La religion des riches

Cette courte page va détailler un mécanisme de pensée induite, et ses conséquences dramatiques.
Posons d’abord le contexte, sous la forme d’un petit dialogue :
Citoyen A- Les fluctuations des prix sont la plupart du temps injustifiées, et fondées sur un rapport de force.
Citoyen B- Comme quoi ?
A- Prenons des légumes par exemple : d’origine géographique constante, des légumes sont bien plus chers en début et en fin de saison. Les coûts de production, de transport et distribution sont constants. Les variations de prix sont justifiées par une prédiction fausse et auto-réalisatrice : la rareté implique la chèreté.
B- Mais c’est comme ça ! ce qui est rare est cher, tout le monde sait cela !
A- Tout le monde le croit, ce qui n’est pas pareil !

Il y a là matière à réflexion, mais passons.

A- Si les coûts divers étaient discutés, mettons en début de saison, afin de garantir un revenu décent et réaliste pour les acteurs de la chaîne production-distribution, les prix seraient constants pendant une saison. On éviterait ainsi de priver les pauvres aux deux bouts de la saison, et de perpétuer un privilège immoral donné aux riches.

B- Et qui déciderait ?

A- La communauté, après que chacune des parties ait exposé son point de vue : les producteurs, les transporteurs, les logisticiens, les commerçants mais aussi bien sûr des associations de protection de l’environnent et les consommateurs. C’est une forme de planification (à réserver aux produits nécessaires, n’exagérons rien).

B- ouais ! on sait ce que la planification a donné en URSS : des magasins vides, des pauvres dans le besoin et une nomenklatura nourrie au caviar !

Bim ! L’argument massue !

Le citoyen B n’est qu’un consommateur, mais il entérine le rapport de force qui permet aux acteurs de la production, notamment les distributeurs et les commerçants d’augmenter leurs revenus indûment. Ce sont rarement les producteurs qui bénéficient de ce rapport de force : les centrales d’achats sont, elles, éminemment planificatrices.

Reconnaissez que sans les échecs soviétiques, sans la Corée du Nord, les détenteurs-actionnaires des distributeurs et les commerçants vivraient moins bien.

L’argumentation de la rareté s’appuie sur plusieurs escroqueries intellectuelles admirablement répertoriées par Schopenhauer dans son fascicule « L’art d’avoir toujours raison ». Un bijou, soit dit en passant : facile à lire, court et percutant.

Ici, c’est l’art de rapprocher deux situations qui n’ont rien à voir !

La révolution soviétique dégage un tsar enfoiré, pour lui substituer en deux ans environ, un nouveau troupeau de maitres égoïstes, paranoïaques, violents et largement aussi profiteurs du peuple.

La planification soviétique procède en secret, sans consultation approfondie et surtout sans soumettre ses décisions à un suffrage universel. Ajoutons que cela aurait été nécessaire, mais pas suffisant : si vous n’éduquez pas « l’univers » du suffrage, afin qu’il soit réellement capable de juger des arguments des uns et des autres, vous n’avez pas progressé.

Toujours est-il que dans notre conversation ci-dessus, le citoyen B régurgite les banalités simplifiés à l’extrême qu’on lui a fourrées dans le crâne. En restant à la surface, il devient son propre ennemi de classe.

Un dernier mot : l’emploi du mot « liberté », dans « liberté d’entreprendre », « liberté individuelle », « liberté des prix », masque en réalité la haine de la régulation, dépouille la communauté de ses droits pour laisser quelques forts opprimer les faibles. En réalité, l’emploi du mot liberté par les forts, est toujours la liberté de se contrefoutre de la communauté afin de se gaver sur son dos. Trouvez donc un contre-exemple !

Concrètement, Madelin proteste contre les grillages du poulailler qui nuisent à la « liberté » du renard, en occultant bien sûr le « droit » des poules à ne pas se faire égorger.

Les idées communes sur les prix (offre et demande, main invisible du marché etc) sont des croyances religieuses. C’est quand même fou que nous y adhérions alors qu’elles nous tuent.

Vive la planification !

AGORA : Procurations et démocratie « liquide »

L’Agora, telle que décrite dans la version d’origine ‘liquid feedback’, puis ‘pirate feedback’ contient un système sophistiqué de procurations.

Ce système semble séduisant, mais depuis tout le temps passé sur ce programme, j’en reste finalement réservé. Je vais tâcher de vous l’expliquer.

