Vacherie d’Indexation des Salaires sur les Prix.

INDEXATION DES SALAIRES SUR LES PRIX

Il me semble que l’indexation des salaires sur les prix n’est pas comprise dans tous ses tenants et aboutissants.

Quant elle est en vigueur, l’employeur répercute obligatoirement l’inflation des prix à ses salariés.

La droite, les tenants de la concurrence et surtout du droit de voler sa vie aux gens qui bossent, parce que l’on possède l’outil de travail, est contre.

Je fais tout de suite une réserve :

L’inflation est calculée par l’INSEE selon un processus obscur : les biens ou services retenus pour son calcul sont gardés secret afin que nul commerçant/industriel ne puisse cibler ses augmentations de prix hors du champs de l’inflation-INSEE. Ne pas se faire remarquer.

Pas forcément idiot, sous réserve que les députés et sénateurs puissent avoir accès à la liste des produits surveillés. Est-ce le cas ?

Autre réserve, les prix relevés sont « rectifiés ». Exemple concret avec des chiffres caricaturaux pour qu’on comprenne bien : disons qu’en 2022 un smartphone « moyen » coûtait 300 €. En 2023 il coûte 320 €.

L’INSEE constate que le modèle 2023 est deux fois plus puissant : 5G, processeur plus rapide, écran plus net. Le client en a deux fois plus pour son argent. Donc le prix 2023 rectifié est de 160€, afin de rendre comparable ce qui ne l’est pas : une deux chevaux et une masérati. Idem les tablettes, ordi.

Donc l’amélioration technologique rendue obligatoire par les vendeurs qui se tirent la bourre, fait disparaître 160€ de dépenses réelles et tire l’inflation vers le bas. Or moi, les 160 balles, je les ai casquées !

Autre point : les mensualités des propriétaires endettés pour 30 ans, qui constituent de fait un « loyer », sont classées aux « investissements », et ne comptent pas dans l’inflation. Ce sont pourtant dans les deux cas des dépenses obligatoires. Si votre taux variable s’envole, ça ne se verra pas dans l’inflation. Et vos dépenses de logement, en moyenne sont supposées vous coûter 15% de vos revenus. Vérifiez vous-même. Puisque tous les propriétaire sont réputés n’avoir que 0%…. Les moyennes, c’est de la merde !

Bref, a regarder la proposition d’indexer les salaires sur l’inflation, on oublie le calcul questionnable. De plus, selon votre niveau de revenu, vous n’êtes pas impactés de la même façon par une augmentation donnée. Quelqu’un qui gagne 5000€ ou plus par mois ne vit pas de la même façon la hausse du prix des carburants qu’un smicard. Berruyer sur sa chaîne Elucid calcule que 12% d’inflation moyen, ça en fait moins de 8 pour les 10% aux plus gros revenus, et 25% pour les personnes dans les 10% les moins dotés en revenu.

Bon, imaginons pour la suite que l’indice INSEE est sincère et loyal.

Mettons de côté les augmentations liées aux importations obligatoires : le pétrole, les métaux etc.

Ce sont des causes externes qui ne relèvent pas de ce billet.

Allons-y !

Il y a ceux qui déterminent les tarifs, les prix et ceux qui doivent s’y plier.

Que Total augmente son chiffre d’affaire du montant de l’augmentation de ses importations, c’est une chose. A condition qu’un pétrole extrait par Total en Afrique par exemple justifie son augmentation. Si les coûts à l’extraction n’ont pas bougé chez Total Nigéria ou Total Ouganda, pourquoi Total Raffinage et Total Distribution payent plus cher DONC nous payons plus cher ? Or le jeu d’une multinationale, c’est que la holding augmente le tarif d’une unité de production, juste comme ça, pour que la filiale dans un pays importateur paye plus cher, ce qui sera répercuté aux consommateurs. Et c’est le populo qui paye l’augmentation proportionnelle de la taxe intérieure sur les produits pétroliers (TIPP)

Y’a rien qui vous choque dans le paragraphe précédent ? J’ai dis qu’une augmentation d’un produit de base d’un transformateur en France devrait légitimement causer une hausse de chiffre d’affaire, mais j’ajoute : en aucun cas une hausse du bénéfice !

Il y a des gens qui ont le pouvoir de choisir les prix pour s’assurer un maximum de revenus. Si ce sont les produits de bases comme l’eau, l’électricité, le carburant, les télécoms, le transport des marchandises, le logement, voila l’inflation qui se met en route.

Comme le boulanger voit ses coûts d’électricité s’envoler, pour ne parler que de cela, la baguette augmente. Inflation des abonnements eau, adsl, électricité donc aussi les transports en train….. Le haut de la pyramide des nécessités vitales tire les prix vers le haut, et comme les vases communiquent, c’est bien le bas de la pyramide qui paye les premiers maillons (le boulanger) qui va lui casquer la note d’électricité. Engie, lui, ne consomme pas structurellement d’électricité.

La spirale est la suivante : je fais stagner ou baisser les salaires parce que je peux, j’augmente mes tarifs parce que je peux, et je me fais un fric fou.

C’est notre vie aujourd’hui.

Mettons en place maintenant l’indexation des salaires : J’augmente mes tarifs, mais mes employés me coûtent proportionnellement plus cher. Ça tend à atténuer l’effet d’aubaine.

On observera que l’effet de l’indexation des salaires sur les prix, sur la politique des prix de l’entreprise, sera différent selon que la boîte a une part importante de dépense salariale par rapport à son chiffre d’affaire ou pas.

Le boulanger et ses clients, les deux derniers maillons vont en chier de toute façons plus que les boîtes au dessus dans la chaîne alimentaire du capitalisme. Plus qu’une entreprise de BTP qui rémunère du monde. Elle-même plus que Bouygues qui est son donneur d’ordre sans maçon. Et que dire des sociétés d’ingénierie financière qui travaillent le pognon avec des ordis.

Cette fameuse indexation des salaires sur les prix doit être aussi examinée sur ses causes, en détail, en donnant des noms de profiteurs.

Exemple : en 1973 le prix du pétrole explose. L’industrie musicale du disque double ses tarifs quelques mois plus tard, pour le seul support à l’époque, les disques en vinyle. Les carburants et les plastiques dépendent du pétrole.

Jusqu’à ce qu’un d’entre nous (étudiants à l’époque) vérifie : le vinyle n’est pas fait avec du pétrole. On s’est tous fait bien niquer. On commence avec de l’éthylène et du dichlore, on met le tout sous pression, puis on chauffe (beaucoup) sous (forte) pression etc…

L’Indexation des salaires sur les prix est le moins qu’on puisse faire, mais pensez au mode calcul de l’indice des prix de l’INSEE et au far ouest du marché, religieusement tenu pour légitime à former les prix. Sans compter que son effet est par nature très variable selon votre place dans l’échelle des revenus.

