Un type nommé Pierre Rabhi a raconté une histoire. Il n’a pas fait que ça, mais bon.
Un jour, c’est l’incendie dans la savane. Tous les animaux concluent rapidement une trêve : on va tous aller chercher de l’eau et la jeter sur le feu.
Évidemment l’éléphant est très efficace, mais les autres se débrouillent pas mal non plus.
Se pointe un colibri (un gramme et cinq dixièmes au garrot).
Le colibri va a la rivière, aspire une goutte d’eau et fonce sur le brasier. Il y jette sa goutte.
Évidemment tout le monde se marre.
Pierre Rabhi, philosophe, nous explique que la modeste contribution du colibri est une contribution comme les autres.
Qu’un colibri n’a pas à avoir honte de sa contribution, s’il se considère solidaire et impliqué. Qu’il a la satisfaction d’avoir contribué au maximum de ses possibilités.
Chers colibris, pardon, mes chers concitoyens, vous qui avez pris la peine de venir jusqu’ici, où l’on vous parle de constitution, de changement lourds et visiblement compliqués, vous pourriez être légèrement tentés de vous chier dessus devant ce qui vous semble impossible.
Il n’aurait peut être pas fallu reprendre trois fois du tiramisu hier soir, surtout après le Kig-A-Farz ou la choucroute garnie.
Votre sentiment d’impuissance est légitime mais injustifié.
Si chacun, comme un colibri, apporte sa goutte d’eau, sa compétence spécifique dans le domaine qu’il connait, et si tous partagent, entre autre, les informations de ce site, ce n’est pas un manque de volontaire qui se profile pour la constituante, mais plutôt la nécessité de refuser du monde.
Par tirage au sort par exemple.
Pour chaque question qui vous fait flipper, vous ne voyez plus la question à laquelle vous savez répondre.
Le premier devoir du colibri, c’est de travailler en bande. Puis de convaincre quelques spécialistes de se pencher, avec un œil neuf sur un chantier de reconstruction juridique.
A force de regarder les conférences, de lire des articles, vous allez acquérir, oui, vous qui pensez n’y rien connaitre, une compétence d’éléphants.
Faire muter une nuée de Colibris en troupeaux d’éléphants, c’est l’affaire de chaque colibri.
Faites ce qui est à porté de votre bras pour nous sortir tous de la poisse, ici et maintenant.
Pour cela, le colibri ne vole pas seul : il recherche la compagnie, puis ensemble, goutte à goutte, ils porte la parole de la démocratie.
C’est un peu fatiguant, certes. A part gagner au loto, solution aléatoire et égoïste, je ne vois pas.