Une procuration est donnée par vous, pour un sous-domaine ou plus précisément pour une question. Si vous l’avez donné sur un sous-domaine, vous la donnez implicitement pour les questions qui apparaîtront, idem pour les sous-sous-domaines.

La personne à qui vous la donnez est supposée compétente, vous vous en remettez à elle pour choisir à votre place lors des votes.

A tout instant, vous pouvez reprendre votre procuration, y compris tant que le vote n’est pas terminé.

En tant que personne qui a reçu procuration, vous pouvez la refuser et si vous l’acceptez, votre vote sera divulgué à tous ceux qui vous l’ont donné. Jusqu’à la fin du vote, une procuration peut être annulée.

S’ils le souhaitent, les personnes qui vous ont donné procuration peuvent recevoir une alerte avant la fin du vote si celui qui a reçu procuration n’a toujours pas voté.

Dans la configuration de la question, les procurations peuvent être désactivées, ou limitées. Ainsi, le vote d’un citoyen détenteur de procurations garde toujours la force de son vote personnel, mais l’effet de ses procurations est amoindrie, afin de privilégier l’opinion des votants directs. Le nombre de procuration peut-être limité.

Discussion à ce propos :

Le système de procuration est susceptible de corruption : on va voir des campagnes de séduction pour attraper des procurations.

Intellectuellement, c’est valider l’idée d’un public abruti par les médias et la consommation, par la prégnance excessive de l’emploi dans notre vie, bref se trouver des raisons de ne pas se former, ne pas réfléchir, ne pas décider. Je force le trait exprès.

Évidement, je me fait l’avocat du diable : détenir jusqu’à une dizaine de procurations ne met pas la démocratie en danger, mais nous devons réfléchir à une limite : 10 ? 100 ? 1000 ? 100 000 ?

Une alternative serait la possibilité pour un citoyen de divulguer son vote, libre à chacun de s’en inspirer.

J’ai cru ressentir un appétit pour les « procurations » comme un souhait d’être soulagé de la corvée de politique. Mais le débat viens juste de s’ouvrir…

1. Agora, le chaînon manquant
2. Structure de l’Agora
3. Un cycle dans l’Agora
4. Agora : le vote
5. Parer aux plaisantins envahisseurs
6. Procurations et « démocratie liquide »

AGORA : Parer aux plaisantins envahisseurs

L’Agora doit faire face aux abus de droits : bien sûr chacun doit pouvoir y participer, mais chacun peut venir perturber l’assemblée avec des questions idiotes ou des réponses bébés. Sans parler des malfaisants, des banquiers et de mon voisin.

Mettre en place une police de la pensée n’est pas une option, et pourtant comment se soustraire aux personnes mal intentionnées ou débilisantes ?

C’est une facette importante de « l’intérêt ». Qui ne doit pas être confondue avec la notion de « supporter ».

Expédions ce dernier : être supporter, c’est donner à voir aux autres, et bien sûr aux rédacteurs des réponses, l’attrait qu’ils exercent sur le public. On peut rapprocher le fait de devenir supporter d’une réponse au cliquer « j’aime » dans Facebouc.

Si vous cliquez sur « devenir supporter », vous  déclarez implicitement que vous trouvez de bon dans la réponse concernée. Voilà, c’est dit. C’est comme au foot.

Intérêt pour le sujet

Rappel : les sujets de discussions dans l’Agora sont organisés en sujets, sous-sujets, sous-sous-sujets etc. Soit des centaines de sujets : c’est expliqué au début de cette série d’articles. Droit civil, Santé, recherche scientifique, éducation, armée, police, droit des affaires, etc, le tout se déclinant en sous-domaines, bref un gros fouillis, comme la vie d’une société.

Vous ne vous intéressez pas à tout, vous ne vous y connaissez pas en tout. Votre devoir de citoyen nécessite que vous passiez du temps dans l’Agora, pour y détecter ce qui vous intéresse. Une fois marqué cet intérêt pour des sous-sujets, vous allez recevoir des informations par mail ou texto. Un peu comme les murs Facebook de vos amis vous apparaissent.

Vous recevrez, pour ces sous-domaines uniquement, des avis quand une question apparaît et d’autres informations à son propos.

Ceci afin de ne pas être noyé.

Gardons pour la suite qu’un sous-sujet ‘possède’ une bande de gens qui s’y intéressent.

Intérêt pour une question

On manifeste son intérêt pour une question sans préjuger de ses réponses de ses réponses.

