Vous l’avez constaté, le système de vote qui a cours dans le monde est une illusion de démocratie. Une très petite partie de la population détermine quel candidat va s’imposer à tous, et qui plus est, ce choix des candidats est réservé aux partis.
Prenons un exemple : 3 choix pour rénover une friche en centre ville.
Un centre d’affaires, un parc, un centre social.
Résultat pour ces choix avec notre système actuel « majoritaire à deux tours » : 40%, 30% et 30%.
Avec les règles actuelles, 40 % de la population impose un centre d’affaires à 60% qui n’en veulent pas. Pour que cela se voit moins, notre constitution maquille cela en deux tours, ce qui donne une illusion de majorité absolue.
L’Agora utilise une variante de l’algorithme de Condorcet : c’est le système de Schulze, mais il existe une bonne douzaine de variantes, identiques pour l’essentiel.
Dans ce système vous désignez votre héros, mais vous continuez avec « mais si c’est pas lui, j’aimerais… » et vous en désignez un second, et vous recommencez jusqu’à épuisement des candidats. A chaque rang, vous pouvez avoir des ex-æquo.
Votre vote est une liste ordonnée. Le dépouillement consiste a compter combien de fois un candidat l’a remporté sur chacun des autres. C’est facile pour un ordinateur.
Le gagnant, à la fin, peut n’avoir jamais été le premier choix, mais éventuellement le second choix de tous ! Un premier choix clivant des uns a été mis en queue de liste par les autres.
Pour notre exemple simple :
Le biznessman a choisi le centre d’affaires, puis le parc, puis le centre social (le social, c’est sa bête noire !)
L’altruiste pratiquant a mis le centre social en premier, le parc en deuxième, et le centre d’affaires en queue : il n’aime pas le business conquérant.
L’écolo a choisi le parc, puis le centre social, puis le centre d’affaires.
Faites le compte : le parc gagne.
Imaginez une présidentielle, avec un vote à un seul tour, où vous ordonnez les 10 candidats, imaginez une loi, dont 20 versions ont été rédigées par des groupes ou des individus différents (dont une par vous), choisie par ce procédé.
Cette méthode génère du consensus.
Une petite note à propos du vote électronique : nous avons des expériences malheureuses, mais qui relevaient surtout du bricolage et s’appuyaient sur des ‘secrets’.
Le vote électronique fonctionne si et seulement si :
- Ce n’est pas une société privée qui l’organise,
- Tous les codes des logiciels utilisés sont publics (open-source)
- Vous pouvez accéder à tous les bulletins de vote (cryptés bien sûr) alors,
- Vous pouvez vérifier vous même que votre vote est bien présent,
- Que votre vote a été respecté
- Vous pouvez recalculer vous même résultat du vote.
De toute façon, un vote papier avec lecture optique doit être offert à tous ceux qui ne veulent ou ne peuvent pas voter électroniquement.
Ceci est possible, au point, il ne manque que la volonté.
1. Agora, le chaînon manquant
2. Structure de l’Agora
3. Un cycle dans l’Agora
4. Agora : le vote
5. Parer aux plaisantins envahisseurs
6. Procurations et « démocratie liquide »