Charlie-Hebdo : Résistance !…. à la manipulation

Charlie-Hebdo : à quand Colin Powel à l’ONU, brandissant Charlie-Hebdo.

Vite, c’est maintenant.

Beaucoup d’entre vous sont maintenant aspirés dans le flot d’infos : internet, médias.

C’est le moment de penser à la stratégie du choc, telle que décrite par Naomie Klein.

Je fait court : prenons une population à qui on veut faire avaler des couleuvres. On provoque ou, plus simplement et vraisemblablement, on attend patiemment un choc. Sous l’effet du choc, convenablement récupéré par les médias ET les réseaux sociaux, le peuple tétanisé signe n’importe quoi. L’attentat de ce matin  est l’occasion d’un travail pratique… sur soi.

C’est la « pratique du témoin ». Vous vous dédoublez : celui qui vit sa vie, qui regarde les infos, qui cause et écoute.
L’autre, c’est « le témoin ». Un genre d’huissier qui prend des notes sans dire un mot.
Le témoin note : émotion, tristesse … induite, colère … induite et finalement

Tiens : la télé me visse dans la tête « barbarie » « horreur », « frappé au cœur », « rassembler », « rassemblement ». « Le gouvernement doit prendre toutes les mesures ».

Je suis moi-même lecteur, je suis très bien placé pour jouer comme vous. Quelle liberté sera rognée, quelles dépenses de sécurité fliquantes vont arriver, pour la plus grande joie des fournisseurs ?

Et envoyez les minutes de silence !

Alors soyez vigilants : armez le « témoin » d’un bon stylo et d’un bloc-note tout neuf, et laissez vous allez. Ne changez rien, mais OBSERVEZ.

On en recause dans quelques mois.

Mes sentiments personnels relèvent de ma vie privée, ce site n’est pas l’endroit pour chougner. Restons citoyens, on a pas gardé les oies ensemble.

18h40

S’torrible. Je viens de me prendre une douche visqueuse. Comme une bassine de shampoing transparent. Fluide et tiède.

Les médias, le web et les hallucinés de la rue : un tsunami d’hormone ! Un tsunami qui emporte toute pensée. Un déferlement au rêve, un rêve décrit avec des mots-nuages. Ecoutez, la valse des mots consensuels nous perce.

On est « unis »… Comme ça, on peut plus revendiquer. On ne peut plus parler de rien d’autre… Le témoin se régale.

8/1 15h

On a passé le temps des infos brutes, celui des premiers instants qui ont l’avantage d’être bruts de manipulation.
Une histoire va maintenant nous être contée : le président a aussitôt qualifié le triste évènement d' »attentat terroriste ». Il a fallu peu de temps pour relier un ensemble d’informations choquant à une mystique politique, laquelle appelle aussitôt à des considérations guerrières.

Or, à ce moment de la journée d’hier, aucune nécessité ne justifiait ce rapprochement. On ne sait pas s’il s’agit d’un geste isolé de graves timbrés, si un groupuscule de lapins crétins a concocté ce bazar, une soigneuse éducation par les jeux vidéos, la pression d’un monde agressif plus quelques provocateurs barbus ajoutant les épices de cette recette macabre.
Une fois terminé une cure de séries B décérebrées, de vidéo youtube, la lecture de revues spécialisées en vente libre et un peu d’exercice, alors nous pouvons probablement sans grande imagination visualiser des gens techniquement informés, à la gestuelle éduquée. D’où des délires d’action de professionnels entraînés, donc gros  complot….. On n’en sait rien, mais la populace ne fait bientôt plus la différence entre une information brute et le roman aussitôt seriné par les journalistes, les politiques  et autre ‘lideurs’ d’opinion.

Dans Ta Face : Vive les préliminaires !

C’est la question centrale…
Deux expériences récentes pour entrer dans le vif. Deux interlocuteurs, 55 et 85 ans, niveau d’étude supérieur : pour faire court, des intellos certifiés.

L’un plutôt bleu-marine, l’autre a été Ségo. Je commence à discuter politique, et au détour d’un raisonnement sur un fonctionnement rêvé de démocratie, tombe sur mon discours une météorite.

Comme le congélateur tombe sur les flics lors des perquises de cité hlm pauvre, un lieu commun force 7 émiette la conversation.

« Mais comment tu veux faire, il n’y a pas d’argent » (sous entendu, les caisses de l’état et des collectivités locales sont vides.)

Que les autres me pardonnent, mais pour ceux qui résonnent sur cet argument, je vous condense la réponse : Les caisses sont vides parce que

  • L’état loue la monnaie aux riches, pour un coût approximatif de 55 milliards d’euros par an
  • Nos représentants des riches on rédigé à leur avantage exclusif des centaines de niches fiscales, environ 350 : les riches ne payent pas d’impôt (relativement..)
  • La fraude fiscale n’est pas réprimée (il suffit de sous-équiper l’administration chargée de le faire : en hommes, en moyens et en outils juridiques)
  • La finance, en achetant nos représentants, donc des lois sur-mesures, a obtenue une société pleine de tuyauteries pour siphonner le travail des producteurs.
Pour faire simple : pour un PIB=2000 Md € ,  le  total de l’argent transféré à des prêteurs feignants sous forme de dividendes, intérêts d’emprunts et autres niches est de  700  Milliards.

Contrairement à des cotisations sociales, des impôts et des taxes qui nous sont rendues sous la forme d’hôpitaux, de samu, de fac, de lycées, de docteurs, de profs, de flics etc, ces 700 Mds d’€ ne nous reviennent pas.

Ces 700 Md€ sont en presque totalité du vol légal pur et simple. Sa légalité a été établie par le 1 pour 1000 qui en profite.

BREF !

Je n’étais parti là-dessus, mais tout à ma passion, j’ai (pas) pensé que mon interlocuteur (n’)avait (pas) déjà été frotté à ce sujet.

La personne s’est saisie de ce qu’elle pense être une grossière erreur : cela la soulage immédiatement de toute réflexion fatiguante. Ouf ! Et encore, je soupçonne mes interlocuteurs d’être de bonne foi, alors imaginez avec Jacques Attali.

Comme à priori le but du jeu est de convaincre au moins 15% de la population, au lieu du 0,02% actuel, on sera bien inspiré de prendre à bras le corps ce foutu problème de pure pédagogie.

Ce qui m’amène à la proposition suivante : Si on arrêtait de dénoncer comme des moulins pour le plaisir de se croire plus intelligent et mieux informé (le nucléaire, c’est pas bien, Monsanto est méchant…) ?