Une question géniale, avec une belle brochette de sottises en face, sans aucune réponse excitante, c’est gâché. Mais si vous êtes si malin, proposez votre géniale réponse qui va relever le niveau ! Suscitez les, justement, par votre intérêt pour la question.

‘Supporter’ une réponse

Supporter, c’est dire que la réponse est correctement articulée, que le ou les auteurs ne sont pas des ignorants. Cela ne signifie nullement que vous allez les placer en tête de votre palmarès au moment du vote. Mais vous les encouragez à continuer. Ne négligez pas ça.

Protections supplémentaires

Une Agora telle que celle que ce site propose va susciter un énorme volume d’informations. Un tsunami ! Tout le défi est dans le réglage qui vous dispense des informations non pertinentes, selon vos critères, mais qui ne vous fait pas rater une pépite.

L’Agora (du moins son logiciel), peut simplement vous informer une fois de l’arrivé d’une réponse, puis plus rien si vous ne donnez pas de l’intérêt à celle-ci. Dans le cas contraire vous serez informé des suggestions et des nouvelles versions de réponses.

Vous pouvez aussi blacklister un rédacteur casse-bonbons.

1. Agora, le chaînon manquant
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3. Un cycle dans l’Agora
4. Agora : le vote
5. Parer aux plaisantins envahisseurs
6. Procurations et « démocratie liquide »

AGORA : Le vote

Vous l’avez constaté, le système de vote qui a cours dans le monde est une illusion de démocratie. Une très petite partie de la population détermine quel candidat va s’imposer à tous, et qui plus est, ce choix des candidats est réservé aux partis.

Prenons un exemple : 3 choix pour rénover une friche en centre ville.

Un centre d’affaires, un parc, un centre social.

Résultat pour ces choix avec notre système actuel « majoritaire à deux tours » : 40%, 30%  et 30%.

Avec les règles actuelles, 40 % de la population impose un centre d’affaires à 60% qui n’en veulent pas. Pour que cela se voit moins, notre constitution maquille cela en deux tours, ce qui donne une illusion de majorité absolue.

L’Agora utilise une variante de l’algorithme de Condorcet : c’est le système de Schulze, mais il existe une bonne douzaine de variantes, identiques pour l’essentiel.

Dans ce système vous désignez votre héros, mais vous continuez avec « mais si c’est pas lui, j’aimerais… » et vous en désignez un second, et vous recommencez jusqu’à épuisement des candidats. A chaque rang, vous pouvez avoir des ex-æquo.

Votre vote est une liste ordonnée. Le dépouillement consiste a compter combien de fois un candidat l’a remporté sur chacun des autres. C’est facile pour un ordinateur.

Le gagnant, à la fin, peut n’avoir jamais été le premier choix, mais éventuellement le second choix de tous ! Un premier choix clivant des uns a été mis en queue de liste par les autres.

Pour notre exemple simple :

Le biznessman a choisi le centre d’affaires, puis le parc, puis le centre social (le social, c’est sa bête noire !)

L’altruiste pratiquant a mis le centre social en premier, le parc en deuxième, et le centre d’affaires en queue : il n’aime pas le business conquérant.

L’écolo a choisi le parc, puis le centre social, puis le centre d’affaires.

Faites le compte : le parc gagne.

Imaginez une présidentielle, avec un vote à un seul tour, où vous ordonnez les 10 candidats, imaginez une loi, dont 20 versions ont été rédigées par des groupes ou des individus différents (dont une par vous), choisie par ce procédé.

Cette méthode génère du consensus.

Une petite note à propos du vote électronique : nous avons des expériences malheureuses, mais qui relevaient surtout du bricolage et s’appuyaient sur des ‘secrets’.

Le vote électronique fonctionne si et seulement si :

  • Ce n’est pas une société privée qui l’organise,
  • Tous les codes des logiciels utilisés sont publics (open-source)
  • Vous pouvez accéder à tous les bulletins de vote (cryptés bien sûr) alors,
    • Vous pouvez vérifier vous même que votre vote est bien présent,
    • Que votre vote a été respecté
    • Vous pouvez recalculer vous même résultat du vote.

De toute façon, un vote papier avec lecture optique doit être offert à tous ceux qui ne veulent ou ne peuvent pas voter électroniquement.

Ceci est possible, au point, il ne manque que la volonté.

1. Agora, le chaînon manquant
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3. Un cycle dans l’Agora
4. Agora : le vote
5. Parer aux plaisantins envahisseurs
6. Procurations et « démocratie liquide »

Le retour de l’Hubris

Oh quelle belle démonstration : l’hubris dans la splendeur du concept !

