Suite du précédent…
Le salaire : c’est plein de « charges »
Vous avez remarqué qu’une fiche de paye regorge de fric qui n’est pas versé en bon gros pognon au salarié. On vous fait croire que ce sont des « taxes », une punition infligée par l’État. C’est à ce titre qu’on vous en fait avaler la progressive disparition.
Remettons les pendules à l’heure : votre salaire, la valeur de votre travail, c’est la somme totale qui se compose de :
- Le ‘net’, la somme qu’on vire sur votre compte : mettons 1600 €
- Les cotisations prises sur votre brut, ou cotisations payées par le salarié, mettons 455 €
- Les cotisations qui s’ajoutent au brut, dites cotisations patronales, admettons 873 €
Les deux dernières distinctions sont pures manipulations pour mieux vous arnaquer, mon enfant. En fait votre salaire est égal à la somme, soit 2928 €. Sur ce montant, NOUS décidons d’en consacrer une bonne partie qui est une « cotisation » qui nous garanti contre tous les risques de la vie : maladie, décès, et qui permet également de continuer le salaire à la fin de nos 40 ans de chiourme : c’est la retraite qui n’est rien d’autre qu’un salaire continué au delà de la période « active », ou « rentable pour le capital ». Sans oublier des subventions aux familles, les allocations familiales. Notez que dans ce modèle, le salaire des fonctionnaires est pure perte pour le capital. A réduire donc !
C’est une manipulation dégueulasse : une cotisation, c’est l’expression d’une décision de consacrer une bonne part de revenu à des préoccupations essentielles : rester en bonne santé, soutenir l’éducation des enfants (alloc familiales), le tout dans un esprit réellement « mutualiste ». A ne pas confondre avec ces assurances privées qui en usurpent le titre. La cotisation, c’est ce qui fait « société », et par extension « nation ».
Comprenez bien que ce fric vous revient quand vous allez à l’hosto, que vous appelez le SAMU, que vous payez aujourd’hui des retraites, comme d’autre paieront la vôtre plus tard. Malgré les apparences, si vous n’êtes pas malade aujourd’hui, les cotisations sont transformées en prestation immédiatement, sans passer par la case capitaliste. Un gros gâchis pour nos bons maîtres.
Comme nous l’avons vu au premier épisode, c’est depuis des siècles la préoccupation première de vos employeurs de réduire votre salaires-coûts : les « exonérations de charges » qui sont faites dans la colonne cotisation PATRONALE ont l’avantage d’être invisibles sur votre compte en banque. Or c’est bien votre salaire qu’on réduit, pour en reporter la charge sur l’impôt. Impôt toujours élevé pour les pauvres, ridicule pour les grosses multinationales, et largement évité par la fraude fiscale, les niches fiscales que les riches s’accordent via leurs obligés de l’élection (députés et sénateurs), qu’ils financent et entretiennent via LEURS médias et une constitution qui leur permet de s’octroyer la belle vie. J’aurais dû la couper en trois, cette phrase.
Qualifier les cotisations de « charge », c’est vous faire admettre qu’il est bel et bon de les réduire, donc de réduire votre salaire. Génial, non ?
Par la grâce de la gauche et de sa CSG, impôt d’état n’ouvrant droit à rien, à l’inverse d’une cotisation qui vous ouvre des droits, de sécu et de retraite notamment, la substitution de l’impôt (CSG-RDS) aux cotisations est encore un moyen de diminuer votre salaire.
Vous venez de découvrir la différence entre votre salaire direct, le net qu’on vous paye, et l’indirect, qui bel et bien du salaire, mais qu’on peu réduire sans douleur immédiate. Étonnez vous des fermetures d’hôpitaux, de la dèche des services publics.
Parlons retraite : le blocage du taux de cotisation retraite, depuis les années 80, a permis deux effets aux seul bénéfice des actionnaires : on paye moins de retraite, par le biais de ce blocage que l’on compense par un report de l’âge de la retraite, et une diminution de son montant (calcul sur une période moins favorable).
Deuxième effet kisscool : on vous vend désormais de l’épargne capitaliste. Comme « fond de pension », ça fait un peu peur, on appelle ça « assurance vie » (c’est beau, la vie) ou plan d’épargne retraite. Vous n’êtes plus un cotisant solidaire, mais un épargnant égoïste. Les financiers qui gèrent ça n’oublient pas de se payer des salaires indécents.
Au total, l’opération de dégradation des salaires, notamment à travers une perversion du mot « cotisation » en « charge » est tout bénef pour l’actionnaire. Vous travaillez plus pour gagner moins. Formid’