Cet article est suscité par un débat en cours entre les sympathisants du mouvement politique « Démocratie Réelle« , qui a présenté des listes aux dernières élections européennes.
Ces braves gens cherchent, ils ne le savent pas précisément, un méthode, un moyen, un site, un logiciel. Nous proposons une approche différente, une classification. Normalement, si notre raisonnement tient la route, chacun devrait pouvoir placer ses désirs dans les cases proposées.
Nous pensons que « le débat démocratique » prend la forme suivante, même si chaque question, individuellement, n’en épouse pas TOUS les contours.
- La discussion
- La définition de la question
- La première réponse
- La maturation de la réponse, avec l’apparition de réponses alternatives
- Le vote.
Les deux premières étapes n’ont pas besoin d’être localisées : bistrot, chambrette, conférence audio/vidéo, peut importe.
Les trois dernières sont structurées sur un outil. Nous parlerons du nôtre, qui est déjà opérationnel : il est moche, mais il marche !
Reprenons :
La discussion
C’est l’étape bordélique : selon la classification de l’analyse transactionnelle, c’est le rassemblement « d’enfants » créatifs, la cour de récré. Ce que nous appelons les « discutailleries ». Facebook, les forums par exemple : aucune structure, aucune discipline. C’est le mode des confrontations directes, et on y revient régulièrement. Attention : l’abus de discutaillerie est dangereux pour la démocratie : dans l’émotion, on avance pas.
La définition de la question
La fin d’une bonne discutaillerie se termine au mieux par une bonne question : « Ecrivons les status de l’association », « écrivons le scénario d’un clip de campagne », « écrivons la profession de foi des candidats », « définissons le règlement intérieur d’une assemblée communale ». « Comment interpeler xxx à propos de zzz ». « Comment on s’organise, quel plan général pour les prochaînes élection et DR ? ». Ensuite, selon le plan gagnant, chacun de ses morceaux sont développés en autant de questions….Allez donc voir sur internet « Dème de Marseille » ou « Dème de Montmartre ». Ils ont fait du bon travail !
La première réponse
La question prend sa vraie dimension avec la première réponse. N’importe qui peut pondre une question. Tant qu’une réponse ne peut être ébauchés, retournez en discutaillerie. En revanche, dès que vous tenez une question AVEC une réponse, même sommaire, on passe à l’action : dans un outil comme l’Agora de Vuncf. Pas Loomio !
Oui, l’Agora de Vuncf est d’une esthétique discutable ! Nous pensons que quand vous en aurez compris la substantifique moelle, vous n’en aurez plus rien à faire !
Avec la première réponse, le processus est lancé : je vous renvoie à la doc. Et donc à partir de maintenant, l’agora est un lieu de silence, de réflexions écrites. Comme à Athènes, on ferme sa gueule dans l’enceinte : on ne démoli pas l’autre, on propose mieux ! Pour les détails, allez voir la doc car la démocratie n’est pas un comprimé effervescent à dissoudre dans du redbull.
La maturation de la réponse, avec l’apparition de réponses alternatives
Dans l’Agora, on lit les réponses proposées. On soutient certaines réponses, on fait des suggestions. ET surtout, on propose des réponses alternatives. Une question est ouverte avec une « règle » : tant de temps pour valider la question, puis, si ce quorum est atteint, on passe en phase de discussion. La durée de la phase de discussion est réglable aussi dans la règle. On ne discutaille pas dans l’agora : on fait ça sur fcb, dans votre chambre. Dans l’agora, on fait des suggestions aux pilotes des réponses : on assiste donc aux évolutions des projets. On fait valoir des suggestions écrites, on se positionne par rapport aux suggestions des autres. Les pilotes suivent tout cela. La fin de la discussion est suivie d’une période de « gel », plutôt courte. Exemple : validation de la question : une semaine, discussion: 3 semaines, gel: 4 jours puis…
Le vote.
Le vote est longuement décrit dans la doc. Vous classez les réponses dans le ‘oui’, vous les laissez dans « abstention » ou vous les faites glisser dans le « non ». Dans le ‘oui’ et dans le ‘non’, vous les placez dans l’ordre, avec des ex-aequo si cela vous chante.
A la fin du vote, le gagnant est proclamé.
Où donc a lieu le débat ?
Où vous voulez ! L’agora n’est que le collecteur des réponses donc de leur versions successives. Chaque réponse est drivé par un ou des « pilotes ». Ceux-ci animent et/ou représentent leur soviet, leur communauté, leur club et cela sur leur site, leur forum habituel. L’Agora est le collecteur serein des conséquences des discutailleries, mais elles ont lieu ailleurs.
Pas de Chat, pas de vidéoconf dans l’agora. L’Agora n’est que le lieux de déposition des offres (les versions des réponses), des demandes (les suggestions), qui sont équivalentes aux interventions des avocats, du public qu envoie des petits mots aux avocats devant la cour du tribunal, le peuple qui ne dit rien, qui réfléchit. Ça le changera !
L’agora est une structure qui classe les sujets par thème, pour s’y retrouver, et où chaque inscrit peut créer des questions (avec la première réponse !), de nouvelles réponses à des questions en cours de discussion, et finalement vote.
Il y a plein d’autre trucs, comme la délégation de vote mais là, faut vraiment prendre la peine de lire la doc.
Quand bien même l’Agora de VUNCF n’aura pas votre préférence, c’est à notre connaissance le seul mécanisme existant en état de marche qui réponde complètement à votre désir de démocratie.
A plus !