Pour nous tous, l’offensive est dans le déboulonnage des causes, une question de système économique et de structure autoritaire qui le garde en vie : l’état entre les mains du marché. C’est un héritage d’un passé jamais questionné.

Cette indexation etc. n’est qu’un pansement provisoire impérieusement nécessaire malgré qu’il soit percé et très variablement efficace.

Jouez en attaque, s’il vous plaît, et de moins en moins en défense !

Agora : Le Chaînon Manquant

L’Agora n’est pas un forum, ni un chat, ni un blog.

Dans l’Agora, on met en forme les idées issues des discussions sur les forums, les chat et les blogs.

Si la démocratie est le gouvernement par le peuple, cela suppose la réunion de conditions préalables, parmi lesquelles :

1) Le peuple doit détenir le pouvoir : c’est pas fait, les représentants professionnels se le gardent.
2) Le peuple doit disposer de la compétence de gouverner : y’a du boulot, après 30 ans de démolition par les médias.
3) Le peuple doit disposer d’outils de formalisation puis de validation des décisions collectives : il n’en existe aucun.

L’oligarchie s’occupe de tout, elle peut donc se réserver le pouvoir, la compétence et les outils de décisions. Le peuple est prié de regarder la télé, d’être à l’heure à l’usine et de se réaliser dans les dividendes des actionnaires. Accessoirement de rembourser les prêts qu’il est contraint de contracter auprès de ceux qui ont piqué la monnaie avec les prêts précédents.

Je m’intéresse ici seulement au point 3, qui est dans mon domaine de compétences.
Avec mes petits bras, je ne me sens pas de travailler sur le principe du renoncement à des intérêts personnels dépassés par des intérêts du groupe.
Le groupe, en tant que nation, est d’ailleurs inexistant aujourd’hui, sinon par la coercition. Mais bref, chacun son job.

Une société démocratique est, par principe, une communauté qui débat et décide, sans attendre les ordres du MEDEF, signés par des oligarques syndicaux.

Dans notre société française, nous avons une tradition de politique de comptoir de bistrot, pas toujours idiote, mais jamais aboutie.
Seuls nos représentants matérialisent les lois (en fait, le boss). Nous pouvons jacasser autant que nous le voulons, même très intelligemment avec des bac+12 (si c’est un signe d’intelligence) , mais à la fin, dans le meilleur des cas, nous ferons une petite marche de mendicité politique, la « manif ». Un p’tit coup de lacrymo, et tout le monde coucouche panier les papattes en rond.

Pour bien clarifier, je vais prendre un petit exemple, dans une entreprise supposée démocratique.

Vient la question, dans cet entreprise de fabrication de chaises, d’un renouvellement de la gamme. Le personnel se regroupe, et discute : choix des matériaux, procédés de fabrication, marketing etc..

A la fin de la discussion, 5 tendances dominent, et on peut éventuellement constater qu’elles procèdent de logiques très différentes. Il va falloir choisir.
Concrètement encore rien pour passer à l’action : de toute façon, on a rien décidé, et les arguments en sont encore à yaka-foferfer. Chacune des options est défendue par 3 à 5 personnes – c’est comme ça, il y a des grandes gueules qui se lancent et proposent –  et le plus grand nombre ne demande qu’à s’intéresser, mais ne propose pas. C’est absolument normal.

Cinq idées qu’il faut maintenant affiner, rédiger. Faire des « prévisionnels », des esquisses, des devis. Les grandes gueules vont rédiger, et simultanément publier leurs travaux.
Les autres travailleurs de la boite peuvent voir les progressions sur l’intranet, et ils savent que la rédac’ du premier jour n’est pas définitive. Mettons qu’on a donné 3 mois pour ça, et chaque équipe va pousser une nouvelle version quasiment tous les jours : des fois pour corriger les fautes de français et d’orthographe, parfois pour ajouter de nouvelles informations fraîchement obtenues, parfois pour prendre en compte des suggestions.
Pendant ce processus qui peut durer des mois, on peut envoyer des « suggestions » aux ‘grandes gueules’. Libre à eux d’en tenir compte ou pas. Les rédacteurs ont absolument le droit de se piquer des idées. C’est même souhaité : on ne cherche pas un winner qui va gagner la prime, on cherche la meilleur version, pas l’égo le plus fort.

Notez bien qu’on est plus dans la réunion. On rédige, on gratte du clavier en petit comité. On ne refait surtout pas les discussions de l’étape précédente.

Rien n’empêche un nouveau rédacteur ou équipe de rédacteurs, mettons une sixième, de se lancer dans une rédaction s’ils ne se reconnaissent pas dans les 5 initiales. Un ou des…

A la fin du temps imparti pour les rédacs, toute l’entreprise va se réunir en « session plénière », avec tout le personnel.
Successivement, chaque groupe parmi 5 (ou 6, ou 7…) va présenter son projet.

Silence dans la salle. Comme au tribunal, sauf que le président, c’est la salle, et les « prévenus » sont sur l’estrade. Ce n’est pas un débat.

Le juge fait silence pendant que les représentants des projets argumentent. Il est interdit de parler des autres projets quand on présente le sien.
Le juge n’est pas complètement con, il fera le tri et si des points sont litigieux, c’est à l’étape précédente, pendant la rédaction, que chacun est libre de soulever des objections.
A la fin de la journée, on vote.
Allez faire un tour une fois au tribunal de police ou en correctionnelle : on y apprend plein de choses : c’est public et gratuit. Vous verrez à quelle vitesse vous serez éjecté si vous vous croyez à « nuit debout » et que vous essayez de la ramener !
Ainsi, on a séparé la discussion et la délibération. La discussion reste libre à la machine à café jusqu’au dernier moment, bien sûr, mais PAS AU TRIBUNAL.

Dans l’Agora on ne jacasse pas ! (j’ai pompeusement pompé les grecs, mais maintenant que je sais qu’une singerie radiophonique porte ce nom sur France Inter, j’ai envie de trouver autre chose)
J’ai déjà dit que ce mot ‘jacasser’ n’est pas péjoratif : Pour accoucher d’idées neuves, nous DEVONS jacasser, comme aux « nuit debout », comme des gosses. ENSUITE, les adultes que nous sommes passent dans l’agora pour l’étape suivante.

Encore une fois, nous nous arrêtons à l’étape jacasserie, car nous sommes AUSSI des gosses, discutailleurs, parfois fourbes ou stupides. C’est très facile de jacter, nous accomplissons, le plus souvent avec plaisir, ce que nous prenons pour le tout, mais qui n’est qu’une partie.

Et c’est bonheur pour nos maîtres que de nous voir patauger dans le pathos, de nous voir nous agiter dans la cour de récréation.

Nos maîtres sont sûrs que cela est sans risque, parce que des gosses dans la cour de récréation ne risquent pas de faire la révolution, cela ne les gêne nullement. Tant qu’on ne sort pas la gueule de nos maîtres de leur gamelle…..

