10 raisons de sortir de l’Union Européenne
Quitter l’Europe s’impose, malheureusement, parce que l’Europe politique, telle qu’elle est construite, impose des souffrances politiques ou sociales (selon de quel point de vue on se place) inextricables.
- L’Europe nous impose la concurrence sans réserve.
- L’Europe consacre la sainte mobilité des capitaux.
- L’Europe verrouille toutes les économies par l’obligation de louer la monnaie aux banques.
- L’Europe a pour mission primitive d’empêcher l’inflation.
Les conséquences :
Rareté de la monnaie, ce qui nous oblige à louer fort cher celle que les possédants ont au préalable prélevée sur le travail, pour avoir le droit de recommencer, de plus en plus chèrement. Cette rareté structurelle perpétue le mécanisme qui taxe le travail. Elle ne dépend pas d’un climat changeant, qui pourrait être favorable, au moins de temps en temps.
Rareté du travail : le chômage est mécaniquement lié à l’interdiction de faire du ‘déficit’. Ce mécanisme tueur, je l’appelle pour ma part « Interdiction d’ajuster le volume de la monnaie, en fonction de la croissance ou de la productivité ». Évidement ça claque moins. Mais pourquoi ridiculiser un sujet si essentiel ?
Il existe une croissance des dividendes pour les actionnaires, qu’ils soient actionnaires de métier, soit moins de 3% de la population, ou actionnaire amateur, qui veulent juste arrondir leurs fins de mois sans rien faire. Celle-là est honteuse, on n’en parle pas trop.
La croissance dont on nous parle est une croissance du PIB.
La croissance du PIB exprime le prix de vente, la valeur des échanges de biens et de services.
Mais, théoriquement, la valeur d’un bien est la somme des salaires emboités qui ont dû être payés pour le résultat. Enfin pas que. Allez voir Salaires emboités. Le PIB cache en son sein la prédation, qu’on ne peut distinguer du reste. Génial, non ?
Donc réclamer de la croissance comme un président de la république française (je n’ai pas donné de nom !), c’est distribuer un rêve somnifère si on ne précise pas : Croissance des Salaires ! Croissance en nombre, et hausse de productivité. Les gosses arrivent plus vite que les vieux ne partent; à moins de coller nos gosses au chômage, ce que nous faisons, et que nous bloquions les salaires. Ce que nous faisons aussi.
Le partage d’un argent-salaire de taille constamment diminuée par les intérêts divers, ajouté aux délocalisations, permettent aux employeurs de picorer à leur convenance. Des gens de la période critique 28-31 arrivent enfin sur le marché du travail, mais sont débordés par les cohortes suivantes. Les jeunes qui arrivent derrière eux sont plus diplômés, n’ont pas d’emploi et sont compétents (sic) et prêts à prendre le relais pour deux fois moins chers… que les plus de 45 ans. OK j’exagère un poil.
C’est ça la guerre de tous contre tous. Les 18-29 ans et les 46-65 ans contre les 30-45 ans ! C’est l’Europe.
Garde à vue. Le gentil flic, c’est l’état français, le méchant flic, c’est l’Europe. Le service de com, c’est le Cercle des économistes, dont le président, môssieur Pastré est le conseiller économique de François Hollande.
La mobilité des capitaux, c’est la liberté des entreprises de s’implanter dans 1 à 28 états, et de picorer des avantages financiers ici ou là. Ici les salaires sont bas, ici le gouvernement te paye pour que tu files du boulot à ses crève-la-faim, là il ne te prend presque rien sur tes bénéfices, là il propose une logistique financière, et là des gogos européens marchent dans la combine en achetant les produits ou services inutiles qui en résultent.
Tout cela pour satisfaire à la doctrine libérale, qui depuis Taylor et Ford, est persuadée que la spécialisation est le graal de l’actionnaire. Ce en quoi l’actionnaire a raison. Rien à foutre des dégâts collatéraux.
Pour les capitalistes, les pays avec des crève-la-faim doivent devenir les lieux de production manufacturée, et toute la logistique industrielle redéployée, comme on le ferait dans un pays unique. Les pays « riches » seront les clients. Vision rudimentaire, qui commence à se payer par l’appauvrissement des acheteurs, trop « riches » de droits, de conventions sociales, donc de l’impossibilité de fabriquer leur propre voiture aux yeux de Capitalistes ingavables.
