Nos désirs nous mettent en mouvement
Ce sujet mérite plusieurs billets, qu’il sera bon de lire dans l’ordre. N’attendez pas que ce sujet soit épuisé en une fois. Je vous invite à maturer lentement chaque étape.
Ce billet va simplement tenter de vous convaincre que le sujet est central, fondateur et explique les difficultés rencontrées par tous les militants pour atteindre la masse critique nécessaire à un changement.
Des gens nous ont offert des réflexions pour un monde meilleur : Chouard, Lordon, Friot, Lepage, Guillemin, Sapir, Larouturou, Lepage, Marx, Robespierre et les milliers d’autre que je ne peux énumérer ici. Sans compter que je ne mentionne que des têtes de file, sans donner les noms de tous ceux qui prolongent leur pensées. Bref. Nous avons la théorie, mais nous n’arrivons pas à la partager avec le citoyen lambda.
Vous êtes pour un monde meilleur, vous vous donnez du mal pour faire avancer l’histoire, et vous vous heurtez à l’indifférence, aux sarcasmes et le plus souvent, les uns après les autres, vous vous découragez, vous passez à autre chose.
Il est de bon ton de blâmer les autres : médias, les puissances occultes ou non. Si vous commencez à douter de vous même, la dépression peut vous atteindre.
En passant, Christopher Lasch a écrit aussi sur ces lieux de rencontre, « lieux de rencontres intermédiaires », que nous ne fréquentons plus, ces lieux où on rencontre naturellement des « gens », pas nos potes, des gens tout simplement. Vous noterez que sur nos pages Facebook, dans les conférences de nos idoles, nous ne rencontrons que des gens déjà bien acquis à la cause exposée. Nous n’avons plus ces lieux de rencontre intérmédiaires.
Je vous propose un angle d’attaque, peut importe la citadelle.
Le désir.
Il me sera facile pour le coup de prendre référence avec un livre formidable de Frédéric Lordon, qui traite de cela, dans le cadre de la domination des salariés par les actionnaires. Regardez cette vidéo.
Capitalisme, Désir et Servitude
Lordon démontre que le désir met l’homme en mouvement, et qu’une manipulation de ces désirs, une contrainte sur eux, peut vous amener à faire des choses incroyablement contre vos intérêts. Je ne vais pas prolonger Lordon, car je ne lui emprunte que son vocabulaire et ces concepts abstraits. Je ne traite pas du tout de son sujet concret (la colinéarisation des désirs, tout un programme !).
En revanche, dans les billets suivants, je tenterai de vous expliquer quels outils dialectiques vous pourriez ajouter à votre panoplie, le but ultime étant de convaincre des gens qui s’en foutent, pensent être incompétents, trop occupés et parfois viscéralement opposés à vos idées.
Alors que vous voulez le bien être de tous, y compris de ces opposants, vous vous heurtez à des murs à la quatrième phrase de votre exposé.
Je vous laisse méditer là-dessus et à demain.