Ce dont je vous parle a été déjà pensé, avec les « liquid feedback » ou l’évolution « pirate feedback ». C’est un site web qui a (avait) pour vocation d’accueillir la rédaction, puis de permettre le vote.
Ça marche à fond. Mais les écrans sont rébarbatifs, et c’est impossible à partager sinon avec des geeks dans mon genre. Aucune chance que ma mère y donne un coup d’œil.

Pour refondre un site qui réponde aux impératifs qui découle de ce qui précède, il y a du boulot, mais pas plus que pour le parti de Sarko ou de Hollande pour organiser un vote électronique pour une primaire (qui porte bien son nom).
Eux arrivent bien à se le payer, pourquoi pas nous ?

Il nous faut faire une version aussi simple qu’un distributeur de billet de banque.

Je cherche à lancer un développement pour ce site, qui serait utile dès aujourd’hui.
Je ne veux pas de bénévolat, je veux un président d’université, un conseil général, une institution qui saisisse l’opportunité de claquer l’argent des contribuables (environ le prix des chiottes dans l’avion Sarko One, le coût annuel de dix députés, trois rond-points).
Un tel système ne peut être qu’institutionnel ou à base de financement collectif « crowd funding ».
Je suis preneur de toute idée, d’autant que je souhaite réunir des bonnes volontés, ou à rejoindre un groupe déjà constitué.

Bientôt un descriptif fonctionnel ici et je vous laisse méditer là dessus.

*** Mise à jour mai 2024 ***

Le serveur est avancé à 70% en gros, et le client windows à la moitié. J’essaye de tenir la doc pour les développeurs à jour. Les développeurs, ce sont ceux qui voudront bien développer des clients pour d’autres plate-forme que windows. Pour mac et ubuntu et/ou débian. L’interface est constituée uniquement de procédures stockées sur un serveur Postgresql.

1. Agora, le chaînon manquant
2. Structure de l’Agora
3. Un cycle dans l’Agora
4. Agora : le vote
5. Parer aux plaisantins envahisseurs
6. Procurations et « démocratie liquide »

Commerçants, Artisans, vous allez morfler.

Dans la hiérarchie alimentaire du capitalisme, vous êtes au dessus du salarié.

Vous avez le pouvoir que vous confère vos compétences, ou votre capacités à attraper de bonnes affaires financières. Maître à bord !

En aucun cas vous ne constituez une classe, de gens qui vivent sensiblement la même situation, se reconnaissent, puis font valoir des intérêts communs. C’est plutôt (amicalement) chacun pour sa gueule.

Les grands revendeurs de produits pour les artisans : bâtiment, alimentaire, second oeuvre. Ce sont des points de ventes de distributeurs possédés par nos milliardaires. Qui n’ont pas envisagé de manger moins sur cette année. Ne comptez pas sur des rabais massif, en souvenir du bon vieux temps ou Pinault entassait des milliards sur votre dos. Vos fournisseurs, qui vont flipper pour leurs ardoises, vont vous faire la misère pour se faire payer.

L’autre « quoi qu’il en coûte », y vous donne trois mois de délais, mais vous allez casquer comme d’hab’. Je suis allé voir sur le site impots.gouv : la procédure, les formulaires, les justificatifs à rassembler pour 1500 boules, c’est vraiment mal payé !

L’arrêt de vos activités ne fera qu’un peu baisser les chiffres d’affaires de la chaîne de distribution. On met en sommeil, on réveillera plus tard. Eux ont de la trésorerie.

Les banques renflouées par la BCE vont se concentrer sur le CAC 100, mais pas sur vous. Pas de crédit ou d’escompte pour vous.

Pour eux, vu de leur hauteur, vous êtes à peine différentiables des consommateurs en bout de chaîne. Vous y êtes, dans le bout.

Je sens venir, à moyen terme, un retournement de la frange la plus populaire (frange épaisse, non ?) des petits patrons.
D’autant que ça fait déjà un moment que c’est de plus raide pour tout le monde. Le monde artisant/commerçant est écrabouillé lentement mais sûrement par des chaînes de distribution capitalo/financières.

Bientôt les Über-Boulangers

Ce coup-ci, Rafarin ne pourra rien pour vous.

Mais on a un VRAI Boss !

Pour s’échauffer, nous allons faire un exercice par la pensée pour tenter de vérifier une hypothèse : comment stopper la concentration des pouvoirs, sans TOUT réécrire de la constitution. En changeant le système électoral, par exemple. Oubliez le détail juridique.
Dans l’hypothèse actuelle, le système électoral actuel force la probabilité d’avoir une assemblée godillot qui contresigne systématiquement les demandes du gouvernement.

Actuellement, nous avons un scrutin majoritaire à deux tours, avec les deux gagnants du premier tour présentés au deuxième tour.

Mais bon, tout ça, ça donne un 100% gagnant et tous les autres 100% perdants. Si derrière, le nouveau président obtient les godillots à l’assemblée, c’est plié. Et les français, comme d’autres, sont de véritables jeunes enfants, en matière électorale. Deux exemples : les hommes qui votent pour leur moi de substitution fantasmé, exemple les sans-couilles qui se veulent un chef qui en as. Ou les femmes qui mélangent séduction et politiques : certaines dames âgées qui votent pour le candidat le mieux habillé, selon elle. Bref, un beau costard, une belle gueule de gendre, et tu ratisses. Et, c’est encore mieux, cela ne donne pas prise au camp d’en face.
Vous voyez le niveau. Plus ceux qui ne jouent pas, qui s’abstiennent, Macron a été choisi par 7% du corps électoral. Brillant !

Comment empêcher une majorité relative au premier tour de devenir une majorité absolue au second, donc un roi ?

Rêvons un peu

Là, je vois pas comment on peut se passer de décréter que l’exécutif ne se mêle désormais plus de législatif. Mais en attendant ce grand soir, si on lui coupait déjà les pattes à l’assemblée ?
Rêvons un peu : Le président serait tenu à l’écart de toute étape de tout processus législatif. Il lui serait même interdit d’évoquer un processus législatif en public.
Du coup, le job perdrait son intérêt. Eh ben tant mieux !

Revenons sur terre, ensuite, à l’assemblée, les partis présentent des listes dont la longueur est limitée en proportion du score du premier tour de la présidentielle.
Exemple avec des arrondis : Pour 600 députés (je sais, c’est pas ça, c’est pour avoir des calculs plus lisibles), Macron a eu 25% (pareil) au premier tour de la présidentielle donc la liste de son parti n’a que 200 candidats aux législatives. Il est exclus qu’il ait plus de 25% de sièges à l’assemblé.

600 * 25/100.

Reste à déterminer dans quelles circonscriptions ! Mais bon, je laisse du boulot pour d’autres. Oui, je suis pour le vote par liste aux législatives !

Continuons : Du coup, à moins d’une majorité au premier tour, on est sûr d’avoir une assemblée où aucun parti, donc son führer bien aimé, ne peut s’arroger TOUT le pouvoir.