Qui va inviter tout ce petit monde à trouver des méthodes sérieuses de conversations militantes ? Comment garder un auditoire ?

Le seul institut de recherche en pédagogie politique : le site www.vuncf.org !

 

Dans ta face : Deux cotés pour chaque chose..

Rarement les concepts dont on nous abreuve sont simultanément présentés par leur deux faces.

Les deux « cotés » sont délimités par les rapports de force sociaux : ceux qui nous gouvernent, les marchés, les financiers, les décideurs, les gagnants, les 1%  et de l’autre coté, la masse grouillante qui s’active à subir les diktats sociaux des premiers, pour les enrichir, leur permettre de mener la belle vie. Rien de nouveau depuis 5000 ans. Ce qui est nouveau, c’est la forme moderne de l’esclavage qui manie les concepts au lieu du fouet et, le croiriez vous, avec une efficacité jamais atteinte. Le fouet, c’est bon pour les sous-dev’, pardons, les pays en voie de développement, qui n’en finissent pas de sombrer pendant qu’on les pilles d’ailleurs.

Pour aller dans le vif, prenons immédiatement quelques exemples pris au hasard parmi des milliers.

Premier concept à deux faces : la croissance.

Pour « les gens », c’est un phantasme dont l’actualité encense le retour ou plutôt l’espoir de ce retour, comme la promesse d’une croissance du bonheur.

Pour nos maîtres, c’est techniquement le moyen d’exiger un surcroit de travail qui permettra de payer la soulte, la taxe représentée par les intérêts, les dividendes. Par exemple, on nous a dit que la « croissance » de la durée de vie devait s’accompagner d’un surplus proportionnel d’années de travail. C’est la croissance en valeur absolue des revenus des non-producteurs, offert par des esclaves qui consentent, c’est fou, à travailler d’autant plus longtemps que cette prétendue augmentation cache en fait une réduction de la durée de vie en bonne santé. Et puis, qui bosse après 50 ans ? Donc baisse des retraites et du nombre de dents, trop chères à soigner.

Si les pauvres se donnaient la peine de regarder, ils verraient que les revenus des riches non-travailleurs croissent effectivement, en même temps que le chômage. S’ils en avaient conscience, ils s’attacheraient à n’en point créer, de croissance. Celle-ci s’exerce notamment par plus de pillage des ressources et de la pollution. Où est elle, cette « crizinouie » ou plutôt pour qui ?

Deuxième concept : la notion de « réforme ».

Pour 99% des gens, la perception de ce terme a une connotation positive : on réforme pour améliorer, donc pour obtenir un progrès. Faute de lire des livres, la masse des gens, incluant ceux qui se croient hors système en agitant en boucle des dénonciations sans lendemains de progrès, a – la masse – oublié que ce mot a une étymologie négative : on « retire la forme », l’existence d’une chose ou d’une idée à l’agonie.

Pour les 1%, c’est la destruction du système social, en ce qu’il se nourrit de ressources prises aux actionnaire. Baisse des cotisations patronales, donc de nos revenus indirect.  A la sortie : hausse immédiate des dividendes et baisse des taux de remboursement de santé pour les fourmis.

La part du coût du capital a pris 10% du PIB en trente ans. Étonnez vous qu’il y ait 10% de chômeurs ! Rappelez vous : ce sont les les vaches, que l’ont réforme à l’abattoir et ce sont bien nos vieux que l’on réforme en réformant les retraites.

Troisième exemple : la personnalisation des relations sociales et commerciales

Pour les consommateurs, c’est la prétention d’un service personnalisé de votre banque, de pôle emploi, qui est censé vous offrir un service ‘achement meilleur, tout comme les publicité s’adressent à vous comme à un seigneur : vos chaussures, votre bouteille de coca, vos placements : tout cela est personnalisé. Ô toi mon client, comme tu es beau, comme tu es joli et unique ! Personne ne lis son horoscope en se demandant comment seuls 12 destins s’offrent à 6 milliards de terriens.

Pour l’actionnaire, c’est juste un coup de lavage de cerveau, de pub pour faire gober à l’esbroufe un contrat quelconque. C’est l’effet Gad Elmaleh qui nous vend de la banque. La personnalisation de nos rapports commerciaux a pris la place de la citoyenneté.

Le résultat est que le collectif disparaît au profit du contrat commercial. La recherche du bon plan sur internet pour un profit personnel  représente en creux la disparition du collectif, seul concept socialement plus intelligent que la somme des égoïsmes primitifs de chaque individu qui compose ce collectif désormais ringardisé. Plus de syndiqués, plus de syndicats et en avant la « Flexi-sécurité » . Copyright le MEDEF et la CFDT. Flexibilité pour te virer, sécurité pour l’actionnaire.

 Quatrièmement : la « démocratisation » de services ou de biens autrefois réservés aux riches

Nous sommes depuis 20 ans dans l’expansion du tourisme planétaire. Les 99% sont comme des fous à l’idée de pouvoir (ou pas) aller passer 15 jours en Thaïlande ou ailleurs, au moins une fois par an. D’ailleurs un pauvre qui ramasse trois ronds les claque aussitôt en dépense futiles qui ne laissent rien d’autre que l’envie de claquer au plus vite d’autre trois ronds, pour aller ailleurs ou bien pour se payer une voiture ou un smartphone, ou pire, un quad.

Pour les un pour-cent les plus riches, c’est la promesse que ceux qui ont un boulot se rendront d’autant mieux à la chiourme de l’emploi pour gagner le fric pour recommencer, que le plaisir reçu disparaît bien vite de la mémoire, n’y laissant rien d’autre qu’une vague trace vite effacé par la sortie du nouveau truc à la mode, qui amènera avec lui la frustation de ne pas le posséder. Ceux qui n’ont pas les moyens prendront un crédit qui va leur pomper un peu plus de leur temps de travail. C’est l’effet Iphone.

D’abord une croissance de la fièvre acheteuse n’est en aucun cas une « démocratisation », gardons ce mot pour des occasions plus nobles. Il s’agit surtout d’intensifier cette agitation dans la consommation, et la pollution qui va avec.

Ce qui amène les moins jeunes à regretter l’époque sans téléphone portable, les voyages en avion hors de portée et les voitures sans ordinateur de bord. Et maintenant que le commerce qualifie ses avancées mortifères de « démocratisation », quel mot employer pour travailler sur la Démocratie, la vraie ?

Cinquièmement : Internet.

