L’or et l’argent, métaux précieux donc, ont été choisis il y a bien longtemps pour représenter la monnaie.
Cette monnaie permettait les échanges.
Nous n’allons pas nous limiter à cela, mais posons provisoirement que les valeurs s’établissent en comparant une marchandise ou un service à un métal précieux (parce que rare et vachement joli en même temps).
Vous me direz, pourquoi ne pas comparer avec du sable ? Est-ce que ça changerai vraiment les choses ? Eh bien non tant que la société fonctionne. Mais n’oubliez pas que les humains, en quête de certitude de garder leurs biens matériels, chercheront à se procurer l’étalon lui-même, dès lors qu’ils ne font plus confiance dans un autre moyen de paiement : billet, reconnaissance de dette…. En effet, si je doute des billets de banque, autant avoir l’or qu’ils représentent. J’attendrai qu’ils mettent au clair le trafic de fausse monnaie.
Ce qui implique deux choses : que l’émetteur des billets détienne quelque part la contrepartie en or. Normalement, avant 1971, quand je vais à la banque avec un billet de 100 Francs et que je demande au caissier l’or correspondant (Si la convertibilité en or est légalement possible), ce caissier est censé brûler le billet que je lui ai donné. Techniquement, il garde ce bout de papier dans une réserve spéciale, et s’en ressert pour éviter d’en imprimer de nouveau, pour ne pas trouer la couche d’ozone. Le vol des billets de cette réserve, et leur utilisation frauduleuse comme moyen de paiement est rigoureusement, exactement du trafic de fausses monnaies. Mais bonjour pour les détecter si t’as pas gardé les numéros.
Refaites le raisonnement avec du sable ! Le sable que je ramasserai à la plage, et qu’ensuite j’utiliserai pour mes échanges et … non, il devient évident que ça ne marche pas.
La valeur du stock doit prendre en compte que d’autres acteurs, privés notamment, pourraient avoir envie de posséder de l’or pour tout un tas de motifs légitimes. Le prix pratiqué pour échanger l’or lui-même s’exprime alors en monnaie. Ah ben flûte alors ! D’habitude, quand je vais m’acheter un machin, c’est l’or qui établit la valeur du billet dont je me sers pour le payer. Mais si c’est de l’or que j’achète, c’est forcément la monnaie qui devient la référence. Prenez cinq minutes pour tenter de prouver le contraire. Il y a un petit problème à ce que l’or ou l’argent soient à la fois références et marchandises, mais ne compliquons pas par plaisir.
En revanche, on pourrait dire que la valeur de la monnaie change à chaque fois qu’une transaction sur l’or a eu lieu avec un prix différent de la précédente transaction, même très légèrement. Entre deux transactions sur l’or à prix différent, la monnaie est évaluable fiablement. (Pour ceux qui ne suivent pas : ‘évaluable’ : dont on peut connaître la valeur)
Influence des relations internationale sur la valeur de ta baguette pas trop cuite :
J’invite le CNRS à créer d’urgence une institution de recherche sur la probabilité d’une incidence significative sur le quotidien des français d’une violente crise hémorroïde au Kremlin.
Sachant que :
1) La Russie détient un très gros stock d’or, parce que c’est comme ça. Rouvrez des livres d’histoire.
2) Sachant que le vendeur crée spontanément un marché d’acheteurs dès lors qui place son prix de vente en dessous de la valeur commune admise. Bon je vous le refait en clair : que s’il casse les prix, il vendra !!
3) Sachant que la valeur sera d’autant plus perturbée que la masse sera forte et encore plus si le discount est important.
4) On suppose que le territoire observé utilise l’or comme étalon monétaire
5) Vendre trente tonnes à 95 % du prix du marché provoquant, diplomatiquement parlant bien sûr, l’effet d’un pet de fin de fête de la bière à Munich à 1m et dans l’axe
6) Vendre 100 tonnes à 80 % l’équivalent de l’amputation de l’Alsace et de la Lorraine
7) 1000 tonnes à 50 % à un débarquement simultané 4 fois supérieur à l’attaque de Pearl-Harbor.
Ben marrez-vous, et allez voir sur Internet, en vous en tenant à la deuxième moitié du XX siècle, puis rassurez-vous, la France a abandonné l’or comme référence monétaire en 1976.
Conclusion : dès qu’un pays important décide de larguer l’or comme référence, tous les autres doivent le faire !
La valeur sera finalement pérenne que si son étalon l’est. En général dans une ‘contrée’ civilisé, un chef, un super-caïd, ou une représentation collective fixe la valeur avec autorité. Celle-ci n’est modifiable que par l’influence d’échanges avec des « contrées » étrangères, qui reposent la question de la valeur avec leur propre étalon. Les étalons doivent être comparés, et un accord doit survenir. Exemple : en Moldovie, l’étalon est l’Argent, et un grand nombre de produits ou services de référence sont cotés avec cet étalon. Au Broutchmolistan, c’est l’or. Ces deux pays veulent se vendre des trucs. Les monnaies de ces deux pays ne peuvent s’échanger que si un taux de change est connu, convenu, respecté. Autant il peut être spécieux de comparer la valeur d’un ouvrier Moldove et de son équivalent Broutchmolien, autant on devrait pouvoir se mettre d’accord en fixant un taux de change entre une quantité d’or et la même quantité, en masse, d’argent. Si d’un côté on dit qu’un brouzouff Molove vaut 1,2 gr d’argent et un Froumir Broutchmolien 0,5 gr d’or, je pense que vous vous devriez trouver vous-même la règle de trois avec 1gr Argent = 0,08 Gr D’or.
Donc toutes nos valeurs sont changées, techniquement parlant avec des conséquences réelles, quand l’Amérique décroche le dollar de l’or. D’autre fiche détaillent ce mécanisme que j’ai simplifié.
Retenez qu’en abandonnant les références monétaires métalliques, et en adoptant une monnaie, le dollar, comme référence, c’est la notion même de référence qui disparaît. Les politiciens américains peuvent jouer avec la valeur comme ça les arrangent : si la rareté de l’or réfrénait les ambitions d’imprimeur ou de frappeur de monnaie compulsif, qu’en est-il maintenant ? Wall Street dicte à la réserve fédérale (qui est de fait une institution capitaliste privée) des ordres de création monétaire qui lui rapportent (des intérêts depuis 1911), et qui leur permettent d’assouvir leur rêves d’expansion.
Toujours zétil que les « valeurs », subjectives par essence, sont devenues totalement malléables par celui qui le souhaite, et dont les souhaits s’imposent à tous. Tiens ! Le prix du m² a encore augmenté ! Il paraît que ça vaut de l’or, un 100m² dans le 9ieme à Paris.