Évidement c’est le début d’un embryon, ce n’est qu’un pas vers la démocratie, une pièce dans le puzzle.

On arrête pas de bassiner que la démocratie, c’est entre autres, l’indépendance entre les pouvoirs :

pouvoir exécutif (le gouvernement) qui exécute les ordres consignés dans la loi

pouvoir législatif (les assemblées qui composent le Congrès, quand on les réunis ensemble : Assemblée Nationale et le Sénat), qui crée, modifie ou supprime des lois.

pouvoir judiciaire (Juges et procureurs) qui surveillent tout le monde

J’ajoute, parce que je suis un précurseur, le pouvoir monétaire : Il doit être à la botte du parlement, dans mon esprit, comme le gouvernement : c’est la loi, écrite par le pouvoir législatif, qui guide la création et la destruction monétaire.

Aujourd’hui : le pouvoir monétaire est aux ordres des banques, des fonds de pensions et des assureurs. La Banque Centrale Européenne est « indépendante« . Donc, c’est bien ce que je dis.

En fait, au début, dans le texte fondateur de la BCE, ils voulaient mettre « indépendante mes couilles ». Plusieurs coincés du vocabulaire, on fait remarquer la grossièreté de l’expression, et ont obtenu le coup de gomme. « Indépendante » ça claque comme l’élastique de mon string, mais on perd un peu de sens et de l’intention initiale : la banque, c’est un truc de banquier. Pas un truc d’État, pensent-ils.

pouvoir Judiciaire : Le pouvoir de poursuivre ou de ne pas poursuivre, en matière pénale, est réservé aux procureurs, dont la carrière a lieu, en fait, au ministère de la justice, donc dans le calbute de son ministre, donc le premier ministre, donc le président. Ouf !

Le président ne tient pas les juges par la loi, mais par la connivence de classe. Mais il reste au juges un peu d’indépendance. Ou pas.

Mais le pouvoir d’appliquer OU PAS la loi est entre les mains du Procureur de la République, et merde, c’est ballot, sa hiérarchie autoritaire se termine à l’Élysée.

Le gouvernement, assuré d’une majorité au parlement ( à cause du mode d’élection, relisez plus haut), a donc de fait l’initiative des lois. Ah oui, n’oublions pas : le gouvernement peut s’opposer à ce qu’une loi soit discutée à l’assemblée, s’il la juge contraire à son action ou ses projets. Il n’a pas à se justifier en détail. Le Premier Sinistre envoi le texte de la loi à un député LREM, qui porte ça sans même la lire au bureau de l’assemblée. Les autres, c’est même pas en rêve.

Voyez l’article de la constitution.

Donc, vue que la chaîne policière remonte directement, sans contrôle, à l’Élysée, tous les outils sont en place, juridiquement, pour que Macron soit inarrêtable.

Macron a effectivement tous les pouvoirs. Et avec les conditions règlementaires actuelles et le paysage médiatique entre les mains des super-riches, il ne craint rien. 2022 ressemblera à 2017. En tout c’est la pente fin janvier, même si de courageux citoyens veulent se persuader du contraire. En même temps, j’ai un peu honte de ces lignes défaitistes. Mais nous ne sommes pas l’abri d’un bonne surprise, d’un acteur signifiant avec une bonne idée, de la sortie d’une sex-tape en réalité virtuelle de Manu avec le patron de BlackRock, chez Bernard Arnault, avec Bruno Lemaire attaché en string cuir clouté à une croix de Saint-André, fouetté par Roux de Bézieux, lui-même en combinaison mono-pièce intégrale moulante en latex brillant. Je vous laisse le choix de la couleur : pensez flashy !.

Vous voyez, mon petit exemple du début, qui peut servir à instaurer des mécanismes qui forcent le consensus, pour s’éloigner du totalitarisme policier (je pèse mes mots) qui est notre mode de vie habituel.

Que les bourgeois restent confiants dans le capitalisme, c’est logique, que des cerveaux classe moyenne lavés aux flux « mainstream » aient du mal à tout capter, c’est logique aussi. Mais triste.

Mais voila, la classe moyenne a les pieds dans l’eau, et il va falloir attendre que brusquement l’eau submerge les chaussures et que leur pieds soient trempés. En attendant, tout va bien, 40% de hausse de vente de SUV ou 4×4.

Pendant ce temps là, certain ont juste une narine hors de l’eau, l’eau jusqu’à la ceinture, ou un enfant, un parent qui ne va pas fort, côté pouvoir d’achat.
Mais comme la classe moyenne a encore les socquettes sèches, les futurs noyés attendrons.

C’est pathétique.

Cher Monsieur Ruffin,

Je vous suis depuis longtemps, je suis sur votre longueur d’onde.
Moi aussi, j’ai décidé de refaire le monde, ce qui peut nous rendre tous deux sujets de gaudriole, mais qui ne risque rien n’a rien.

L’essentiel est de se rendre utile à la communauté. Lui apporter un machin utile qu’elle trouvera difficilement ailleurs. Je me suis demandé : Que puis-je apporter qui ne soit déjà en main.

Et je pense avoir trouvé un « truc spécial », qui est d’ailleurs un des deux objets de ce site.

Concrètement : vous évoquez des axes de transformations de notre société, en précisant que ce ne sont que des chantiers, des sujets délicats qui demandent souvent à être profondément fouillés. Et personne n’est de toutes les compétences. Même un génial ministre a des conseillers.
Il va falloir beaucoup blablater pour arriver à un édifice juridique stable.
Les énarques vont bien nous traiter de bolosses.

Vous avez déjà vu un nid d’oiseau. Quand le bestiau s’est appliqué, il a fait une salade de mikados tellement imbriqués que vous ne pouvez pas en sortir une seule brindille sans grand effort, au risque de tout casser. Donc oui, quand on décide de changer un principe important (souveraineté sur la monnaie, par exemple, ou la propriété lucrative), on en vient vite à dire qu’on aura plus vite fait de tout refaire. La sagesse est entre les deux, mais je ne suis pas sage. Ça en fait, des questions lourdes qui se posent simultanément !
Ça en fait des délibérations à mener. Des milliers. Si on n’est pas au moins 500 000 à participer, surveillés par 20 millions (chiffres un peu au hasard), on aura pas fini avant le 5ieme mandat de Manu.
Il nous faut une USINE à délibérations.

Quelque soit le périmètre de la réflexion : une association, un conseil municipal, départemental, régional ou national, une assemblée de représentants, nous parlons là de production de délibérations.

Délibérer sur le libre échange, les métiers du lien, la relocalisation, une politique agricole, bref la vie de la société, c’est instituer des lieux de délibérations, puis les « pratiquer ».

