Pour s’échauffer, nous allons faire un exercice par la pensée pour tenter de vérifier une hypothèse : comment stopper la concentration des pouvoirs, sans TOUT réécrire de la constitution. En changeant le système électoral, par exemple. Oubliez le détail juridique.
Dans l’hypothèse actuelle, le système électoral actuel force la probabilité d’avoir une assemblée godillot qui contresigne systématiquement les demandes du gouvernement.
Actuellement, nous avons un scrutin majoritaire à deux tours, avec les deux gagnants du premier tour présentés au deuxième tour.
Mais bon, tout ça, ça donne un 100% gagnant et tous les autres 100% perdants. Si derrière, le nouveau président obtient les godillots à l’assemblée, c’est plié. Et les français, comme d’autres, sont de véritables jeunes enfants, en matière électorale. Deux exemples : les hommes qui votent pour leur moi de substitution fantasmé, exemple les sans-couilles qui se veulent un chef qui en as. Ou les femmes qui mélangent séduction et politiques : certaines dames âgées qui votent pour le candidat le mieux habillé, selon elle. Bref, un beau costard, une belle gueule de gendre, et tu ratisses. Et, c’est encore mieux, cela ne donne pas prise au camp d’en face.
Vous voyez le niveau. Plus ceux qui ne jouent pas, qui s’abstiennent, Macron a été choisi par 7% du corps électoral. Brillant !
Comment empêcher une majorité relative au premier tour de devenir une majorité absolue au second, donc un roi ?
Rêvons un peu
Là, je vois pas comment on peut se passer de décréter que l’exécutif ne se mêle désormais plus de législatif. Mais en attendant ce grand soir, si on lui coupait déjà les pattes à l’assemblée ?
Rêvons un peu : Le président serait tenu à l’écart de toute étape de tout processus législatif. Il lui serait même interdit d’évoquer un processus législatif en public.
Du coup, le job perdrait son intérêt. Eh ben tant mieux !
Revenons sur terre, ensuite, à l’assemblée, les partis présentent des listes dont la longueur est limitée en proportion du score du premier tour de la présidentielle.
Exemple avec des arrondis : Pour 600 députés (je sais, c’est pas ça, c’est pour avoir des calculs plus lisibles), Macron a eu 25% (pareil) au premier tour de la présidentielle donc la liste de son parti n’a que 200 candidats aux législatives. Il est exclus qu’il ait plus de 25% de sièges à l’assemblé.
600 * 25/100.
Reste à déterminer dans quelles circonscriptions ! Mais bon, je laisse du boulot pour d’autres. Oui, je suis pour le vote par liste aux législatives !
Continuons : Du coup, à moins d’une majorité au premier tour, on est sûr d’avoir une assemblée où aucun parti, donc son führer bien aimé, ne peut s’arroger TOUT le pouvoir.
Évidement c’est le début d’un embryon, ce n’est qu’un pas vers la démocratie, une pièce dans le puzzle.
On arrête pas de bassiner que la démocratie, c’est entre autres, l’indépendance entre les pouvoirs :
pouvoir exécutif (le gouvernement) qui exécute les ordres consignés dans la loi
pouvoir législatif (les assemblées qui composent le Congrès, quand on les réunis ensemble : Assemblée Nationale et le Sénat), qui crée, modifie ou supprime des lois.
pouvoir judiciaire (Juges et procureurs) qui surveillent tout le monde
J’ajoute, parce que je suis un précurseur, le pouvoir monétaire : Il doit être à la botte du parlement, dans mon esprit, comme le gouvernement : c’est la loi, écrite par le pouvoir législatif, qui guide la création et la destruction monétaire.
Aujourd’hui : le pouvoir monétaire est aux ordres des banques, des fonds de pensions et des assureurs. La Banque Centrale Européenne est « indépendante« . Donc, c’est bien ce que je dis.
En fait, au début, dans le texte fondateur de la BCE, ils voulaient mettre « indépendante mes couilles ». Plusieurs coincés du vocabulaire, on fait remarquer la grossièreté de l’expression, et ont obtenu le coup de gomme. « Indépendante » ça claque comme l’élastique de mon string, mais on perd un peu de sens et de l’intention initiale : la banque, c’est un truc de banquier. Pas un truc d’État, pensent-ils.
pouvoir Judiciaire : Le pouvoir de poursuivre ou de ne pas poursuivre, en matière pénale, est réservé aux procureurs, dont la carrière a lieu, en fait, au ministère de la justice, donc dans le calbute de son ministre, donc le premier ministre, donc le président. Ouf !
Le président ne tient pas les juges par la loi, mais par la connivence de classe. Mais il reste au juges un peu d’indépendance. Ou pas.
Mais le pouvoir d’appliquer OU PAS la loi est entre les mains du Procureur de la République, et merde, c’est ballot, sa hiérarchie autoritaire se termine à l’Élysée.
Le gouvernement, assuré d’une majorité au parlement ( à cause du mode d’élection, relisez plus haut), a donc de fait l’initiative des lois. Ah oui, n’oublions pas : le gouvernement peut s’opposer à ce qu’une loi soit discutée à l’assemblée, s’il la juge contraire à son action ou ses projets. Il n’a pas à se justifier en détail. Le Premier Sinistre envoi le texte de la loi à un député LREM, qui porte ça sans même la lire au bureau de l’assemblée. Les autres, c’est même pas en rêve.
Voyez l’article de la constitution.
Donc, vue que la chaîne policière remonte directement, sans contrôle, à l’Élysée, tous les outils sont en place, juridiquement, pour que Macron soit inarrêtable.
Macron a effectivement tous les pouvoirs. Et avec les conditions règlementaires actuelles et le paysage médiatique entre les mains des super-riches, il ne craint rien. 2022 ressemblera à 2017. En tout c’est la pente fin janvier, même si de courageux citoyens veulent se persuader du contraire. En même temps, j’ai un peu honte de ces lignes défaitistes. Mais nous ne sommes pas l’abri d’un bonne surprise, d’un acteur signifiant avec une bonne idée, de la sortie d’une sex-tape en réalité virtuelle de Manu avec le patron de BlackRock, chez Bernard Arnault, avec Bruno Lemaire attaché en string cuir clouté à une croix de Saint-André, fouetté par Roux de Bézieux, lui-même en combinaison mono-pièce intégrale moulante en latex brillant. Je vous laisse le choix de la couleur : pensez flashy !.
Vous voyez, mon petit exemple du début, qui peut servir à instaurer des mécanismes qui forcent le consensus, pour s’éloigner du totalitarisme policier (je pèse mes mots) qui est notre mode de vie habituel.
Que les bourgeois restent confiants dans le capitalisme, c’est logique, que des cerveaux classe moyenne lavés aux flux « mainstream » aient du mal à tout capter, c’est logique aussi. Mais triste.
Mais voila, la classe moyenne a les pieds dans l’eau, et il va falloir attendre que brusquement l’eau submerge les chaussures et que leur pieds soient trempés. En attendant, tout va bien, 40% de hausse de vente de SUV ou 4×4.
Pendant ce temps là, certain ont juste une narine hors de l’eau, l’eau jusqu’à la ceinture, ou un enfant, un parent qui ne va pas fort, côté pouvoir d’achat.
Mais comme la classe moyenne a encore les socquettes sèches, les futurs noyés attendrons.
C’est pathétique.
Pour, de façon minimaliste, réduire les pouvoirs du monarque républicain il suffit de supprimer l’article 9 de la constitution et indiquer dans l’article 21 « le premier ministre préside le conseil des ministres »
Pas cher et néanmoins efficace…