L’hubris, c’est la persévérance dans l’erreur, malgré la présence d’indicateurs visibles.

C’est l’aveuglement d’un homme (ou d’une femme) de pouvoir, qui va se servir de ce pouvoir jusqu’au bout plutôt que de reconnaître qu’il s’est trompé.

Il s’accompagne donc probablement d’une rupture de communication de l’homme de pouvoir avec ses administrés.

C’est l’enfant qui met ses mains sur ses oreilles et crie « j’entends rien ! j’entends rien ! ».

Voila, c’était le mot du jour. Allez voir sur internet comment les savants peuvent vous en dire plus.

Ce mot est à retenir, les vrais démocrates doivent en craindre la contamination comme la vérole.

b.

Mumble 49.3

Excusez l’orthographe, c’est du vite fait.
Bon.

Pour les délais et l’impossible influence, si certains veulent faire les sauvageons, c’est un choix.
Qu’avons nous ?

« Nuit debout » et périphérie a le vent en poupe. Dans 5 jours, sont combat est d’arrière garde.

Qu’avons nous ? Un vocabulaire, des ‘slogans’ ‘loi el khomry’ …

Une opération à lancer. Une opération d’éducation populaire : c’est pas souvent qu’on se rapproche de son oreille, au peuple.

On ramasse 100 000 signatures, pour un référendum « Voulez vous la loi el khomry ».
Je vous passe les détails : c’est une procédure parfaitement légale et simple, sans CRS.

100 députés doivent l’approuver, puis le président peut se torcher avec.

Et vite on se tourne vers le grand public : crieurs de rue, machine à café, manif, lévitation de table.

Là, je fais une description vite fait sur le gaz : On fait un TP, travail pratique,  sur un sujet qui intéresse, en bien ou en mal, tout le monde. On leur présente une opération concrête. Et bien dire aux soutiens à la loi, qu’ils pourront parfaitement s’exprimer au référendum.

On met le paquet, les projecteurs, les pancartes sur le parcours du référendum. Pour montrer comment c’est une escroquerie. Education populaire !

Genre : « votons, affrontons nous, mais directement, entre nous. Sans passer par Pujadas et ses invités. »

L’idée est de leur faire vivre en direct, de manière pédagogique, la tartufferie du gouvernement représentatif.

Nous devons recruter, et il va bien falloir à un moment qu’on s’adresse aux gens qui ne nous aiment pas, ou qui n’ont rien à foutre de rien.

C’est un peu plus tricky que de cramer des boites aux lettres, mais quel investissement pour le grand soir !

 

Un cycle dans l’Agora

L’Agora n’est pas un forum, ni un chat, ni un blog.

Dans l’Agora, on met en forme les idées issues des discussions sur les forums, les chat et les blogs.

Cet article est le troisième, après une déclaration de principe et la structure des informations, nous allons voir le cycle de vie d’une question et de ses réponses.

Petit rappel : une question a été posée après des jacasseries ailleurs, aux « nuit debout », au café du commerce, sur des forums, dans des assemblées citoyennes. Pour poser une question, il faut apporter une réponse (et stimuler la concurrence !). Poser des questions, c’est facile.

C’est une question d’ordre juridique, sociale …. et des citoyens ou associations de citoyens vont construire leur réponses, puis un vote désignera l’option favorite.

Au début il y a une question qui fait consensus : que ce soit pour la soutenir, ou pour la rejeter. Par exemple la question ne peut-être « Comment virer les ‘réfugiés’ ? » mais plutôt « Règles d’admission et d’intégration des réfugiés ». Dans le deuxième cas, on a pas dit si on fabrique des palaces pour les réfugiés, ou si on pose des champs de mines. Dans le premier cas, la question est terriblement orientée.

La question va passer par 4 phases :

  1. Admission
  2. Développement
  3. Gel avant vote
  4. Vote

La durée de chaque phase est réglable, en heures, jours, semaine ou mois. C’est défini au niveau du sujet. Dans la pratique et hors situation particulière, on va aller vers quelque chose comme 1 mois/3-6 mois/Une semaine/trois jours pour les phases de 1 à 4 ci-dessus. Si vous êtes particulièrement réactif, pour une organisation très resserrée, comme le club de pétanque, vous pouvez mettre en question le menu du banquet de fin d’année en 1 jour/2 jours/12 heures/1 heure. A 30, c’est jouable, mais à 45 millions, je doute….