Or, n’ayant jamais eu à vraiment délibérer, nous ne savons pas le faire. Nous savons nous réunir avec un vague ordre du jour. Enfin parfois. Ensuite nous savons jacasser.
Voyez les Nuits Debout ou les Gilets Jaunes : ça cause, ça cause, mais ça ne délibère pas.
Sauf quelques assemblées, et trois exceptions de votre connaissance, j’en connais aussi.
Rien à la hauteur des 47 millions d’électeurs.
Je serais bien plus tranquille si 10 millions de françaises-français délibéraient. Qu’il y ait quelques pommes pourries dans le panier, sur 10M, c’est pas grave. Mais 8 dans un conseil de ministres ?

Nous suivons de près B. Friot : les sujets soulevés par sa proposition feraient bien une cinquantaine de questions : on en parle où, comment ?
Même si les gens du Réseau Salariat posent les questions, j’aimerai qu’instantanément tous les français s’en saisissent. Et posent d’autre questions etc..

Vous reprenez notamment cette idée d’autogestion des entreprises. Ce qui était plié en deux coups de téléphone autoritaires du dirlo demande maintenant des délibérations. Concrètement, on fait comment ? (Oua le gars il amène sa question l’air de rien, et bim !, il envoie sa réponse ! Serait-ce un vil procédé narratif ? )

Je parle d’ouvrir la délibération à chacun. Dans le même temps d’ouvrir l’initiative législative au peuple, c’est-y pas beau m’sieur l’député ?

Au boulot !

Dans « délibérer », il y a aussi l’idée de ‘livrer’ un résultat : des propositions concurrentes qui vont s’affronter au cours d’un vote final.

Permettez moi de résumer ça avec mon schéma, un processus de délibération complet.

Les « Jacasseries »

Discutions libres, éventuellement houleuses : type nuits debout ou rond-points, ou assemblée. On refait le monde. On produit, au mieux, LA QUESTION et des embryons de réponses

  1. Déterminer la question (par exemple logistique de la campagne d’isolation des locaux résidentiels, ou bien Planification de la sortie de Schengen, dates d’ouverture pour la truite)
  2. Des groupes se séparent avec des idées différentes. D’ailleurs, j’ai vachement raison, et les autres, ils sont un peu bêtes.

Bon eh bien aujourd’hui on s’arrête là.
Mais je vous propose de continuer. C’est ça mon apport.

Mais ne vous méprenez pas : la « création » fut-elle artistique, technique ou politique ne peut émerger QUE de la jacasserie.
Si vous avez fait de l’analyse transactionnelle, c’est l’état « Enfant ». Il n’y a que les enfants qui jouent, qui créent. Mais les gosses, ça rédige pas.
J’ai choisi un terme un peu péjoratif exprès : de la jacasserie, il en faut, mais il faut apprendre à en sortir, pour passer à l’étape de la rédaction.

Enfin, délibération.

Parce qu’il n’y a rien derrière pour structurer le travail de ceux qui sont tout à fait prêt à s’impliquer, on gâche. Ce que j’appelle délibération n’advient pas. On se fait des potes, mais le CAC 40 est toujours debout.
Il y a des exceptions bien sûr, mais seul des virtuoses, qui vont rester en très petit nombre vont pondre une proposition de constitution, de nouveaux codes.
J’ai cru comprendre qu’en vrai démocrate, vous souhaitiez inviter un maximum d’électeurs à devenir citoyens : on est barré pour au moins 20 ans d’éducation populaire. A part les loteries de la révolution, l’espoir est mince (j’écris ce mot la veille du 5 décembre 2019, j’irai demain gratter mon ticket).

Je retourne au sujet : je propose de partager mon expérience avec un site que j’avais essayé d’installer, sans succès, mais dont le principe reste fulgurant. Et j’ajoute que j’ai trouvé 90% du concept tout cuit au parti pirate allemand : ce sont eux, les fulgurants.

Imaginez un site web, extrêmement dépouillé, aux antipodes des facebook et instamachin. Ergonomie de distributeur de billet : simple ! Doit être accessible aux mal-voyants ET aux mal-comprenants.

Il héberge une arborescence de sujets, classés par thèmes. Entendons nous, cette arborescence, à l’échelle d’un état, ne saurait être moins touffue que le plan comptable national.

Au lieu d’avoir une pensée ‘comptable’, on l’adapte à une pensée ‘politique’.

On ne peut pas y poser sa QUESTION dans les deux ou trois premières couches, qui restent trop générales.

Exemple : défense, justice, éducation, santé…

Santé se découpe en : planification générale, hôpitaux, médicament…
Hôpitaux se découpe en : formation initiale des soignants, formation continue, éthique pro, gestion logistique, gestion immobilier, intendance, règlements intérieurs, droit des patients, catering………….

Etc… Je vous laisse imaginer, c’est laborieux, mais pas compliqué. J’appelle ça la « systémique sociale ».

Donc, le secrétaire de séance du tumulte évoqué plus haut, va créer une « question », au bon endroit dans l’arborescence. Un quidam peut l’y découvrir.
Une première réponse doit être posée, même brouillon, on ne peut pas poser une question juste comme ça, en l’air.

Dans un temps donné, réglable, quelques mois, semaines, jours, déterminé à l’avance, le sujet de la question va être mis en délibération. Pas de chat, pas de « mur », pas de messenger : chaque « équipe » (amicalement) concurrente va inscrire sa réponse. On est pas au bistrot, on est au Greffe de la République Française. Une équipe peut réviser sa copie en permanence.

C’est un concours de réponses à une question jugée d’intérêt général.
Je ne veux pas entrer dans les détails, que vous trouverez ici.

Les personnes concernées par le sujet, dans toute la France, vont tourner autour avec un système assez strict de possibilités de communiquer avec les rédacteurs, qui pourront constamment corriger leur proposition, s’ils sont sensibles aux arguments à eux proposés.

Et si vraiment aucune réponse ne te branche, taka poser la tienne, pisque t’es si malin !

Particularité : il est permis, voir encouragé, de copier les bonnes idées. Le but est de former un consensus. Pas une bande de winner arrogants et intéressés.

Ce site est un peu comme un greffe de tribunal : on y débat pas. On pose des infos, on rectifie, on lit des docs.
Et à la fin on vote. Mais pas comme maintenant. On vote en mettant dans l’ordre les propositions. Il est naturel qu’il y ait 10, 20 réponses possibles à une question. Je ne supporte pas les questions oui/non verrouillées des référendums. J’ai toujours celui de 2005 dans le côlon d’ailleurs. Pourquoi je n’ai pas pu choisir parmi 30 propositions de constitutions ?

Je vous invite à aller voir les détails en lien un peu plus haut, et/ou lire ce document, sans vous soucier des écrans très moches. Énumérer ici les détails de la gestion du système serait pénible.

Toujours est-il que je propose d’animer une création en open-source, bien sûr, sous linux bien sûr aussi, et dans un cadre collectif. Et si le collectif existe déjà, je veux en être !