Pas la peine de vous faire l’article préparé par les multinationales qui l’exploitent : si effectivement, pour une part minime, il donne accès à l’encyclopédie du monde, elle sert surtout à picorer de l’émotion jouissive : du porno aux blogs vidéos concoctés par des armés de décérébrés funs sur youtube, ou à jacasser sans fin pour recevoir les caresses flatteuses que les internautes s’échangent sur FaceBook en partageant des idées superficielles, convenues et surtout jamais décortiquées. Signez pour la petite schtroumphette très malade : la « solidarité » remplace la citoyenneté (la vraie) : la pétitionite chronique qui s’empare des biens pensants les exonère surtout d’approfondir les sujets autrement plus graves.

C’est pour les 1%, l’opportunité de faire un bizness détaxé et de s’affranchir des nécessités d’antan de mûrir un achat, lequel était aussi en passant l’occasion de rencontrer un commerçant qui pouvais donner des conseils,  pour y substituer l’assouvissement de pulsions acheteuses frénétiques et impatientes. Libraires, épiciers, et autre distributeurs locaux ont dû pour cela céder leurs revenus aux Amazon et autres Ebay-Carrefour et même les prestataires de services ne survivent qu’en payant une lourde commission aux franchiseurs de tous poils. Ajoutez à cela le libre échange electronique qui permet aux grosses boîtes de ne pas payer d’impôts, que les 99% payent désormais à leur place.

Au final, le surf sur internet a complètement détrôné la lecture, la longue réflexion sur des sujets essentiels mais prise de tête : si tu ne peux pas t’expliquer dans un clip fun de moins de 6 minutes, ce que les marchands, eux, savent très bien faire, tu es inaudible. Internet à détruit la pensée, la culture, la réflexion au profit de la consommation d’orgasmes (d’achat, de jouissance pure, de compassion superficielle qui nous écarte de l’important). Les SMS et les tweets ont remplacés les échanges directs. Pourquoi se fatiguer à faire de la politique quand on a 1200 chaînes télé et youtube en prime. Les neurones se débranchent.

L’offrande par les requins du commerce et par notre gouvernement représentatif du « pouvoir d’achat ».

Pour les péquins que nous sommes, le pouvoir d’achat est l’horizon exclusif de nos revendications, et, faute de lutte des classes ringardisée par la gauche et la droite maintenant ouvertement d’accords, nous en redemandons à nos idoles commerciales, qui visiblement sont très attachés à nous en donner.

Les 1% savent bien que rien dans la dure réalité des statistiques, nous en avons toujours moins qu’on nous en promet, et cette incantation signifie la baisse de nos revenus, à nous les vrais productifs, car d’où viendrait cette hausse quand elle se construit sur des baisses effectives de salaires, du nombre d’emplois disponibles ou de revenus pour les producteurs indépendants. Ah oui, nous avons tous un grand écran de télé, mais fabriqué au loin pour permettre de grassouillettes marges bénéficiaires… pour les actionnaires et eux seuls. Nos ouvriers sont partis pointer à Pôle Chômage.

« Hausse du pouvoir d’achat » égale baisse des salaires et des retraites, mais ça sonne mieux.

La solidarité plutôt que l’équité

Le téléthon, les dons  à MSF, aux médecins du monde, aux restaus du cœur, accaparent l’énergie de ceux qui pensent vraiment accomplir un service civique : ce sont les plus fauchés, en contact avec la misère, qui donnent le plus. Les 99% ont l’impression de faire de la politique, d’être actifs, d’être bons.

Les 1% savent que cela leur évite de payer des impôts ou mieux, de baisser leur part du gâteau, de laisser du travail et des retraites à tous le monde : il y aura toujours des bonnes âmes pour réparer leur dégâts. En plus bénévolement et dans la joie et la bonne humeur. Ils font un cadeau aux riches et en plus ils en sont fiers !

Les cons ! Ils votent en plus !

Dans Ta Face : Tous assouvis !

N’oublions pas qu’une pièce a deux faces, chacun choisi celle qui l’arrange.

Pour le prix de la dévastation de l’environnement, de la mise en esclavage, la misère qui se répand, qu’avons nous ?
Eh bien oui, tous ces effets a peu près connus, aux origines bien déterminées ont tous le même but, ou le même effet, selon le point de vue.
A la suite de la mise au turbin effrénés, nous produisons à fond !

Donc nous offrons toutes sortes de délices à consommer. Il y a ceux qui peuvent se les payer, certains qui magouillent pas légalement pour se les payer, ceux qui bavent de ne pas pouvoir se les payer, et une petite minorité qui s’en tape.
Nous avons donc une très grosse majorité qui a des énormes envies de consommer. Envies inégalement mais globalement satisfaites.

Toutes les représentations d’un futur corrigeant correctement notre épouvantable situation vont réduire cette activité folle, et cette débauche de gâchis.
Si vous reprenez la chaîne des causes et des effets du merdier d’aujourd’hui, cette débauche de consommation doit être jugulée.

C’est bien joli en théorie, mais cela suppose un tel changement de mentalité, un tel programme de déprogrammation, que cet aspect qui n’est qu’un maillon de la chaîne doit être pris à bras le corps maintenant.

Par exemple celui qui tripote son smartphone, sa tablette, qui a canal+, possède ou va bientôt s’endetter, vendre son travail avant qu’il n’existe, pour avoir la bagnole qui se gare toute seule, celui-là, on peut lui faire remarquer qu’il court à sa perte, que son pays part à sa perte parcequ’il ne veut pas voir les fermetures d’usine içi, la mise en concurrence, bref, le truc du début de l’article.

« tu sais qu’un asiatique l’a conçu pour pas grand chose, et que machin (un pote) aurait pu le faire sans la libre circulation des capitaux »
« tu sais qu’à cause de ta caisse, il y a 8 millions de gens en France dans la merde molle et au moins autant qui est malade de travailler ? »
« C’est chouette, hein, la mondialisation ! »
« Dire que t’aurais pas ça sans 8 millions de chômeurs ! En fait, tu leur dois tout ! »
Il y a peut-être des salauds de vendeurs, mais ils peuvent compter sur les hydrocéphales-acheteurs, faites un rapprochement avec les addictions des drogues dures.
« Un comportement qui nuit à ta santé, à ta socialisation, qui te coûte un rein et dont tu peux pas te passer, c’est quoi déjà ? »
Personnalisez ! Ne vous laissez pas attendrir pas les piètres excuses ! Montez le ton !
Comme ça, dans trente ans, après la guerre normale, puis les guerres civiles, on aura peut être une chance. Et d’ici là, on va un peu se marrer.

