Le sophisme est l’art de tromper son monde, extraordinaire pour justifier l’injustifiable en politique.
Prenons un sophisme induit : « Si nous quittons l’Euro, nous subirons une dévaluation ». Les sophismes induits sont multiples : vos économies vont perdre de la valeur, les prix vont augmenter.
Les deux sont faux : vos économies perdront sur le marché international, mais tout comme les prix, rien ne bougera en valeur intérieure.
Le sophiste cache ici son souhait de protéger les riches, ceux qui ont tellement d’argent qu’ils peuvent, et même doivent, le dépenser à l’extérieur.
Mais faire croire à 99% de la population, qui n’est absolument pas concernée, que cela va la toucher, c’est de la pure saloperie. Ou de la bêtise. Quand au 1% qui reste, et qui affame les 99%… bref, on s’est compris.
Continuons les sophismes : « mais nos importations vont coûter beaucoup plus cher » : Kling ! deux sophismes de plus.
1) Nos exportations vont également être boostées, ce qui va compenser en partie. Quand au pétrole, on n’a pas dit qu’on devait faire une transition énergétique ?
2) Remettre en cause l’Euro, ce n’est pas une idée solitaire, qui plane dans le vide cosmique : c’est une facette d’un ensemble.
Explicitons le 2) : Au sophisme s’ajoute le syllogisme. Faire cohabiter deux idées, et les assembler dans une logique foldingue ou malicieuse.
Si on sort de l’Euro, ce n’est pas juste pour le plaisir de changer les billets. C’est pour reprendre le contrôle de la monnaie. Seulement ? C’est déjà pas mal, mais ce serait aussi stupide que de s’arrêter aux fondations quand on veut construire un bâtiment.
Le sujet est plus vaste que le format de cette chronique. Il n’y sera donc pas épuisé.
Sortir de l’Euro, c’est mettre fin à la domination d’un système financier, pour faire renaître un système industriel, agricole, des modes de vie, bref redessiner une société vendue à Goldman Sachs. « Oui mais, ça va nous coûter un bras pour le racheter aux créanciers » : Pourquoi racheter ce qui nous a été volé par nos représentants félons ? Que les riches qui ont tout manigancé, que les actionnaires des banques, ou les dirigeants des fonds de placement qui ont magouillé l’affaire dans mon dos se démerdent avec LEURS créanciers.
Sortir de l’Euro est une condition pour reconstruire, en aucun cas une fin en soit. Les sophistes chiens-de-garde du capitalisme entendent bloquer toute réflexion à la première étape, pour nous interdire de penser la suite.
Perdre l’Euro, les traités européens scélérats et le gouvernement représentatif, c’est déjà insupportable pour nos maîtres, mais que dire de la propriété lucrative sans limite et de sa transmission !
Pour conclure, un merveilleux sophisme de MacDo : « MacDo fait vivre 35000 exploitations d’élevage pour la viande de ses hamburgers. » Donc si vous touchez à Macdo, vous exécutez 35000 élevages ?
Vous êtes vraiment un salaud de vous en prendre à Macdo !
Eh bé non. A la mort de Macdo, ces 35000 exploitants vendront à meilleur prix (plus mauvais, c’est pas possible!) la même bidoche aux même consommateurs qui iront simplement la chercher ailleurs !