Pour héberger le développement, ainsi que l’exploitation d’un tel système, il faut trouver un lieu neutre, plein de cerveaux : Un établissement universitaire, par exemple.
Perso, ça fait bientôt 40 ans que je fait du C (et variantes) sous Unix puis Linux. J’ai une petite idée de ce que c’est que de monter un truc comme ça, j’ai quelques références. Mais je ne cherche pas à le faire seul, je souhaite contribuer à le faire, ça demande une équipe, ce n’est pas un bricolage.

En soi le binz n’utilise que des techniques, des langages très éprouvés, et ne contient aucun machin complexe. L’algorithme pour le vote est dérivé de celui de Condorcet. J’utilise celui de Schulze, mais il y a des variantes respectables. Ces principes sont utilisés par Wikipédia, Debian et plein d’autres organisations.

Vous qui vous êtes frotté au aléas de la 5ième Répu, j’espère vous séduire :

Le gagnant des votes par listes (de réponses candidates), déterminé par une variante moderne de l’algorithme de Condorcet, est celui qui fait consensus.
Le gagnant peut par exemple n’avoir jamais été un premier choix, mais être le deuxième choix de tous ! Les premiers se sont réciproquement annulés.

Je me suis mis un instant à votre place : vous vous déplacez, vous lancez des sujets, des pistes qui sont accueillies avec approbation. Bravoooo ! Mais ensuite ?

Où qu’elle est la proposition de loi pondu par un mec dans le public, qui vous a applaudit ? amendement ? Où qu’il est le livre blanc, la nouvelle bible sur les mille sujets que je viens à l’instant de me retenir d’énumérer ? On ne peut pas compter sur un homme, même 100 pour faire le boulot. C’est juste matériellement et physiologiquement impossible. Il n’existe, pour le peuple, aucune structure de délibération, lui, il se démerde avec un papier et un stylo. Et il n’y arrive pas. Et c’est normal !

Je termine avec le sketch du vote : une question cruciale est posée.

« Le franc revient. La gestion de sa masse monétaire dépend de la Banque de France aux ordres des représentants. Il faut définir les principes qui régiront la création et la destruction monétaire.
Vous avez 6 mois. »

Au bout de six mois : 50 réponses retenues, dont 10 loufoques, 10 naïfs, reste 30 candidats « techniquement » crédibles.

– Alors, mon petit Roger (vous permettez que je vous appelle Roger, afin de préserver votre anonymat ?), qu’allons nous faire des humoristes et des naïfs ?
– Ben rien, on ne les transcrit pas. (abstention à leur égard)
– Alors maintenant quel est votre préféré, ou vos préférés
-..
– On se magne Roger..
– Le 12.
– OK. Et si c’est pas lui qui gagne, qui ensuite ?
– Le 14 et le 3
-Et si c’est pas eux ?
– Le 18
– Et les autres ?
– Chuis obligé ?
– Préciser que vous les aimez moins, en les plaçant en fin de liste n’est pas la même chose que d’ignorer la blague de potache N° 33 que vous ne placez nulle part.
…………(plus tard)
– J’ai fini !
T’as qu’à t’essuyer tout seul, t’es grand maintenant. Voila ! Content, Roger ?
– D’abord, on va arrêter avec Roger. Qu’attendez vous de moi ?

Il parait que tu fais de grosses promos sur le lien en ce moment. T’en as ? De mes Cévennes, j’ai du mal à enclencher seul le processus de création du système de délibération démocratique seul capable de sortir la France du capitalisme. Et je suis modeste.
Recevez, Monsieur le député, mes tralalilalères respectueuses, et moi une adresse email ou un 06 pour rester propre dans ma tête…..

Sébastien

P.S. Cette « Agora » comme je l’appelle, serait le premier lieu de rencontre intermédiaire institutionnel. C’est pas bô ? (si vous ne comprenez pas cette phrase, relisez Christopher Lasch). Je ne plaisante jamais avec les « lieux de rencontre intermédiaire ». Un rond-point, par exemple.

P.S.2. La métaphysique révolutionnaire, les conditions de réalisations supposées de grands soirs, ne sont que prophétiques, avec le secret espoir d’une auto-réalisation improbable. On est tous 5mn avant le tirage du loto.
Une population qui sait traduire en texte ses désirs, qui s’est même entraînée à le faire sur des cas concrets, qui à même un gros stock de questions réponses, qui a pratiqué la délibération, est autrement armée pour prendre le palais d’hiver. Moi, je respecte le travail de tous ceux qui se bougent le cul, et je ne me sens pas de leur donner des conseils. Faisez les gars, faisez, c’est plus que je n’en fais. Nan, mon truc, c’est en plus, pas à la place.

Salopards de porte-parole !

Une question me revient souvent. Pourquoi les collectifs GJ (informel, justement, « sans forme »), poussent des cris d’effroi quand on parle de « porte-parole(s) » ?

Ils s’appuient sur une « croyance limitante ». Celle qui leur est entrée dans le cerveau en voyant des syndicalistes se compromettre, et couvrir un système de décisions totalement corrompu. (faut-il rappeler la complicité des dirigeants de la Confédération Française Démocratique du léchage de boules du néolibéralisme ? )

Dans la suite de cet article, vous pouvez remplacer « porte-parole » par « représentant »…

Une croyance limitante n’est pas forcément fausse. Mais elle reste limitante. Vous avez tous l’expérience d’une trahison, donc porte-parole=trahison. (CFDT qui signe tous les plans du Medef ?)

Posons nous des questions à rebours.

1) Je suis trahi ( c’est facile à constater)
2) A quelles conditions, par quel moyens pourrais-je voir ma voix porter sans risquer cette foutue trahison ? Oula ! Mais pisque j’ai dis que j’en voulais pas, la question ne se pose plus. Simple.

Ma croyance limitante m’empêche de formuler simplement cette question.

Parce que les porte-paroles, ça brûle, comme le feu !

Reprenons.

Un porte-parole « porte » une « parole ».

D’abord tâchons d’en avoir une, de parole. Un truc chiadé. C’est un gros truc très difficile pour une population élevé sous le Hanouna. Notre merde à tous.

Ah flûte, je n’ai jamais pris la question par ce bout là.
Mon indignation constitue mon seul programme.

La croyance limitante ci-dessus, offre deux avantages :

1) Elle me met à l’abri de la trahison. Quitte à m’auto-museler
2) Elle me dispense de faire l’effort important, je n’ironise pas, d’acquérir les connaissances nécessaires pour juger, au moins, ce qu’on veut me faire voter, et ensuite, pour ceux que ça branche, de rédiger nos lois, règlements, directives, arrêts et autres.

C’est la solution pour les culs-de-plomb. Les cerveaux de plombs, plutôt.

Donc d’abord, écrire la parole. OK, statistiquement, 80% de la population, en l’état (médias, entertainment, playstation), n’est même pas capable de comprendre la nécessité de toute cette fatigue.