Dans Ta Face : Vive le pouvoir d’achat.

Celui-là va être court : Avant, les « travailleurs » se battaient pour augmenter les salaires et prendre leur part de rémunération, quand les possédants du capital se battaient pour augmenter leur marges. Chacun était à sa place.

Maintenant que vous avez voté l’ablation de vos droits politiques entre autre par une représentation inique, qui a prouvé son inefficacité en matière de bien être social et environnemental depuis 200 ans, les riches ont construit l’Europe pour rendre le pouvoir lointain et surtout à l’abri des désidératas des masses laborieuses. L’auteur, comme vous, et pas mieux, jeune à l’époque, s’est bien fait enfariner avec l’Europe de Maastricht. Il tenta de résister en 2005, mais là, on l’a bien eu dans l’os, à la brutale, à Lisbonne. Personne dans les rues !
Au moment de Lisbonne, je me disais « chouette, on va l’avoir, le grand soir. Et pis j’ai jamais vu une assemblée nationale cramer ». Eh ben que dalle.
Depuis, les riches ont réussi à vous présenter votre chiourme comme quelque chose de désirable : vous ne voulez plus de salaire, mais du pouvoir d’achat et un Iphone 6 !

Génial : vous entérinez la baisse des prix, obtenu par une baisse de la rémunération des producteurs au cours d’un combat de pots de fer contre des pots de terre. Le pot de terre, le producteur, c’est vous aussi ! Indirectement, mais des producteurs qui n’ont plus les moyens de payer les services que vous vendez, c’est la ruine pour vous aussi !

Et vous votez fièrement pour vos maîtres qui vous baissent les pensions, les indem’ chômage dont ils ont, eux seuls, créé l’absolue nécessité. En désirant le pouvoir d’achat, vous vous associez aux capitalistes en le soutenant dans sa recherche illimité de marge bénéficiaire. Quand la motte de beurre baisse de 10 centimes le kilo, c’est que le producteur vient de concéder, par la force bien sûr, 60 ct. Mettez vous dans le crâne que quand un prix baisse de x euros, c’est que le producteur a perdu 3 fois x, dont deux x en dividende. Et le producteur, c’est vous ! Donc une baisse de votre rémunération au bout du compte ! Si vous ne vous appauvrissez pas tout de suite, attendez donc la baisse du pouvoir d’achat de ceux qui ont dû courber l’échine devant Leclerc, Carrefour’, Auchan, Apple, Ikéa… aient fini de craquer leurs économies? Quand les producteurs n’auront plus les moyens de commercer avec vous, vous allez la payer deux fois, la soit-disant hausse du pouvoir d’achat !

Pour espérer des miettes, vous croyez que la « croissance » va vous sauver, elle vous tuera : pollution, guerre civile…. L’apothéose vient de paraître : plutôt que faire de la politique, des escrocs de la pensée raptent vos désillusions et vous les resservent bien loin de la réalité : Eric Z. nous explique que la cause de nos problèmes, ce sont les arabes, les femmes qui ont pris la sale habitude de se considérer les égales des hommes, les homos, tout ça. Mais oui Eric, on a bien compris que ta faiblesse intellectuelle s’associe aux dominants pour distraire les dominés avec des fables. Eric Z est un pilier du Medef, avec Attali, Franz-Olivier, Valls… la liste est interminable. Que les bobos nantis, capitalistes-branleurs (c’est décidé, je lance le concept.) ne m’en veuillent pas, je ne peux pas les citer tous.

Quand vous acceptez de raisonner en pouvoir d’achat, vous signez votre acte de soumission à l’esclavage des riches. Vous admettez de travailler pour eux, et vous croyez encore qu’une croissance de l’activité ou des rendements va vous rendre titulaire de droit d’une hausse… pas du salaire, mais du pouvoir d’achat. Ca, vous y avez renoncé quand Attali vous a convaincu que la mondialisation, dont il est un des architectes idéologiques, était inévitable et positive, et vous allez bientôt proposer spontanément une baisse de salaire.

Le pouvoir d’achat, c’est 6 millions de chômeurs en France, un autre paquet de millions qui triment pour une misère, un autre paquet qui sait qu’il va se faire virer, et la stérilisation de nos sols, la fuite de la structure productive en Pologne, en Chine et au Viet-Nam. Il y a un phénomène de cliquet : augmentation des marges, des rendements, niche fiscale, réduction de cotisation sociale : direct dans la poche des actionnaires. Licenciement, faillite, baisse de rentabilité : c’est pour les pauvres et leurs ridicules impôts ! Je vous dis ça depuis mon jacuzzi au Luxembourg, aux iles Caïman, d’où je goinfre de la subvention, de la baisse de « charge », de l’allongement de la durée du travail, de la baisse de prestation sociale. Miam !

C’est aussi des chtit’ nenfants qui soudent vos smartphones (Ouha ! Quel pied ce pouvoir d’achat!), les paysans qui se suicident grâce à Monsanto, Bayer, Sygenta, Rhône-Poulenc, BASF. Les travaux inutiles mais chers, les partenariats public privé qui sont bien l’escroquerie du siècle, tout cela se passe sous vos yeux. Et l’assemblée Nationale ne crame toujours pas.

Mais se distraire avec les singeries des politiques en regardant la télé est bien plus facile et moins fatiguant que d’ouvrir un livre.
Réclamer du pouvoir d’achat est moins fatiguant que de demander un salaire !

Donc on est bien d’accord, tout va bien dans le meilleur des mondes…

PS : Ca y est, nos députés se sortent les doigts ! J’ai appris aujourd’hui qu’ils menaient une bronca… pour conserver autonome la région Alsace qu’on ne saurait polluer avec la Champagne ou la Lorraine. Bref, la révolution est en marche : nous retrouverons probablement le N° du département sur les plaques d’immatriculation. Ouf !

Dans Ta Face : L’ère du renoncement

Du renoncement à quoi ? A penser.
D’accord, ici, ça sent l’intello bavard. Admettons. Maintenant que je vous tiens :

En quoi avons nous « renoncé » ?

Imaginons, comme ça, que le feu ça brûle et l’eau, ça mouille. Évidement, si on vous prévient, c’est mieux que si vous deviez en passer par l’expérience personnelle.
C’est d’ailleurs ce que les parents sensés tentent de faire avec les gosses, qui le prouvent tous les jours : tant qu’ils ne se sont pas cloué une burne sur la table, comme suggéré par des émissions pour djeunes (toi, t’es ieuv’, tu peux pas comprendre, ah ta vieillesse, quel naufrage) (ta gueule, p’tit con),
(perdu personne en route?) (sinon, dites le, bordel!), tant que..gnagnagna, ils ne vous croiront pas quand vous leur dites que l’agrafeuse n’est pas un jouet.