J’ajoute, que les derniers perfectionnements du capitalisme ouvrent une voie nouvelle : Jusqu’à présent et depuis l’aube des temps, les dominants prélevaient sur le travail des pigeons pauvres une portion qui croissait selon une courbe à peu près calquée sur la croissance des revenus des fameux kékés pauvres. Bien entendu les cerveaux des dominants était tendus comme des strings pour toujours croitre un peu plus, mais bon.
La mise en guerre de tous contre tous, permet d’observer que ces croissances sont complètement déconnectées. Autrefois, les dominants constataient les besoins des pauvres, pour les faire trimer le moins cher possible pour se satisfaire au prix le plus élevé. Mais à l’époque d’un capitalisme relativement local, fin 18eme, le patron ne pouvait pas ignorer le lien entre les salaires distribués et rente maximum. Même si on peut tirer dans le tas (Commune de Paris en 1871), le but, c’est de faire du fric. Pas de traire à mort. C’est improductif.
La concurrence internationale et la dépersonnalisation des investisseurs ont complètement changé la donne. Il n’y a plus rien aujourd’hui pour que les pôles de captation capitaliste se réfrènent, ils sont en concurrence entre eux. Si on les laisse faire, ce que nous faisons aujourd’hui, fliqués par l’Europe, ils tuent la poule aux œufs d’or, lentement. Pourquoi lentement ? Parce qu’ils auraient conscience d’une limite dépassant toute morale, mais freinant fermement leur voracité ? Non. Pas du tout. Parce qu’ils ne peuvent pas aujourd’hui aller plus vite. Mais ils sont tous en concurrence entre eux pour le faire.
Le libre-échange financier et industriel, par essence, n’a pas de cerveau mais des millions de soldats chacun-pour-soi.
L’Europe leur permet, et même les encourage à presser à mort les citrons. Sauf que s’ils pouvaient, ils le feraient plusieurs fois : Le téléphone te coûterait ton salaire, et ta santé te coûterait ton salaire et ta sécurité te coûterait ton salaire, et l’usage des autoroutes te coûterait ton salaire, et le chauffage te coûterait ton salaire. Pourquoi ? Parce que chacun considère ton salaire comme potentiellement captable. Chacun n’hésite pas à fixer une limite très haute. Bien sûr, chacun ne se dit pas : « les autres font comme ils veulent, mais moi je prends 100% ». Eh bé non.
Mais si on est à 50€ l’abonnement moyen de téléphone portable, il faut tout faire pour passer à 55, 60, 65… et là aucune limite. Le temps n’existe pas, les multiplications n’ont pas lieu. Captation progressive du travail du client, grignotage industriel sans âme, c’est rien d’le dire.
Juste l’actionnaire réclame du 15 puis 16, puis 20% de retour annuel net sur investissement. Alors va pour la 4G.
Les dirlos de la boite, des salariés de luxe, font fumer les cerveaux (Eux ne fument pas, ils sont en rendez-vous), et cherchent des moyens pour passer de 50 à 55…
Bon. Je me calme. Il est indispensable, essentiel, vital pour nous tous, donc vous et moi, que nous pensions l’après.
Etudions la version1.0.
Pensons la version 2.0.
Imposons là par le référendum.
Ou alors entrainons le mouvement d’éducation populaire qui très clairement donnera à chacun un début de conscience politique. Afin que non pas un, mais dix projets s’affrontent, se comparent et surtout s’inspirent.
Et non pas « foutons le bordel place de la Concorde, et, sans projet alternatif sérieux, refaisons les même conneries en demandant aux mêmes de rédiger la même constitution qui va nous re-avoir recta ».
D’abord, les jours d’agitation place de la Concorde sont propices aux dévoiements de langages les plus obscènes, sans que forcément la clarté d’un message, même désespéré et légitime, y gagnasse en clarté ou en efficacitude.
Bien, il est temps…..E. Chouard a présenté un point de vue bien structuré et bien plus complet :