Bon. Miracle. On dirait qu’un document existe. Il énumèrerait des revendications chiffrées, argumentées, qui ont subis l’épreuve d’une discussion franche et ouverte avec des opposants, sans caméra ni micro. On rédige, on amende.

Ensuite, à quelles conditions suis-je prêt à laisser partir le gus avec le papier qu’on a écrit ?

Maintenant, c’est quoi la mission du porte-parole ? A quelles conditions suis-je près à l’envoyer au combat SANS FLIPPER ?

Je vous met en vrac des pistes, parmi les centaines possibles

  • – Prendre sa famille en otage. Recruter des mercenaires.
  • – Version courte : Le porte-parole est en fait un groupe de cinq personnes
  • – Version longue :Le porte-parole est en fait un groupe de cinq personnes tirés au sort dans un stock de 50 personnes tirés au sort dans une assemblée de mettons 1000 personnes. Comme ça, si la négo dure un peu, on présente un roulement de négociateurs frais. Les 45 en réserve assistent par vidéo au réunions. Afin d’arriver chaud quand on prend le quart !
    Homme et femmes seront toujours statistiquement également représenté. En revanche, le corpus des « ouvriers » est constitué par un tirage au sort dans cette catégorie d’un nombre de représentants également proportionnel dans l’assemblée. Bref si 25% ouvriers dans la population active ET LES RETRAITES ( Ils sont toujours ouvriers, avec une retraite d’ouvrier, et une expérience d’une vie de turbin), alors l’assemblée de 1000 représentants doit comporter 250 ouvriers, en activité ou à la retraite. Bref.
  • – N’importe quel contact, entretiens, séminaire est enregistré. Le rush est publié in extenso et un montage résumé aussi.
  • – Le porte-parole qui se voit poussé dans un retranchement pour lequel il ne dispose d’aucune instruction, doit noter la question, refuser de répondre et revenir vers… vers quoi ?
  • – Ah oui, merde, il faut bien qu’il existe une assemblée .
  • – Lui injecter un poison avec effet retard, ne lui appliquer l’antidote qu’APRÈS la réunion, après son rapport, sous réserve qu’il soit satisfaisant.

Et ouala. Je ne crains plus le porte-parole, je suis son maître, et j’organise l’impossibilité pour la partie adverse de le retourner.

Et comme y’a Games of thrones qui commence, je vous laisse.

L’U.E. se mêle d’éducation Populaire

L’Éducation Populaire vise à former le futur citoyen à tenir son rôle dans la société.

C’est une éducation « politique », mais attention, cela ne veut pas dire « partisane ». Aujourd’hui, les « politiques » roulent sans nous, ils accomplissent leur carrière professionnelle.

L’Éducation Populaire vise à donner à chaque « citoyen » (et non plus « électeur »), les compétences pour exercer ses droits à la gouvernance.

L’U.E. est notoirement un montage anti-démocratique (et non pas ‘non-démocratique’), visant à éloigner les « gens » des pouvoirs que les puissants aiment à accaparer.

Pourtant, l’U.E. a payé des gens pour écrire un programme d’éducation populaire !

Voici donc un lien vers un manuel pédagogique.

Educating_democracy-FR-Volume I

Évidement, on sent bien qu’il n’est pas question de renverser la table ! Mais ne méprisons pas ce travail, plutôt honnête, qui servirait le cas échéant de base à une rédaction plus offensive.
Je pense que les auteurs méritent le respect. Ils restent évasifs et généraux, utilisant des concepts-nuages, des mots valise. Ils nous offrent toutefois une vision globale, correctement orientée, même si le commanditaire, le Conseil de L’Europe, reste une organisation fondamentalement hostile à la réalisation de ce programme.
Ce document, probablement peu lu, offre un contraste saisissant avec les déclarations tonitruantes de Junker, Schauble et consort contre l’ingérence du bas peuple dans les affaires sérieuses des grandes personnes (banquier, C.A. de multinationales etc).

Bonne lecture..

Questions de campagne.

Communauté ? Quelle communauté ?

« Les Français », « Le peuple français » : quelle est la teneur, la matière de cette communauté ?

Pour tout ceux qui rêvent d’une 6ième république, de la gauche-très-gauche à la droite-très-droite, le vote unanime de la 6ième constitution est très mal barrée.

« Groupe », « corps politique », « club de bikers », « supporter d’un club de foot », autant d’exemple de communautés : un tas de gens, que rapprochent des forces dites « centripètes » : une passion partagée pour le tir à l’arc, le vélo, PMU, belotte, Alain Juppé.

Ces forces « centripètes », « qui regroupent » s’opposent à des forces « qui séparent » dite « centrifuges ». A tout instant, une force centrifuge peut disloquer « la communauté ». Désaccord politique, propagande, corruption des dirigeants : le parti peu éclater !

Une communauté, c’est ce qu’on veut, quand on veut.

Il suffit que la force centrifuge soit sensiblement la même pour tout le monde. Les potentielles forces dislocatrices centrifuges doivent être tenues écartées.

Quelle que soit notre classe, nos opinions, nos goûts, nous sommes dans la communauté française, mais pour des raisons pratiques ou juridique.

Nous parlons français, nous vivons sur un bout de terre bien délimité, nous sommes enrôlé dans l’état et ce qui nous lie tous, c’est que nous payons des impôts au même endroit. Et pis c’est marre.

En dehors de ça, la communauté française n’est tellement rien qu’on en parle pas. Une communauté se forme pour être agissante. Nos maîtres nous chosifient en « peuple ». Un peuple, tas de cons passifs, n’est qu’un troupeau ovins.

Une communauté agissante, c’est un super organisme vivant, dont le pouvoir sur le réel est plus grand, beaucoup plus grand que la somme des agissements qui s’agrègent.

Aujourd’hui, nous ostracisons la moitié de la population : beaufs, fachos, gauchos, ultra-libéraux (mais là, c’est normal), islamo-titistes, écolos, réacs, pianistes.

« Mon » club, où on est tous très beaux et très intelligents, nous apprend que les mecs, en face, ils sont horribles. Et surtout, méchants et bêtes.

Mais comment tous ces vendeurs de 6ieme République nous enfument !

Les vendeurs de changements n’ont pas évoqué une forme quelconque d’éducation populaire. Il en faut 20 ans bien fort pour espérer changer quoi que ce soit.

Et partout, des déclinaisons de groupes de cintrés nommés « Anti-Fa » organisent les bastons, et virent manu militari du débat public, grosso modo la moitié de la population.

Il ne leur vient pas à l’idée qu’ils sont ce qui se rapproche le plus de la dictature. La méchante, celle où tu perds tes ongles.

Donc ce type nous vends de la démocratie à l’intérieur d’une boite qui exclue au départ, de façons arbitraires et le cas échéant violentes, la moitié de la population.

Les partis ont bien rempli leur rôle : empêcher que se forme une association qui les dépasse. Tous comme nos maître ont tout intérêt à faire détester le mot « classe », comme dans « lutte des classes ».