Premièrement, le p’tit con pense que son maigre stock d’expériences, de connaissances est suffisant pour « gérer ». Bref, il ne sait pas qu’il ne sait pas grand-chose. Parole d’ancien p’tit con.

Justin Bieber a écrit ses mémoires. Sans Déc’ !!

Renoncer à faire l’effort de comprendre le monde pour en reprendre le contrôle en citoyen. Donc, en plus, avoir un sens civique du consensus. Déjà deux phrases beaucoup trop compliquées.

Pourquoi y avoir renoncé ? Parce qu’il y a « Mentalist » ce soir.

Or, la population n’est pas paresseuse dans son ensemble ! Ah ça pour faire marcher un smartphone, utiliser tweeter, internet, y’a du neurône disponible, y compris chez les quasi illettré (ne savoir écrire qu’en langage SMS, j’appelle cela ‘illettré’).

Pourquoi rapprocher ces deux activité, l’usage des produits technos et l’auto éducation populaire ?
Les Imerdes sont complexes et exigent de l’utilisateur des processus de cognition plutôt sophistiqués. Parce que pour jouer, nous sommes tous partant.

Pour apprendre la vie, il faut 20 ans de dressage familial. Mais après allons-y…

Citations :

« Quitter l’Euro va nous appauvrir »
« Sortir de l’Europe va nous jeter dans la guerre »
« L’État est en faillite »
« Les entreprises créent l’emploi »
« Les investisseurs créent de la richesse »
« La France est une démocratie, comme l’Europe. Pas comme ces sauvages afghans »
« Il faut rembourser les dettes »
« Les chômeurs ne travaillent pas pasque c’est des feignants tricheurs-profiteurs »
« La mondialisation est inévitable »
« L’inflation, c’est mal ! »
« ils sont très intelligents, Attali et Franz-Olivier Giesbert ». Minc est sympa.Les représentants des fins de race riches sont compétents.
« Le pouvoir d’achat, c’est mieux qu’un salaire juste »

Et faites pas chier avec le ton désinvolte, rude, parfois grossier. Parce que c’est à la mode, la transgression. Et qu’un ton brutal provoque parfois des débats fructueux, des prises de conscience.

Vous avez renoncé à ne pas être des esclaves, les justifications viennent après.

Dans Ta Face : Monopoly 5 : Fixation des prix

Bon, là c’est pas trop compliqué : les prix sont écrits sur les cases, les cartes. S’il y a écrit 5000, c’est 5000.

Vous avez remarqué bien entendu que la rue de la paix, dans un quartier ultra bourge, coûte plus cher que rue Lecourbe (mais depuis, le 15ième a bien changé..).
Construite de façon similaire, d’une surface similaire, bref similaire !, deux apparts peuvent voir le prix du m² doubler ou tripler.

Mais si tu veux l’appart rue Victor Hugo c’est 10 briques, ou 200 000 à Massy. Pourquoi ?
Parce que c’est comme ça ! C’est le détenteur de capital qui décide. Pourquoi ? Parce qu’il le peut, lui, espèce de pauvre !

La fixation des prix est affaire de gourdin, d’entente mafieuse. Et comme ce sont les riches qui écrivent les lois, ils seraient quand même bien cons de les écrire à l’avantage des pauvres !

La fixation des prix est affaire de rapport de force, en aucune façon de quantité de travail fourni.

Pour cela il faut qu’il y ait des riches et des pauvres. Justement les riches ont écrit l’héritage, le droit de prélever dans la nature, et de s’enrichir sans limite. Précisément ce qui permet d’avoir un pigeon pauvre qui va travailler gratos (contre rien, j’appelle ça gratos) pour payer ta Lamborghini, espèce de riche-branleur (désolé, ça va ensemble, par définition et dans la pratique).

Mais aussi, préparez vous à de la résistance contre le salaire à vie, comme Friot et Réseau Salariat l’évoquent.
Car si le citoyen devient indépendant des riches pour se loger, se nourrir, s’habiller (vous savez, le bas de la pyramide de Maslow), et qu’il obtient de déconnecter EN GRANDE PARTIE sa rémunération du chiffrage de sa production, en gros qu’il soit payé en fonction de sa qualification, qu’il produise peu, beaucoup ou énormément, alors à quoi que cela va-t-il donc servir-t-il au riche d’avoir plein de brouzouffes ?

Le rapt de l’argent permet de le louer, le rapt du travail permet de le sous-payer, le rapt de l’état de laisser le soin aux pauvres de payer l’impôt et les  dégâts des riches, le rapt de la banque de faire filer les bénéfs aux iles Caïman.

Tout ça pourquoi ? Fixer les prix comme on veut, et au final, faire payer la belle vie aux riches « intelligents » par ces « connauds » de pauvres.

Mais, vous, les connauds de pauvres, avez vous seulement eu un jour l’idée de barrer les prix sur la planche et les cartes de Monopoly, d’en discuter avec les joueurs, d’ajuster la masse monétaire avec des post-it ? Nooon !

A croire que vous savez pas lire… Ici, « Connauds de pauvres » vise à vous provoquer, à vous faire réagir et j’en suis un moi-même.
Mais avant, juste avant d’envoyer un putain de commentaire (naze) sur l’apparent mépris, posez vous juste quatre questions :

1) Accepte-je ou pas de payer des intérêts sur la dette de l’état
2) Accepte-je de payer si cher un Iphone 38 ? Ou des Nike ? Ou un bigmac ?
3) Trouve-je normal d’emprunter pour acheter une maison ?
4) Fais-je l’effort (certes ardu) de comprendre les prix, la monnaie et les échanges, le pouvoir, la démocratie ?

Si vous avez répondu oui aux trois premières et non à la dernière (parce que vous, au moins, vous êtes honnêtes), alors vous allez éviter de trop la ramener, ça vous rend encore plus connaud. Honnête, mais connaud.

Pour y voir plus clair, tapez vous les fondamentaux, et arrêtez de dire que vous avez pas le temps ! Parce que vous passez 3h/j sur votre cacaphone, 4 h devant la télé (ou youtube) (ou youporn) TOUS les jours.
Le but étant de partager un langage, avoir des références communes : on a pas dit qu’à la fin vous devez être d’accord ! A quoi sert de parler littérature à un illettré !

