaines, masque la réalité de l’inutilité du parlement Européen. On insiste sur le fait qu’une loi peut être amendée ou refusée, et on évite de s’étendre sur le caractère de « chambre d’enregistrement » des décisions des riches. On fait croire qu’on pourra s’opposer au Traité Transatlantique. Tout l’art consiste à transformer une attente légitime, en espoir, puis en vote. J’irai pas ! ‘t’chulé !

L’affaire Chouard rappelle douloureusement que même là, le chien qui a la gueule dans la gamelle peut mordre si on tente de la lui retirer.

Le fait par ailleurs de convoquer une assemblée constituante élue, qui choisira donc dans le vivier des députés/sénateurs en réserve dans les partis, est carrément une imposture : préciser que les députés en exercice sont exclus du scrutin, quand on est sûr que leurs alter-égos seront choisis, c’est malhonnête. La nouvelle constitution sera donc un clone de la précédente. On s’égare.

Méluche, enfoiré ! Dommage, on t’aimait bien. A l’occasion, on t’apprendra la différence entre ‘diffusion de ligne de parti’ et ‘éducation populaire’. Et a ne pas nous prendre pour des truffes.

Dans Ta Face : on a écrit ça…

Je viens d’envoyer ça, je vous tiendrais au courant de la suite. Idem en direction du maire de XXX.

Bonjour,

Je suis passé il y a quelques temps au studio pour faire connaissance : je suis le gars qui a fait de la radio, qui vient d’arriver à XXX.

Et surtout, pour ce qui concerne cette prise de contact, anime un site qui s’appelle www.vuncf.org.

Autant le dire tout de suite : je ne souhaite pas venir faire de la pub pour mon site, ce qui n’aurait pas vraiment d’intérêt pour vous, ni pour moi.

En revanche, dans le cadre de l’intitulé ‘local’ de votre station,  je souhaite venir présenter un projet que je voudrais développer dans MA ville.

Il s’agit de lancer une activité permanente sur XXX et les communes adjacentes, à vocation « d’éducation populaire », exactement ‘une pratique démocratique’.
J’ai mis des guillemets exprès, voir les liens vers une explication plus détaillée de ce qu’est l’éducation populaire.

Lien vers une définition générale (wikipédia)
Lien vers une définition par Frank Lepage

Toutefois, l’éducation populaire est un concept général, qui recouvre bien plus que ce que je veux animer plus modestement à XXX.

Vous avez eu à entendre parler de la situation du village de Saillans, dans la Drôme.
Voici deux liens pour en savoir plus :
http://rue89.nouvelobs.com/2014/03/29/a-saillans-les-1-199-habitants-ont-tous-ete-elus-premier-tour-251062
http://blogs.mediapart.fr/blog/paco-de-la-vega/290314/saillans-les-1-199-habitants-ont-tous-ete-elus-au-premier-tour

ceci pourra vous donner une idée, le ton de ce que souhaite entreprendre : lancer un mouvement pour amener les électeurs à devenir citoyens.
Comprenez bien que ce mouvement n’est en aucune façon contestataire : je n’ai rien à contester, mais il n’est point nécessaire de vouloir détruire pour vouloir construire.

Alors que la ville de XXX se compose d’une vaste majorité d’inactifs : retraités, chômeurs ou d’autre origine, je souhaite précisément revoir le sens du mot inactif.
On entend par ‘inactif’, une personne qui n’est pas ’employée’ et qui ne produit pas de marchandise ni de service monnayable.
Ce qui réduit par exemple l’activité bénévole à un ‘loisir’. Une grand-mère qui garde ses enfants, un bénévole qui fait du soutien scolaire, un adjoint au maire, un électeur qui construit sa maison, tout ces gens seraient donc des ‘inactifs’, alors qu’ils constituent au bas mot un tiers caché du produit intérieur brut.

De même, votre activité de directeur de radio locale, non rémunérée, fait donc de vous un inactif selon la norme en vigueur.

Dans le cadre de votre inaction, je souhaiterais donc venir inacter sur vos ondes, afin de contacter les autres inactifs de XXX, et de les initier aux joies des exercices inactifs démocratiques.

