Cette association peut sembler curieuse, en donner illustration s’impose.
Quand le Figaro nous vend de la bourse heureuse, de l’Euro salvateur et de l’austérité festive, il ne trompe personne, affiche ses opinions, l’intérêt de son dirlo, et ne mérite aucun reproche philosophique.
Pour le Nouvel Obs, les Inrocks, Libé ou France Inter, on peut déjà se poser plus de questions. Leurs atermoiements quand il leur arrive de parler politique, leur application à nous vendre du « remboursement de la dette », de l' »Inévitable Europe », de la mondialisation acquise à l’éternité, à relayer la doxa libérale, tout en en critiquant la couleur de sa cravate, présentent au moins le mérite d’une certaine cohérence : ça fait un moment que leur positionnement politique s’est perdus dans les brumes de leurs bavardages ineptes.
Il ne viendrait à personne l’idée d’y voir là des laboratoires du Grand Soir : c’est une appellation que ces honteuses institutions branchouilles ne revendiquent pas. (J’annule donc mon interview chez Pascale Clark)
Il en est très différemment de ces organisations ou de leurs publications, censément de gôche, que sont Attac, le FDG, la CGT, soyons fous, la CFDT (un peu de pornographie de temps en temps, ça détend). J’arrête là la liste, histoire de ne pas me fâcher avec tout le monde en une fois. Ce serait de la gourmandise. Si vous voulez dénoncer en commentaire, lâchez vous pour une fois !
Ceux là affichent en néon dans la nuit libérale leur souhait de l’extermination de la domination capitaliste. A coups de figue molle et de loin.
En effet, je vous invite à examiner avec quelle douceur ils n’évoquent l’Europe ou L’Euro que pour les ‘réformer’, si ce n’est pas nous prendre pour des grosses buses qui ignoreraient que l’unanimité, déjà impossible avec une représentation pluraliste, n’est qu’un rêve de camé quand on sait que les commissaires Européens sont exclusivement libéraux. Même après avoir grimpé en haut de l’Everest, il ne nous resterai qu’à sauter à pieds joints sur Mars. Essoufflés à mi-pente, ils casse-croutent avec du pouvoir d’achat. Comme quoi les cornichons sont parfois AUTOUR du sandwich.
Pour ceux qui sont arrivés en retard, je vous rappelle qu’un Philippe Val, alors rédac chef de Charlie Hebdo, nous a vendu rageusement le référendum inique de 2005. Opportunément, comme vexé par le NON à 55%, il est passé à France-Inter, d’où il a promptement viré Guillon et Porte, trop salissants. Avec d’ailleurs un sens comique de l’inopportunité : il vire Guillon pour avoir moqué la libido de DSK, et quelques mois plus tard celui-là dérape sur une flaque de son propre foutre génie. Val à passé l’éponge ? Que nenni. (Vous noterez la licence comique graveleuse, renforcée par un apparentement flaque-éponge qui me pousse à réclamer le Goncourt). Fin de la digression.
Mais la pierre de touche, c’est le refus plus ou moins délicat, plus ou moins faux-cul, avec lequel ils expliquent que la sortie de l’Euro, du libre-échange ou de l’UE n’est même pas envisageable, pas discutable.
Aussitôt jaillissent les commentaires à base de miradors barbelés, de guerre et autre sornettes. « Les entreprises créent l’emploi« . »Art 3 Souveraineté du peuple« .
Voilà, on y est : les croyances de ces gardiens du temple procèdent du déni de la réalité. Les plus révolutionnaires pensent changer le monde avec une manif pour le pouvoir d’achat.
Sauf que ce déni, appuyé par des croyances est masqué par le top du top en matière de camouflage : la campagne mensongère et démago du FN.
Kesse kon dit, les ploucs socialos, voire de gauche ? Merci Marine, de me dispenser de penser !
Pour les infatigables du bulbe, je propose de s’endormir avec la question suivante : est-ce le déni qui est la conséquence des croyances ou bien le contraire ?
Pour l’œuf, on savait que la poule serait pas d’accord pour qu’on le lui remette. Mais là ?
PS : je plaisante avec Val, mais plus sérieusement je devrais évoquer les dissensions salutaires au sein de cette rédaction vivante, qui a peut-être encouragé Val à aller assumer ailleurs son adhésion au libre échange et à la concurrence non faussée, ainsi que l’exclusivité des initiatives législatives à la commission nommée. Ou alors son déni, quand il assurait que l’acceptation du projet permettrai PAR LA SUITE de corriger ces imperfections.