Dans l’ordre :

– Guillemin pour les bases historiques.
– Frank Lepage pour la suite historique (engagé à gauche, reconnaissons le. Juste pour faire le pendant de la télé, vous pouvez pas le refuser)
– Friot et sa bande pour repenser la rémunération du travail, comprendre la différence ESSENTIELLE entre travail et emploi, et pré-visualiser des solutions réalistes d’avenir meilleur.
– Lordon, Sapir, Généreux, Hollebeck et leurs amis moins célèbres, mais pas moins valeureux
– Grignon (décrié, faut bien le dire, mais pour commencer c’est bien, à condition de pas s’y arrêter), Hollebeck (décrié, mais didactique), Rabhi fils, Foucher parlent de l’usure, des intérêts, du crédit Privé.
– Des sociologues comme David Graeber, Emmanuel Todd, Sintomer, pour comprendre que ça fait 5000 ans que ça dure, parce que les riches ont les moyens de domination et les pauvres les moyens de laisser faire les riches, apparemment ! (ok, c’est une blague)
– Des accidents spatio-temporel comme Chouard, ou Ruffin qui s’exposent à lever des lièvres politiques.
et pis des milliers d’autres.

Il ne s’agit pas de dire que ceci EST la vérité. Ce site propose une petite sélection dans la rubrique « Vidéos ».
Tout comme nous convenons de communiquer en Français, ce qui ne prédit pas CE QUE nous allons dire en Français, alors, vous tapant la formation ici proposée, vous n’adhérez à rien, vous ne validez aucune opinion : vous acquérez le savoir nécessaire pour entrer dans la conversation, y compris pour nous exposer en quoi vous n’êtes pas d’accord.

C’est merveille que d’écouter les piliers de bar vous expliquer que si on sort de l’Euro, ça sera dévaluation mortelle, effondrement de la société et guerre civile. Les politiciens et les journalistes l’ont compris : le pilier de bar politique est l’alpha et l’oméga de la citoyenneté. Donc c’est à lui qu’on tend le micro.

Un conseil : évitez de demander à un aveugle de vous faire traverser la rue.

Et tout ça pour dire que la fixation des prix résulte de forces contraignantes s’apparentant au racket, mais légal par le fait des racketeurs-législateurs. Et que rien ne vous empêche de penser autrement.

Dans Ta Face : Monopoly 4 : Pourquoi créer de l’argent ?

Parlons un peu de création monétaire. On va tâcher de rester simple. Primitifs.

Argent comme « Moyen »

Soit l’argent est un moyen, tout comme l’essence est un moyen de faire avancer la tuture, un moyen de reconnaissance de la valeur du travail, qui permet l’échange. Dans ce cas, l’argent ne prend sa valeur qu’au cours d’un échange. Un billet de 10 € vaut 3 centimes dans votre portefeuille ou sur votre compte en Banque. Il ne vaut dix euros que sur le comptoir d’une boulangerie quand vous venez de vous décider d’empiffrer pour 10€ de chouquettes. L’échange donne à cet instant précis la valeur de 10 € aux chouquettes du travail du boulanger, et dix Euros au temps passé à les gagner.

Dans ce premier cas, l’utilisation de la monnaie est « accessoire ». Il suffit qu’il y en ai assez pour « représenter » le travail.
La seule question concerne sa répartition et la modulation de son volume, en fonction du volume de travail qu’il doit représenter.

Exemple : ce mois ci 100 personnes travaillent. Salaire ou revenu non salarié, il va bien falloir disposer à la fin du mois de 100 revenus en argent, pour placer la « représentation » de son travail sur le compte en banque du travailleur. Mettons que les échanges ont lieu le mois suivant. Tant que l’argent est en quantité sensiblement égale au productions à vendre, les échanges ont lieu.
Si le mois suivant, congés payés mis à part, 50 travailleurs décident de glander. 50 équivalents en travail ne seront pas produits. Il est logique que ceux qui ont bullé ne reçoivent pas d’argent. D’autant plus que comme ils n’ont rien produit, pas vraiment besoin de cet argent pour acheter une production inexistante.
Notez que dans ce schéma, le producteur crée la monnaie avec son salaire. La monnaie avec laquelle LES AUTRES vont lui acheter son travail.

C’est le bug de cette version : le producteur crée avec ses revenus l’argent avec lequel LES AUTRES vont pouvoir lui acheter sa camelote. C’est cohérent avec le chapitre précédent. Mais celui qui produit le bien ET l’argent pour l’acheter s’expose à être le seul capable d’acheter sa production. Mais c’est la contrepartie d’une société qui réfute le don comme moyen d’échange.
Qui pose en préambule le chantage : tu auras de quoi survivre si tu viens travailler pour m’enrichir.
Préambule accepté. Si pas esclavage, alors pas survie. On a réussie à faire passer cette escroquerie pour un concept valable.

Argent Fin en soi

L’argent comme une fin en soi est vieux comme le monde. C’est plus clair si on va suffisamment en arrière dans notre histoire.
Au début des temps, on pratique l’ardoise, comme au troquet. Je te file des patates, tu me filera un cochon plus tard. Les échanges sont comptabilisés dans des dettes, qui fluctuent au fur et à mesure des échanges. Sans argent, le système marche bien dès lors qu’on peut dire qu’un cochon vaut tant de kilo de patates. Notez que les dettes représentent un mode de relation sociale : on ne se perd pas de vue, tant qu’il existe une interdépendance. Le contrat, à l’inverse, permet de faire des échanges entre personnes qui ne veulent pas avoir de relations. Signe là. En cas de problème, tu vois avec mes avocats.

Primitivement, l’argent sert au souverain à prélever de la richesse dans son royaume pour financer ses caprices de roi. Le roi décrète qu’il fabrique de l’argent, qu’il payera avec ce qu’il doit à ses fournisseurs, à ses soldats, et surtout, qu’il touchera ses impôts et taxes avec. L’argent devient un moyen de domination par un non producteur, sur les producteurs qu’il a décidé de racketter. Eh bé oui : une transaction où l’un donne quelque chose, et l’autre rien, ça s’appelle du racket. Et venez pas gémir « le contrat social » : on dirait le Medef qui promet des emplois !
A ce stade, l’argent est un outil de racket, pas encore une fin en soi.

Mais, très tôt, avant la monnaie, est apparu l’intérêt.
Autant un champ + un agriculteur + un cheval + des semences, ça fait du pain, faut quand même bosser pour transformer l’agitation des uns en l’autre !