Inactivement vôtre,

Sébastien MAYER
www.vuncf.org

Dans Ta Face : Désobéissance civile, une valeur qui monte

Mettons nous d’accord sur le terme : c’est une action ou un refus d’action par principe non violent(e).

L’abstention aux élection pourrait-être considérée comme une désobéissance  civile. Un aléas juridique nous en empêche, au sens strict.

Les principes de représentation du peuple par des zombies politiques, ou l’organisation explicite de dictature, comme l’UE en est une au sens strict du terme, sont des procédés qui renvoient les possibilités de désobéissance civile, autant que possible, dans le domaine violent, afin qu’ensuite une répression tout aussi violente puisse l’étouffer.

Concrètement :

– L’abstention ou le vote blanc ne sont pas pris en compte

– Le référendum d’initiative citoyenne est interdit

– Si représentant il y a, il lui est interdit de répondre aux aspirations de ses mandants (mandat impératif interdit)

– La corruption anti-démocratique est explicitement organisée : mandats longs, professionnalisation des fonctions de représentations, organisation de la proximité avec l’oligarchie. Un représentant perd son boulot s’il tente de changer quoi que ce soit. Et donc la très bonne soupe qui va avec.

– Institutionnalisation d’une discipline filtrante : les partis, où on doit respecter une oligarchie politique interne, toute calquée sur l’oligarchie financière : tu fais tout comme le chef il a dit, sinon pas d’investiture !

– une ou des Institutions non démocratiques, comme la commission européenne ou notre conseil constitutionnel, verrouillent la société, dans le sens des désirs dominants très largement minoritaires : nos représentants au parlement européen sont des manchots sans jambes. Et souvent sans couilles d’ailleurs. Là aussi, la soupe est bonne, hein Dany ?

En clair le citoyen se retrouve dans une nasse réglementaire qui l’oriente vers l’action violente, donc ‘immorale’, comme seul recours.

Un exemple récent va nous servir : les agitations autour de la résistance au projet de l’aéroport de notre-dame des landes. Les mécanismes d’enquête public permettent de faire passer un projet sans l’accord explicite des personnes concernées. Trois petites réunions suffisent, rien ne contraint les organisateurs.

Changez le système : référendum obligatoire, avec quorum de participation, vote blanc pris en compte, moyens financiers donné aux objecteurs, droit d’initiative citoyen pour les projets eux-même, là oui, pas besoin de désobéissance civile !

La désobéissance civile n’est pas naturelle. Elle procède d’une discussion publique, et même si elle se passe de formalisation, elle ne prend son sens que si elle est organisée.

En tant qu’elle est désobéissance aux lois, dans notre système dictatorial, elle est implicitement interdite et réprimée.

La désobéissance est un ‘non-faire’, pas une action de type ‘faire’ :

– Ne pas aller travailler : la grève est une désobéissance privée, contrée par le recours aux intérimaires, facile à recruter quand on a organisé pauvreté et chômage.

– Ne pas payer un impôt

Cette liste est ridiculement courte, et ce n’est pas du tout un hasard ou un coup du sort : les dictateurs veillent d’abord à réduire l’initiative populaire, c’est un peu le principe, mais forcément aussi à limiter les recours passifs.

Je suis à votre écoute pour la prolonger. Mais la mendicité, même violente, comme le mouvement des bonnets rouges n’entre pas dans le champs de la désobéissance civile.

Donc résiliez pour commencer vos prélèvements automatiques (impôt, énergie, télécom etc…) et commençons à réfléchir au boycott du système qui nous étouffe : le gouvernement représentatif.

Dans le contexte actuel, c’est l’organisation de l’amortissement des conséquences de la désobéissance civile qui doit occuper nos esprits : si nous cessons de payer impôts et taxes, nous allons assécher financièrement les organisations et les personnels qui dépendent de l’état pour payer leur factures. Concrètement les employés du service public, qui doivent pouvoir taper dans une caisse de secours.

Il y a là des difficultés pratiques à surmonter. Au boulot, ne partons pas perdants

Dans Ta Face : Le déni et la croyance

Cette association peut sembler curieuse, en donner illustration s’impose.

Quand le Figaro nous vend de la bourse heureuse, de l’Euro salvateur et de l’austérité festive, il ne trompe personne, affiche ses opinions, l’intérêt de son dirlo, et ne mérite aucun reproche philosophique.