L’Admission

Ce n’est pas parce qu’on serait en démocratie que chaque question posée est intéressante. Si on pose sur l’Agora la question suivante (avec la réponse du questionneur) : « Réglementation de la hauteur des chaussettes en milieu humide », il est probable que seuls ceux qui ont le même dealer vont s’intéresser à la question, voire que les initiateurs regretterons quand ils auront dessaoulé.

L’admission donne une chance à la question, évite la mise en place d’une censure.

Les citoyens visiteurs qui ont déclaré être intéressés par le sujet (Consommation -> réglementations industrielles -> Habillement), ont reçu un mail à la création de la question.

Pour que la question passe à la deuxième étape, le Développement, il faut qu’une proportion minimum de ces gens intéressés par le domaine, clique sur « Je suis intéressé par une des réponses proposées« . Évidement le taux est réglable : mettons 10% sur une seule réponse.

Par exemple :  « Déclarer le 13 avril Journée du Fox à poil dur », c’est pas intéressant dans l’Agora. Mais c’est en ignorant la réponse que vous le ferez savoir. Pas besoin d’experts, de comité, d’assemblée ou d’homme politique. Et si j’ignorai que le dernier exemple avec fox à poil dur incorporé, est en fait une question existentielle pour 60 millions de mes compatriotes ? Ce serait ballot de passer à côté d’une évolution majeure de notre société.

Si le taux d’intéressés n’est pas atteint avant la fin de la période de maturation, la question disparaît dans les archives. Couic ! Sinon, c’est …..

Le Développement

Depuis la création de la question, n’importe qui peut poser une réponse. Mais maintenant les « visiteurs », les citoyens qui sont venus voir, vont pouvoir « signifier » des choses, en quelques sorte intervenir, communiquer avec les rédacteurs.

D’abord, pendant le développement, les citoyens indiquent leur « intérêt » pour les réponses qui le méritent à leurs yeux. C’est ce qui a permis de passer au développement. On ne parle pas de vote là ! On filtre les « Yaka » et les gentils « L’amour réglera les problèmes du monde, bouh la guerre c’est pas bien ».

Les réponses qui n’ont pas atteint un pourcentage des « intéressés par la question » n’iront pas au vote final. Mettons 15%, mais ce coefficient est réglable alors 5% ou 80% si vous voulez peu importe.

On en reparlera dans l’article suivant qui détaille le côté « auto-nettoyant ».

Vous pouvez parfaitement désigner de votre intérêt des propositions totalement contraires à vos opinions. Intérêt ne signifie pas soutien. Cela ne signifie pas que vous allez voter pour !

Donc vous n’êtes pas intéressé par la réponse « 2 microns », ni par la réponse « 12 mètres », pour les hauteurs de chaussettes. Mais de 5 à 30cm, faut voir…..

C’est l’objet d’une éducation que de sortir du manichéisme : nous adorons jacasser entre gens déjà d’accords au départ, plus pour recevoir l’approbation d’un groupe et son amour, que pour réellement débattre.  Marquer son intérêt pour une réponse que nous combattrons par la suite, voilà un beau sujet d’éducation populaire, passer sans « souffrance » autant de temps à examiner les options qui vous conviennent (celles qui vous disent « tu es beau, tu es gentil, tu es intelligent ») que celle qui vous déplaisent (celles qui vous ne vous envoient pas d’affects joyeux, comme dirait Spinordon).

Car c’est faire société que d’accepter réciproquement de s’écouter, sans combat, avant le vote. A l’inverse du débat télévisé, où un des participant doit sortir les pieds devant sinon c’est pas drôle. Écouter ne veut pas dire approuver, trouver l’autre raisonnable ou son projet souhaitable, c’est lui donner la place de citoyen que vous voulez pour vous-même.

Donc oui, un militant SUD peut trouver une réponse du MEDEF « intéressante ». Mais ne pas trouver intéressant la recherche de solution politique à travers la conquête de Mars.

Pourquoi cette notion : parce que pour aller jusqu’au vote, une réponse doit susciter un minimum d’intérêt.

Voila c’est dit. Ça sert à ça l’intérêt : A faire dégager les fantaisistes.

Vous avez tout intérêt à vous intéresser à plusieurs réponses, vous verrez plus tard que la méthode de vote vous y encourage très fortement.  « Cette réponse est la meilleure, les autres c’est tous des cons » ne fonctionne pas. De fait. Aujourd’hui.