Alors qu’avec l’intérêt, la rente, le dividende…….

Revenons au Monopoly : un gentil ingénu pourrait dire en début de partie : « Je m’achète un p’tit sam suffy, et pis à moi le hamac et les barbeuc de lézards ».
Eh bé non, même à dix ans, les gosses ont compris que le placement d’un argent primitif (celui de la distribution initiale) doit astucieusement permettre de gagner encore beaucoup plus de fric, pour au final acheter tout, et essorer tout le pognon des autres joueurs jusqu’à ce que mort s’ensuive (on dit « élimination »). Qui parle de se loger ? Je parle d’instinct de mort, consubstantiel du capitalisme.

Vous comprenez bien que dans ce cas, l’argent ne correspond pas à une production, à un travail.
L’argent sert uniquement de moyen de domination, comme un vulgaire gourdin : sa simple détention ou son usage sont productif de richesses prélevées sur le dos de ceux qui travaillent.

Tout notre édifice juridique sert à cela, et uniquement à cela : rédigé par les riches-branleurs, il écrit les mécanismes imposés par la force de la loi, qui obligent :

1) à considérer l’argent comme de la valeur (la valeur des revenus potentiels)
2) à accepter que l’inégalité fondamentale entre prêteur feignants et emprunteur aux abois est normale,
3) à respecter les règles des prêteurs, qui prévalent dès qu’un parti politique ou un de ses représentants est à vendre.

En revanche, les emprunteurs ne sont pas obligés de croire que cette configuration est la seule possible, et surtout la seule souhaitable.

Et si vous manquez de biftons pour jouer au Monopoly, vous avez le DROIT, si si !, de prendre des bouts de papiers et de décréter que c’est du fric. Ca vous fera en passant une bonne initiation aux problèmes du contrôle de la masse monétaire, qui lui, est sa biologie !

Tout ça, parce que vous avez cru, à force de regarder la télé de Bouygues, Dassault, Niel, Sarkolande, mais aussi Marine, Bayrou et autres, que le sens de la rotation de la terre, c’est d’obéir aux voleurs de travail, aux pollueurs du monde, aux esclavagistes.
Que les dettes « doivent être remboursées ».
Alors, ne perdez pas de temps : courez, roulez avec votre bagnole à crédit ou pire en « location longue durée » pour trimer dans une pyramide de pouvoir chapeauté par des actionnaires-branleurs.
Quand on passe son temps à sucer un banquier, on ne se plaint pas qu’il a un goût.

Dans Ta Face : Monopoly 3 : la Survie

 Les joueurs de Monopoly endossent facilement l’habit du conquérant immobilier.

Si on met de côté l’illusion d’égalité en début de partie, illusion vite dissipée, on assiste à la fois au travail du hasard avec les dés, mais aussi à l’agressivité du joueur. Nous savons tous qu’il y a des gagnants et des perdants récurrents. Qu’est-ce qui différencie la pensée du gagnant lithovore, du locataire perdant ?

Que les chevaux dans le corral et les enfants dans la salle de jeux, soient excités par la compétition paraît normal. Qu’en est-il de ce besoin de certains de posséder des biens immobiliers pour les louer ?

Les deux côtés de l’assemblée, gauche et droite, sont en théorie sensés représenter une division dont nous avons perdu la saveur.

Le coté droit, ce sont les gagnants de la prédation, donc ils la glorifient, l’améliorent, la verrouillent. L’élastique est bien tendu, surtout ne pas se le prendre dans la gueule : plus que jamais, alors que les perdants de la prédation arrivent au bout de ce qu’ils peuvent donner et qu’il faut leur serrer encore plus le kiki pour leur faire cracher de la « valeur », de la « richesse », les prédateurs ont les naseaux qui fument. Donc austérité, chasse au chômeur…heureusement qu’il y a la gauche !

La gauche.. bon, dès qu’il y en a une à l’assemblée, on dissertera dessus : les syndicats et le PS ne réclament plus de hausse des salaires, mais du pouvoir d’achat. C’est mort.

Le caractère inégalitaire de notre société, en ce qu’elle organise la prédation, la facilite et surtout la légitime moralement, ne fait pas l’objet de revendication.

Quand vous jouez au Monopoly, parce que vous pensez avoir une chance en début de partie, vous entérinez le projet d’être le prédateur de tous les autres, de les foutre en slip. C’est le jeu. Alors que la créatrice du jeu souhaitait dénoncer cela, nous prenons tous aujourd’hui ce jeu au premier degré : c’est fun de rafler tout l’immobilier, puis de se gaver de loyers. Alors même qu’il est écrit que le jeu s’arrête avec la mort (financière) du dernier challenger.

L’émotion en cours de partie relève bien de la peur de mourir, de la volonté de gagner quitte à buter les autres. A travers un jeu, c’est bien un moteur essentiel de notre existence qui s’emballe : survivre. Survivre à la partie…. C’est d’autant plus acceptable et accepté que le but du « jeu », est bien d’évacuer cette peur, tout comme les petits jouent à se faire peur, à se perdre puis se retrouver.

La théâtralisation de la mort, but primitif ET ultime du jeu, de tous les jeux, est un moyen d’évoluer et de se construire. Pas de commentaire sur le jeu lui-même : la pédopsychiatrie est une science qui nous expliquent que la construction de l’homme se fait à travers la théâtralisation de ses angoisses primitives.

En revanche, cette théâtralisation de la mort de tous sauf un, au jeu de Monopoly, jeu que nous avons retenu parce qu’il met en scène l’argent et ses passions, est très révélatrice de notre complicité innée, génétique, reptilienne à l’exercice du crime, du vol, de la prédation.

Ce n’est qu’un jeu, mais il révèle que notre besoin inconscient de survie peut transformer d’innocents bambins en tueurs.

Et que la peur de coucher dehors, cette peur seule et rien d’autre, nous pousse à faire coucher des gens dehors, ou, au mieux, à rançonner ceux qui en ont les moyens.
Et ça, ça s’apprend tout petit en jouant au Monopoly.

Dans Ta Face : Monopoly 2 – La distribution

Le premier sujet de réflexion induit par ce jeu est le suivant : hormis l’invraisemblance pratique de cette projection, il est évident que si 300 joueurs se présentent à une partie de Monopoly, il n’y aura pas assez d’argent pour tout le monde.