Pour le Nouvel Obs, les Inrocks, Libé ou France Inter, on peut déjà se poser plus de questions. Leurs atermoiements quand il leur arrive de parler politique, leur application à nous vendre du « remboursement de la dette », de l' »Inévitable Europe », de la mondialisation acquise à l’éternité, à relayer la doxa libérale, tout en en critiquant la couleur de sa cravate, présentent au moins le mérite d’une certaine cohérence : ça fait un moment que leur positionnement politique s’est perdus dans les brumes de leurs bavardages ineptes.

Il ne viendrait à personne l’idée d’y voir là des laboratoires du Grand Soir : c’est une appellation que ces honteuses institutions branchouilles ne revendiquent pas. (J’annule donc mon interview chez Pascale Clark)

Il en est très différemment de ces organisations ou de  leurs publications, censément de gôche, que sont Attac, le FDG, la CGT, soyons fous, la CFDT (un peu de pornographie de temps en temps, ça détend). J’arrête là la liste, histoire de ne pas me fâcher avec tout le monde en une fois. Ce serait de la gourmandise. Si vous voulez dénoncer en commentaire, lâchez vous pour une fois !

Ceux là affichent en néon dans la nuit libérale leur souhait de l’extermination de la domination capitaliste. A coups de figue molle et de loin.

En effet, je vous invite à examiner avec quelle douceur ils n’évoquent l’Europe ou L’Euro que pour les ‘réformer’, si ce n’est pas nous prendre pour des grosses buses qui ignoreraient que l’unanimité, déjà impossible avec une représentation pluraliste, n’est qu’un rêve de camé quand on sait que les commissaires Européens sont exclusivement libéraux. Même après avoir grimpé en haut de l’Everest, il ne nous resterai qu’à sauter à pieds joints sur Mars. Essoufflés à mi-pente, ils casse-croutent avec du pouvoir d’achat. Comme quoi les cornichons sont parfois AUTOUR du sandwich.

Pour ceux qui sont arrivés en retard, je vous rappelle qu’un Philippe Val, alors rédac chef de Charlie Hebdo, nous a vendu rageusement le référendum inique de 2005. Opportunément, comme vexé par le NON à 55%, il est passé à France-Inter, d’où il a promptement viré Guillon et Porte, trop salissants. Avec d’ailleurs un sens comique de l’inopportunité : il vire Guillon pour avoir moqué la libido de DSK, et quelques mois plus tard celui-là dérape sur une flaque de son propre foutre génie. Val à passé l’éponge ? Que nenni. (Vous noterez la licence comique graveleuse, renforcée par un apparentement flaque-éponge qui me pousse à réclamer le Goncourt). Fin de la digression.

Mais la pierre de touche, c’est le refus plus ou moins délicat, plus ou moins faux-cul, avec lequel ils expliquent que la sortie de l’Euro, du libre-échange ou de l’UE n’est même pas envisageable, pas discutable.

Aussitôt jaillissent les commentaires à base de miradors barbelés, de guerre et autre sornettes. « Les entreprises créent l’emploi« . »Art 3 Souveraineté du peuple« .

Voilà, on y est : les croyances de ces gardiens du temple procèdent du déni de la réalité. Les plus révolutionnaires pensent changer le monde avec une manif pour le pouvoir d’achat.

Sauf que ce déni, appuyé par des croyances est masqué par le top du top en matière de camouflage : la campagne mensongère et démago du FN.

Kesse kon dit, les ploucs socialos, voire de gauche ? Merci Marine, de me dispenser de penser !

Pour les infatigables du bulbe, je propose de s’endormir avec la question suivante : est-ce le déni qui est la conséquence des croyances ou bien le contraire ?

Pour l’œuf, on savait que la poule serait pas d’accord pour qu’on le lui remette. Mais là ?

PS : je plaisante avec Val, mais plus sérieusement je devrais évoquer les dissensions salutaires au sein de cette rédaction vivante, qui a peut-être encouragé Val à aller assumer ailleurs son adhésion au libre échange et à la concurrence non faussée, ainsi que l’exclusivité des initiatives législatives à la commission nommée. Ou alors son déni, quand il assurait que l’acceptation du projet permettrai PAR LA SUITE de corriger ces imperfections.