C’est Légal !

La légalité est un concept oublié

Notre relation à la légalité est de plusieurs ordres.

Nous ajustons nos désirs au cadre légal. Limitation de vitesse, contrat, fiscalité par exemple.

Nous vivons aussi le respect de lois, sans pour autant que les effets de ses contraintes ou de ses permissions soient automatiquement reliées aux effets que nous observons.

Nous avons aussi oublié que les lois de notre belle oligarchie sont en théorie écrites par les citoyens (théoriques).

A priori, dans une démocratie, nos lois devraient nous plaire.

Difficultés

Nous confondons la critique d’une loi avec la critique de l’idée de loi.

Si je dis : « Telle loi et ses conséquences doivent être abrogés », je ne dis pas : « Je souhaite la destruction de la société que ces lois structurent ». C’est malheureusement le discours de l’oligarchie pour faire perdurer son règne.

Vouloir faire disparaître ou amender une loi, c’est changer une certaine société pour en faire naître une autre.

Ce qui n’est pas du goût des bénéficiaires gavés par le système en place.

Objecter à la remise en cause d’un système de lois, sans avoir eu le temps de laisser l’intervenant s’expliquer est une saloperie de manipulation.

« Donc vous êtes pour le viol pédophile ? » quand on parle d’aménagement de peines mineures.

La légalité est dans l’œil de celui qui regarde.

Vous faites face dans votre vie à un nombre limités de situation.

Ces situations vous mettent en contact avec des facettes de la légalité. Dans l’ensemble, vous admettez l’existence de ces barrières. Vous en approuvez la plupart. Ouf !

En revanche, au-dessus de vous règnent des pouvoirs qui vous échappent. Vous n’en soupçonnez pas toujours l’existence, mais certain d’entre vous fouillent et trouvent des infos.

Vous assistez sans toujours comprendre à des événements sociaux, fiscaux dont les conséquences pratiques sont importantes.

Vous ne la voyez pas, mais vous supposez bien que tout ceci s’appuie sur la loi. Même pas la peine de le dire, d’ailleurs !

Premières conséquences

Nous posons comme acquis que les lois sont nécessaires, et qu’une grande partie de l’arsenal actuel ne pose pas de grandes questions de principe : interdiction du vol, du crime etc..

Par ailleurs, nous avons dit plus haut que d’autre lois s’exercent sur nous, sans que les voyions en action.

Quand vous perdez votre boulot, vous visualisez la directive Européenne qui permet aux employeurs de picorer du larbin pas cher dans 28 états ?

Bien sûr que non ! Sur ce sujet, c’est un grand flou. A priori, vous dites-vous, il vous faudrait un doctorat en droit international et appendre par cœur 300 000 pages écrites petit.

Il ne vous reste plus qu’à amalgamer votre « bon sens », c’est à dire l’acceptation des lois « proches » en supposant les lois « lointaines » sont sûrement encore plus bétonnées.

L’impasse

Nous vivons donc en obéissant sagement à des lois acceptables. Si nous le faisons, c’est parce que les circonstances nous le permettent. Plus ou moins.

Par ailleurs nous subissons sans broncher des événements graves et douloureux sans aller lire les lois qui les permettent.

Les automobilistes hargneux détaillent la virgule qui fera sauter leurs contraventions.

En revanche, aucun des tsunamis sociaux/économiques qui passent et repassent sur nos vies ne font l’objet de la moindre analyse juridique.

L’imaginaire construit l’acceptation de l’état de fait, qui est le moyen le moins douloureux pour combler les blancs.

L’euro et l’Europe sont aussi intouchables que la veuve et l’orphelin. Parler, même à des militants de gôche, de larguer l’Euro et ce qui est accroché avec, est une gageure. Quiconque vit dans la crainte des lois « lointaines » consacre son esclavage en passant subitement en mode « déni ».

Donc c’est la merde.

Faire autrement ?

Le droit est un domaine certes un peu complexe. « Faire valoir ses droits » touche à chaque seconde des vies concernées. Il faut du monde bien formé pour l’animer.

Cela commence avec le projet de loi, sa rédac finale et les moyens de justice pour faire respecter tout ça.

Alors, pour l’immense majorité d’entre nous qui fait autre chose dans la vie, la légalité, le droit, c’est compliqué.

OK.

Est-ce que cette ignorance n’est pas un peu voulue, entretenue ? Si vous allez voir les deux premières conférence de « Inculture » de Frank Lepage, vous saisirez mieux le truc.

Un commentaire sur “C’est Légal !

  1. Passionnant, il manque quand même la coupure pub à mi parcours histoire d’aller plonger dans le frigo voire faire une escale libératrice d’un trop plein de liquides… Conditionnement, quand tu nous tiens…

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