Il paraît donc évident qu’il faut se procurer des billets afin de « doter » chaque joueur correctement au début de la partie. Rien n’empêche les joueurs de s »imprimer des petits papier avec écrit « 10€ », « 50€ » etc dessus. Pour autant que la « banque » est correctement doté, et que chaque joueur reçoit la même somme au début. Dans la vraie vie, à effectif identique, le montant de billet nécessaire peut varier selon la productivité donc (si les actionnaires ne ramassent pas tout, ce qui est la cas en ce moment), donc avec les salaires. Par ailleurs une partie de Monopoly uniquement avec des milliardaires présente peu d’intérêt.

Dans la vraie vie, les électeurs ne reçoivent aucun billet. Ce sont les parents qui font la soudure entre l’entrée en vie active et les premiers salaires, ou alors c’est la dèche. Sauf que !

Avant d’en arriver là, le bébé homme va commencer par subir un tirage au sort : selon qu’il naît dans un beau quartier de Paris ou de l’Ouest parisien, ou bien qu’il advient dans une banlieue pauvre d’une petite ville dont les activités ont été transférées en Pologne, le joueur n’est pas le même.

Dans le premier cas, il est en bonne santé, a reçu une bonne éducation, il est motivé par des perspectives de vie formidables, il vit dans un chouette environnement et surtout, il a du fric ou ses parents en ont. Dans certain cas, les promesses de revenus du capital familial lui préparent une vie oisive et luxueuse. Mettons un pour mille des joueurs.

Dans le deuxième cas, il sait a peine lire le mode d’emploi, il est démoli par l’alcoolisme de papa chômeur et la dépression de môman. Les frérots dealent, la sœur tapine. S’il veut jouer avec les autres, il doit d’abord trouver de l’argent. Soixante dix pour cent des joueurs, à des degrés variables, doivent emprunter pour la bagnole (pour aller bosser pour payer le crédit et les intérêts du prêt sur la bagnole), le logement…

Et là, pas d’imprimante à biffetons de Monopoly. Le riche est prêt à le fournir, si l’emprunteur veut bien alors céder une bonne partie de ses revenus ultérieurs au titre des intérêts d’emprunt. Ça s’appelle la création monétaire par le crédit.

Ça s’appelle, mais cela n’en est pas. Une fois posé que les détenteurs de signes monétaires « en excès » ont réussi à en démunir la masse des pauvres, ils sont alors en position de force pour se proposer de prêter leur argent avec intérêts. Pour que cela fonctionne, il faut quelques dispositions supplémentaires : l’état ne doit surtout pas fournir les pauvres en signes monétaires. La loi de 1973, prolongée jusqu’à l’article 123 du traité de Lisbonne, une loi de banquiers ultra-libéraux, donc ultra-prédateurs (c’est un synonyme !), a interdit à l’état (donc à nous les pauvres) à de gérer la monnaie, pour obliger l’état (donc nous les pauvres) à le louer. A le louer comme on loue une voiture, ou mieux, comme un logement. C’est un échange sans contre-partie : le loueur de voiture a payé la voiture, le loueur de pognon (le plus souvent une banque commerciale) se contente de quelques gribouillis sur un contrat et en comptabilité. Son pognon ne représente que 2% (en gros) de l’argent-dette qu’il vous prête temporairement. Et si ce n’est pas vous, c’est votre employeur qui va devoir emprunter son fond de roulement.

Dans la mesure où nous devons payer nos taxes et impôts avec des euros, il nous faut bien en trouver : nous sommes donc obliger de subir ce qui s’appelle partout ailleurs une vente forcée : travail salarié aux conditions des employeurs, emprunts aux conditions des banques. Donc des riches et des riches.

Résumé : au Monopoly de la vie, il n’y a pas assez de billets de banque et nous devons éternellement nous endetter pour en avoir. Et donc, du fait des intérêts de la location monétaire par le crédit, nous n’accédons à l’existence que si et seulement si nous consentons à donner une bonne part du fruit de notre travail à des gens qui eux, par l’héritage ou la magouille, détiennent l’argent, depuis 5000 ans sur toute la surface de la terre. Sinon relisez David Graeber (5000 ans d’histoire de la dette).

Dans « Liberté, Egalité, Fraternité », il y a trois mots nuages, qui n’existent pas, nulle part, dans la société française. « Liberté » ? Vous êtes obligé de travailler pour gagner des Euros. Pour payer la part collective, pour survivre, et surtout ne pas aller en prison sur ordre de votre préteur. « Egalité » ? Foutaise ! Supprimons l’héritage, les niches fiscales spécial-riches et l’élection, on verra après. « Fraternité » ? Comment avoir de la fraternité entre ennemis de la guerre économique de tous contre tous, où chacun est sommé de jouer à un jeu auquel il manque 90% des billets nécessaires. Dès lors que le prêt à intérêt est institué,  c’en est fini de la « Fraternité ».

Résumons le mécanisme :

  • Une petite bande d’ambitieux a plus ou moins honnêtement accumulé SANS LIMITES, en tout cas sans fournir de travail, mais en collectant les fruits de privilèges. Allez voir H. Guillemin !
  • Des lois obligeant à recourir au crédit sont écrites par les mêmes : pas de création monétaire publique, héritage pour concentrer l’argent, et droit illimité à faire payer la location de l’argent. Il est fréquent de recevoir en intérêts des montants supérieurs au capital soit-disant prêté.

Vous êtes obligés de jouer au Monopoly, vous devez vous endetter pour cela auprès des quelques riches dont vous resterez à vie les esclaves. La règle du jeu, c’est la constitution française, écrite par les riches, parce que vous en foutez. En théorie libérale, un millième de la population est riche, principalement par héritage (une idée de riche !), et soumet 999 millième des gens à l’esclavage de l’endettement.

Ça n’est pas nouveau, ce sont les techniques juridiques et sociales qui évoluent.

Rien n’empêche de ré-écrire les règles du Monopoly : on est en démocratie ou pas, bordel ! Décidons que chaque « citoyen » doit recevoir de quoi jouer. Le salaire à vie, par exemple. Limitons la possibilité d’enrichissement, tuons l’héritage, castrons la propriété lucrative. Une société nouvelle qui ne laisse pas aux riches le droit exclusif de déterminer les règles du jeu.

Vous vous rendez tous les jours à une partie de Monopoly dont vous n’envisagez pas de changer les règles, alors que c’est votre droit démocratique (en théorie !) . Il existe d’autre jeux que celui-là, mais comme cela vous fatigue d’en apprendre les règles, vous restez gentils moutons. ‘faites chier !