La Cartouche

Chers z’amis, l’heure est grave. Bon en fait la plupart d’entre vous est déjà au courant. Je voulais juste apporter un peu de trivialité (bouh qu’il est transgressif !).

Résumé : nous votons pour un président qui va s’attaquer à la Finance, et on a une mise en scène de « Notre-Dame des Landes » par Valls, du rabotage de retraite et de budgets santé, et l’arrivé du code du travail Ukrainien en France.

Sarkozy n’avait pas osé (même s’il l’a pensé très fort), Hollande va le faire.

Bon, vous les 8 millions dans la merde, vous pouvez difficilement chuter de bien haut. Désolé, vous jouez pas.

La flexibilité cosmique pour les actionnaires, le restau du cœur pour les autres. Donc, chers salarié du bas : vous êtes les huit millions qui vont rejoindre les huit premiers.

Alors bon, il est temps d’ébranler les certitudes de ceux qui se sont enrôlés « volontairement », qui trouvent que ça pue, mais pas assez pour lâcher le surmoi qui rêve de gagner un pactole.

Nos maîtres, grands patrons et gouvernants représentatifs de leurs intérêts, sont en train de nous fourrer une putain de cartouche. Du balaise. Plus grenade que balle. Si l’orientation et son cabinet est propice, votre proctologue pourra admirer le Sacré-cœur à travers les dégâts.

Et là, les p’tits mecs et nanas, de trente à 40ans, qui vivez votre période de pain blanc : Vous vous êtes réfugiés(es) dans la comédie de la participation souriante quoique épuisante, mais maintenant, sachez que votre supérieur pourra, en plus de ce qu’il fait déjà, changer votre temps de travail, et votre salaire, et votre ‘fiche de poste’ au gré de ses envies qui ne sont que les envies des actionnaires. Et vous êtes souvent le supérieur d’autres enrôlés.

L’accord d’entreprise est plus fort que celui de la branche, qui devient plus fort que le code du travail national.

C’est un changement constitutionnel majeur : c’est renverser la hiérarchie des rapports de forces institutionnelles. Les actionnaires bénéficient de la loi qu’ils jugent bonne. Pour leurs dividendes, donc. Le national, le syndical, tous les accords extorqués depuis si longtemps que vous ne le savez même pas, tout ça, pfuit ! a pu !

Vous pourrez lutter pour que les députés votent des protections, le règlement intérieur de la boîte s’appliquera toujours  en priorité. Et les actionnaires, ou sinon le patron  fait ce qu’il veut. Comme votre surmoi a été gavé de résignation à cette arnaque…

Ces manifs sont l’occasion d’attirer l’attention d’une tranche inhabituellement grande de la population. Ceux qui n’en n’ont que juste aux chevilles, qui souffrent de leurs conditions de travail, même pétés de thunes. Ce sont eux qui peuvent faire la différence, quoi qu’on en pense.

Constater que nos élus nous collent une énorme cartouche, que nous devrions déguster avec plaisir, peut être suffisant à fissurer ce surmoi imposé. Restons donc dans la trivialité délicate; c’est le jour où on sent soit même la cartouche faire un passage de reconnaissance sur son propre fion, qu’on entrevoit de quitter rapidement la posture.

Après la cartouche, ça sent le roussi.

 

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