C’est l’heure du sermon pré-electoral.
Impossible Europe
L’union Européenne est née du désir de soustraire l’économie des états nations, encore trop démocratiques en ce qu’une représentation populaire, même entièrement façonnée par les riches, se laissait aller à ses plus vils penchants : satisfaire ses électeurs, notamment à l’approche des scrutins.
Les détenteurs des moyens de productions ont patiemment soustrait ces pouvoirs, en les éloignant des administrés et retirant tout semblant démocratique à la conduite de l’économie. Une commission européenne est à la manœuvre, elle n’est pas élue et détient l’initiative législative, initiative souveraine sur les législations nationales.
Cela, on le sait maintenant. Que reste-t-il donc à l’Union Européenne, qui n’unit les nations que dans la soumission aux marchés, sans pouvoir monétaire donc sans politique monétaire mais contraint à une absurde règle d’or criminelle instituant la déflation et le chômage comme seul principe de gouvernement, tant qu’on paye les intérêts des dettes. Encore 50 milliards récemment, sur ordre de cette grosse salope de commission. Entrainez vous à insulter la commission avec le vocabulaire le plus ‘fond de chiotte’ possible. Ici, je suis obligé de rester correct. « Grosse salope », c’est correct, eu égard aux dégâts de la susdite.
Reste rien : pas de langue commune, pas de pensée commune de ‘vivre ensemble’. Comment serait-ce possible, quand des peuples entiers sont accolés sans que ceux-ci, les nouveaux arrivants et les anciens agglomérés, n’ait jamais échangé que par canons ou par dictateurs interposés.
On le voit bien, aucune force supérieure, aucun contrat ne nous lie : alors que des transferts ont lieu en permanence entre l’Ile de France qui fait bombance et l’Ardèche dans la dèche, sans que cela fasse le moindre bruit, l’Allemagne grogne quand la Grèce couine * (à lire tout haut). C’est bien cela, une nation, quand l’accord pour s’entendre s’impose, même quand on n’est pas d’accord. L’Italie entre nord et sud, l’Angleterre et l’Écosse ou la Belgique à deux langues nous donnent à voir les limites de la nation, quand précisément les raisons de s’accorder supérieures aux désaccords disparaissent. Alors l’UE…
Cette Europe, soudée par les marchés de capitaux et les multinationales qui l’ont façonnée comme leur terrain de jeux, ne peut ni ne pourra jamais présenter l’apparence d’une nation. Notre grand Conducator, qui en appelle à une histoire qui n’existe que dans la tête d’un trader, est soit le dernier des abrutis, soit le premier des traitres. Cette idée d’un progrès atteignable qui transformerait l’UE en fleuve de miel, qui contamine même les têtes pensantes d’Attac et du Front de Gauche, est une gigantesque escroquerie, qui peut faire douter de la sincérité de ces tartuffes.
Et les oreilles de lapins ?
Une ordure célèbre dont le nom m’échappe, qui sévit il y a un peu plus de plusieurs siècles, compare les hommes à des lapins : on les attrape par les oreilles. Comme c’est fin ! Et juste.
En cette période de gesticulations médiatiques, où comme jamais il importe de ne rien changer tout en parlant d’avenir, on va en choper, du lapin !
Mémoire de poisson rouge, inculture politique, soumission réflexe aux beaux parleurs et surtout, surtout, paresse intellectuelle, au nom de la fatigue de la vie, tout est réuni pour que rien ne change.
Alors plutôt que de vous faire avoir, comme à chaque fois, tout en étant sûrs, comme à chaque fois, que cette fois là sera la bonne, profitez donc de l’occasion pour tenter un truc vraiment nouveau : votez pour le seul mouvement qui ne fait aucune promesse, qui n’est pas un parti, qui n’espère aucunement changer quoi que ce soit à l’UE. Il n’est pas un but, mais un moyen : le mouvement « Démocratie Réelle » (www.democratiereelle.eu) peut vous apprendre ce qu’est une vraie démocratie, en se contentant d’élire des larbins sans opinion, vos larbins, qui déclarent s’obliger de vous informer, via internet, de ce qui se trame au parlement, et vous inviter, via référendum permanent sur Internet aussi, à leur donner des consignes de vote et/ou d’amendements. Et il y a cet autre argument de poids : quand une nouvelle génération arrive, elle est la première à tomber dans les pièges démagogiques des vieux politicards attrapeurs de lapins : des jeunes de 20 ans sont à l’initiative de ce mouvement. Vous voyez le truc monstrueux ? Sans s’être déjà fait baiser 10 fois (désolé, toute autre formule manque de punch), ils partent en évitant le piège. Là où on a voté Mitterrand, Maastricht, voir Ségo, ils ne le font pas. Bravo les p’tits cons ! On s’attendait pas à prendre la leçon de ce côté là.
Ne venez pas dire que cela ne sert à rien : c’est voter pour d’autres ou vous abstenir qui ne servirait à rien.
Cela sera l’occasion d’APPRENDRE à exercer vos droits de citoyens, de renoncer à vous en remettre à un papa ou une maman politique, inéluctablement indigne. Cela servira à vous rôder, pour savoir quoi vouloir, au lendemain du grand soir (putain ça rime !), ou plus simplement du prochain cataclysme bancaire, qui sera l’occasion de remettre à plat les rapports de forces sociaux. A moins que vous ne soyez trop fatigués, voir trop bêtes, ou tout simplement totalement satisfait de notre société telle qu’elle est.
D’ac, mon petit lapin ?
* Alors, ça vient, ce Goncourt ?