Raisonnez plutôt en « Tous ceux là peuvent me convenir à des degrés divers, de l’adoration fanatique jusqu’à une limite tout de même ! ». Ainsi vous vous préparez au compromis, à la négociation. En tant que rédacteur, voir ma réponse recevoir de l’intérêt, ne signifie pas « recevoir de l’amour » : je vais peut-être me faire défoncer au cours du vote.

Maintenant, il y a ‘être supporter‘, comme au foot.

Là, vous signifiez vos opinions, votre préférence. En gros, vous désignez les propositions (de lois) auxquelles vous êtes prêt à vous soumettre. En fonction des évolutions, vous pouvez retirer ce support, le remettre aux uns, aux autres…

« Supporter » (ou ‘soutenir’) ne signifie en aucun cas une intention de vote : En indiquant que vous êtes supporter, vous encouragez la continuation de la rédaction et on verra se dessiner les tendances, comme un sondage permanent à grande échelle, sans technicien de l’IFOP pour truquer les résultats, c’est tout.

Les rédacteurs peuvent ainsi observer les variations de l’opinion à l’égard de leur réponse, au fur et à mesure qu’ils l’amendent, la révisent, la complètent.

Ensuite, les « suggestions« .

La suggestion est une cartouche précieuse, unique pour une question, qu’on ne grille pas sans réfléchir.Vous devez être supporter d’une réponse pour y poser une suggestion.

Une suggestion n’est pas une critique : « Vous êtes des nazes, votre procédé de ….. est grosse connerie, au secouuuuuuuuuurs ! » n’est pas recevable. Ni « Ce projet est formidable. Signé : ta maman qui t’aime ».

En revanche « votre procédé de taxation des .. ne pourra pas être géré, on ne connaît pas suffisamment précisément …, et cela va mobiliser des ressources hors de proportion du bénéfice attendu, ressources plus utiles ailleurs. Une taxe fixe inconditionnelle serait praticable. Je suggère….. »

Ou « Pourquoi taxer … spécialement ? Votre loi peut se passer de cette idée inutilement complexe »

Voilaaaaaa… Maintenant, en tant que visiteur citoyen, vous pouvez, à la lecture des suggestions :

  • Ne rien faire
  • Indiquer les conséquences pour vous si les rédacteurs prenaient en compte la suggestion.

Et là c’est très simple :

  • J’en veux, sinon je vote pas pour vous
  • J’aimerai bien mais on va pas en chier une pendule
  • J’aimerai autant pas, mais j’ai toujours pas mangé de pendule
  • J’en veux pas, sinon je vote pas pour vous.

Ne rien dire équivaut à « Je m’en moque de cette suggestion », « Hors sujet ».

Les rédacteurs voient la répartition des opinions. C’est quand même un peu plus subtil que le « J’aime-J’aime pas » de Facebook ou de ces propositions de site de forums qui offrent une voie royale au pathos instantané, plutôt qu’à la réflexion et à la subtilité.

On n’est pas dans la discutaillerie, on est dans la rédac finale du texte de loi : vous ne faites de suggestion qu’aux réponses qui vous plaisent, votre best-of à vous. Une suggestion n’a de sens que si elle est un apport positif. Rappelez vous : une seule suggestion par question !

Un mécanisme de réflexion obligatoire peut aisément être utilisé (ou pas) : une suggestion est enregistrée, mais ne sera réellement présentée que trois jours après (réglable) , avec une manip de confirmation. Pourquoi ? Pour vous donner le temps de voir que la même suggestion, en gros, a été indiqué par cent personnes. Autant vous contenter d’indiquer votre opinion sur une suggestion identique, arrivée avant la vôtre, plutôt que de faire du redondant. C’est pas fait, mais faisable.

Cela vous donne aussi le temps de vous rendre compte que votre suggestion, écrite sous le coup de l’émotion, n’est pas si géniale que ça, et de garder la « cartouche » pour un aspect plus critique. Un peu comme le délai de rétractation  de 7 ou 15 jours pour un achat important. Bref, apprends à ne pas donner ton avis à tout propos, pour pécho des gonzesses ou faire ton intéressant ou crier tes émotions au monde.

Le Gel avant le vote

Pendant le gel avant le vote, genre une semaine, les rédacteurs ne peuvent plus changer leur réponse. On va voter, vous faites le point dans votre tête, s’agit pas qu’un malhonnête change son texte en douce juste avant vote et donc vous trompe, vous abuse.

Des nouvelles réponses peuvent encore être ajoutées : mais c’est un coup one-shot, pas de modifications possibles. Et vous devez atteindre le quorum avant le vote, donc en une semaine avec l’exemple ci-dessus. Ne comptez pas trop là-dessus.

Bonne chance aux retardataires, mais si ceci constitue un garde-fou supplémentaire, un recours pour les citoyens, ce n’est en aucun cas une « méthode ». Sérieusement, plongez vous dans le débat dès le début, dans les lieux de discussion, puis le cas échéant, travaillez votre réponse dans les délais sur l’Agora. Si vous avez raté le début, c’est un peu votre problème.

A la fin de la période gel, c’est le temps du vote. Mais digérez ça d’abord…

A très bientôt pour la suite.
1. Agora, le chaînon manquant
2. Structure de l’Agora
3. Un cycle dans l’Agora
4. Agora : le vote
5. Parer aux plaisantins envahisseurs
6. Procurations et « démocratie liquide »

Structure de l’Agora

L’Agora n’est pas un forum, ni un chat, ni un blog.

Dans l’Agora, on met en forme les idées issues des discussions sur les forums, les chat et les blogs.

Dans un article précédent je vous ai vanté une Agora comme un lieu de production de textes, éventuellement constitutionnels, juridiques ou règlementaires.

Je vais décrire ici la structure des données du système.

Voici d’abord l’organisation générale.

Niveau 1 : les organisations

Afin de différencier les objectifs, en plus d’une organisation ‘centrale’, il est possible d’avoir plusieurs Agora : à l’Agora politique globale, il est possible d’ajouter d’autres Agora à thèmes plus spécifiques : monde associatif, clubs prospectifs ou « de recherche ».

Le cas échéant, une Agora peut-être fermée, comme un groupe fermé sur Facebook, avec co-optation etc. On peut aussi avoir une Agora réservé à un groupe limité, mais néanmoins accessible en lecture au public. Imaginez une université qui développe son agora à usage interne, mais qui laisse le public lire le contenu, sans permettre les ‘suggestions’, ni le vote aux visiteurs qui ne s’identifient même pas. Pourquoi pas une « Agora d’entreprise », une Agora pour un lycée, une agora pour une administration, pour un hôpital……..

Mais pour la suite du document, je ne vais parler que de l’Agora « centrale » ou « nationale », appelez là comme vous voulez.

Niveau 2 : les domaines de réflexions

Faire de la politique, c’est s’impliquer dans des domaines de réflexions, qu’il faut classifier comme on classifie les végétaux, le monde animal ou les genres musicaux.

Exemples :

Santé, éducation, monnaie, échanges marchands, échanges internationaux, recherche scientifique, écologie, travail et emploi, industrie, justice, police, armée, aménagement du territoire, propriété, transport, énergie, agriculture….

Mais « Santé », par exemple, c’est vague, donc on divise en sous-domaines :

Formation, recherche, industrie pharmaceutique, services d’urgences, équipements structurels  l’immobilier, équipements collectifs, Mise sur le marché des médicaments, veille sanitaire, liens avec les organisations sanitaires internationales, règlements sanitaires, médecine d’urgence, directives pour la recherche médicamenteuse, prévention, éducation à l’hygiène, aide à la conception, ivg et pma….

« Santé »-« Formation », peut se découper en « formation initiale des soignants », formation permanente, secourisme, structure des qualifications, équivalence des diplômes étrangers.

Cette arborescence permet à chacun de retrouver ses domaines de compétences et/où d’intérêt. Soyons clair, c’est touffu, comme une société démocratique.

Un utilisateur inscrit marque les domaines qui l’intéressent : pour ceux là seulement, il recevra des mails l’informant de la création d’une question. Sinon il sera submergé d’annonces et ne regardera plus rien. Avoir 2 domaines d’intérêts, c’est déjà beau !

Niveau 3 : les questions

Étant donné un domaine, les citoyens inscrits sont invités à poser les questions, mettons une, qu’ils ont détectée, explorée, analysée. Nous sommes donc en fin de discussion sur Facebook, aux ‘nuit debout’, dans un club politique, une association formelle ou pas. On ne peut pas faire l’économie de la première négociation : libellé précis de la question. Quitte à en restreindre la précision, tant les solutions proposées diffèrent, il doit y avoir un minimum de consensus sur la question.

Il y a donc eu jacasseries quelque part, d’où ressort :

Une question : exemple « Contrôle démocratique de l’organisation qui donne les autorisations de mise sur marché des médicament (AFSA) » et le premier qui crée la question pose sa réponse. Les autres posent la leur.

« le premier », ou « le premier collectif ». A moins d’avoir un génial génie en ligne, une réponse doit logiquement être issue d’un collectif. Ça commence à deux.

Niveau 4 : les réponses :

Une réponse se traduit par une présentation générale, une « déclaration d’intention ». Les visiteurs doivent y lire « l’esprit », bref ce qui différencie cette réponse des autres.

Exemples :

  • Réponse un : « Contrôle par une assemblée spécifique tirée au sort »
  • Réponse deux : « Contrôle par un service de l’état »

Les rédacteurs de chaque réponse peuvent (doivent, pense-je..) donner sur la « page de garde » de leur réponse les éléments suivants:

  • Un résumé , un « pitch »,
  • Des liens vers leur site, leur forum, bref leurs lieux de jacasseries.
  • Des liens vers les documents qui les ont inspirés et des documents qui vont donner au citoyens la base documentaire : thèses universitaires, livres, vidéos.

La réponse consiste à poser un PDF, d’un format imposé qui met tous les rédacteurs sur un pied d’égalité : il n’y a pas Roger, rédacteur génial mais au chômage, fauché comme les blés mais qui propose un truc valable, et une multi-nationale qui envoie un sous-marin avec 10 millions de brouzoufes, une agence de com, des couleurs partout, des vidéos prises de l’espace et des gonzesses à poil (dans l’espace, yesss !) et une musique de fond des Rolling Stones.

Le pdf ne contient pas de commentaires. C’est un article de loi qui devrait tenir sur une page. Voir en quelques lignes.

Ce sont les liens sur la page de garde qui renvoient vers les explications, les tenants et aboutissants sur la page du collectif des rédacteurs.

Je résume : une question=une page avec nom, pitch et liens documentaires si accord des parties.

Une question = des réponses

Une réponse = une page de garde avec intitulé, pitch et liens vers doc et forum + Un historique de PDF qui sont affinés, vous le verrez dans un article a venir.

Bientôt, un article sur la dynamique autour des questions, un autre sur la démocratie « liquide » du système, qui n’est qu’une option, l’aspect auto-nettoyant qui éjecte les plaisantin, la gestion interne (éviction des provocations racistes, par exemple, ou vérification des liens) et enfin un autre sur le vote final.

Je vous laisse, un repas de famille m’attend avec sauté de banquier sauce racket.

1. Agora, le chaînon manquant
2. Structure de l’Agora
3. Un cycle dans l’Agora
4. Agora : le vote
5. Parer aux plaisantins envahisseurs
6. Procurations et « démocratie liquide »

Le commun par la culture politique

Ceux qui s’y intéressent suivent un embryon de constitution de communauté.

La communauté qui sent qu’il va falloir s’y mettre soit-même un peu pour que l’espoir puisse renaître.

La communauté qui peut devenir un peuple adulte et maître de ses décisions politiques.

Sans vouloir renier la qualité des réflexions de tout ceux qui se remuent depuis des années, la numérique nécessité de toucher de nouvelles couches de population, en commençant par les proches, nous impose de créer à leur intention une suite d’informations, au sens noble, soyons fou une éducation populaire, à travers un programme progressif.

Il peut simplement prendre la forme d’une suite de vidéo, dans le genre de ce que j’ai mis sur le site de vuncf.org.

Attention, je ne dit pas que ceci est LA liste.

Mais je propose, comme si c’était un concours, ma liste.

D’abord, si vous voulez m’écrire pour placer ou déplacer, on peut en causer.

Il faut bien se dire que probablement très peu de gens iront jusqu’au bout, et je ne demande qu’à me tromper.

La difficulté est d’aller le plus loin possible, en ‘larguant’ le moins de monde le plus tard possible.

Avec des milliers de clip, montages candidats.

Avec la fréquentation, libre aux rédacteurs de listes de se pomper les uns sur les autres : le but n’est pas individuellement d’avoir le plus de click, le but est globalement d’avoir le plus de clicks.

 

J’me suis bien fait comprendre ?

Des nouvelles de l’arrière-front.

J’ai fait mon malin avec Lordon et sa boulette antifa, mais je ne voudrais pas que ce micro-évènement en vienne à me joindre au mouvement mainstream de dénigrement des « nuit debout ».
En cherchant à élargir mon point de vue contaminé par du pathos inutile, j’ai trouvé cet entretien. Gilles Balastre est un esprit corrosif qui tape fort et bien, me semble-t-il. Lordon y est formidable aussi.
https://youtu.be/JKdgcHoxJUg