(associés, société… une société peut être publique et à but non lucratif)

Mais nous, nous-même, à l’intérieur, chacun(e), où en sommes nous ?

Comment éviter de céder aux aversions improductives ?

Pourquoi n’envisageons nous pas d’aller au contact des « autres », les « fachos », « les gauchos », « les réacs », « les machin-istes », autrement que pour batailler, comme dans la cours de récréation.

Oui, j’aimerais un jour participer à la rédaction d’une loi, dans un comité tiré au sort, avec donc autant de femmes que d’homme, des pauvres, des riches, de bac-6 à Bac+ 12, de 18 à 98 ans en proportion de la population française.

Mais aussi des libéraux, des ultras-libéraux, des niaiseux, des cocos.

Statistiquement, on devrait y retrouver 90% d’exploités à juste à l’aise, 9% de classe moyenne, et 1% de très riches auront désormais 1% des voix. Il y aura aussi, statistiquement, des soutiens d’hommes politiques honnis.

Et alors ? On les vire (solution Antifa), on les massacre (salissant), on les gaze (mal vu) ? on les enferme (coûteux) ?

C’est une autre culture que de se présenter à un groupe, avec des convictions à défendre et d’être réellement prêt à écouter les autres.

Bref l’inverse d’un meeting électoral : mes pôvres militants, vous êtes pitoyables, vous donnez à voir votre esclavage volontaire, l’abandon de votre dignité, remise entre les mains d’un beau parleur. »Les jeunes avec Juppé », comment on hallucine ! de la graine de fayot qui sera président de la république dans ses rêves.

Dans aucun des programmes, je ne vois montrer, ou suggérer, ou laisser entendre que le pilier central d’une réforme de la société, quand on la prétend « démocratique-quelle-rigolade », c’est ce que l’on appelle « éducation populaire ».

En gros, aller parler à ceux qui ont été exclus de la vie politique, ou qui ont juste pas envie.

Pour qu’une force centripète constitue une « société » à l’échelle donc de notre pays en incluant tous ses co-habitants, au pire ses co-payeurs d’impôts, elle doit donc permettre de rapprocher des gens qui aujourd’hui s’insultent.

Afin que dans un temps limité (une assemblée quelconque où NOUS faisons et défaisons des lois), dans un endroit consacré, ces gens s’écoutent, dans un cadre règlementaire qui favorise les consensus.

 

R.I.C. et police sont dans un bateau…..

Bonjour !

Une grosse embrouille dans nos têtes avec la violence policière. Je vois passer beaucoup d’âneries pathologiques.
Deux émissions pour se remettre un peu les idées dans le bon sens.

Ne confondons pas les cogneurs avec ceux qui leur donnent des ordres violents. Ce sont deux situations distinctes.

https://youtu.be/lp1LoauFhds

et https://youtu.be/at_Ml0Zutfk

Pour le R.I.C., tout le monde emploie le même terme, ou acronyme, pour désigner des choses totalement différentes. Pour ma part, je choisis le « ric en toute matière ».

Mais je ne suis pas dupe. ce ric-là ne peut exister qu’en pointe émergée d’un dispositif « sous la surface ». Celui-là, c’est un peuple éduqué à faire lui même de la politique, probablement avec des représentants fait d’un autre type.

Si vous collez le meilleur RIC sur la population actuelle… On a pas fini de se marrer le temps qu’elle s’adapte !

Bref le ric n’est que le résultat d’une massive et longue éducation populaire. Je n’embraye pas sur ce thème, c’est celui du site sur lequel vous vous trouvez.

Aux chiottes le pouvoir d’achat !

Je hais le pouvoir d’achat.

Voila bien une expression putassière. Cherchons pourquoi.

Sémiologie de comptoir

Le pouvoir d’acheter est le seul concept politique qui intéresse nos gouvernants et leurs donneurs d’ordres.

Vous voulez survivre ? Allez, soyons fous, vivre ? Vous recherchez donc du « pouvoir de vivre » ! Parce que vivre ne consiste pas à acheter « seulement ».
Par exemple, nous pourrions souhaiter du « pouvoir de rien foutre« . Du temps soustrait à la voracité du patron, ou bien pire, des actionnaires.

Enfin bref, on nous prend pour de la viande à caisse enregistreuse.

Manipulation de comptoir

Mal dans votre peau ? Vous supportez mal votre boulot de merde sous-payé ? Un petit tour dans une galerie commerciale, et bim ! remonté à bloc, moral au plus haut, et une furieuse envie de gagner plus…

Quand on vous dit « du pouvoir d’achat« , pour que vous puissiez aller vous éclater à la caisse (WOW !), c’est surtout pour ne pas prononcer le mot devenu tabou : « salaire« .

Non, on ne vous baisse pas votre salaire, on vous augmente votre pouvoir d’achat. Au lieu de « baisser », on « augmente », trop love !

Socio-économie de comptoir

Au sens strict : Étant donné une rémunération, je peux augmenter votre « pouvoir d’achat », soit en augmentant cette rémunération, soit en faisant baisser les prix de ce que vous achetez avec ce bon gros pognon.

Jusque là, « pouvoir d’achat » est un outil de langage neutre. Objectivement, si j’augmente votre salaire, j’augmente votre pouvoir d’achat.

Au contraire, si je dis « j’augmente votre pouvoir d’achat », je ne dis surtout pas « j’augmente votre salaire », car sinon je l’aurai dit direct.

Donc ça pue l’embrouille.

Analyse politique de con

Donc, si on nous parle sans cesse d’augmentation du « pouvoir d’achat », soit 15 lettres, plutôt que augmentation des salaires (8 lettres), ce n’est pas par hasard.
Notez que le pouvoir d’achat est une expression impersonnelle, in-mesurable. C’est un concept. Le pouvoir, c’est un concept abstrait tant qu’on ne l’utilise pas. Et celui-ci se mesure aux résultats de son usage.
Alors que le salaire, c’est très concret. En bas à gauche de la fiche de paye.
Sans compter que nous sommes plusieurs à ne pas considérer avec un grand intérêt, ce fameux « pouvoir » d’acheter des merdes. Je veux assez d’argent pour vivre, mais ne vous occupez donc pas de mes achats !

Regardons un peu plus loin. Depuis la nuit des temps, une petite classe de « possédants des outils de travail », utilise la force de travail de ceux qui ne sont bon qu’à ça. Nous.
Et bien évidement, les pouvoirs qui établissent cet « ordre » des choses collaborent à la recherche des meilleurs prix sur ce travail.

Je me marre quand j’entends Castaner dire qu’il veut rétablir l’ordre ! Seulement l’ordre dans la rue ?

En bref, baisser les salaires est le but final de la lutte des actionnaires. L’obsession.

Il existe pour cela plein de méthodes, utilisées généralement conjointement. Je vous renvoi, les courageux, au livre de Boltanski/Chiapello « le nouvel esprit du capitalisme », paru en 99.

La méthode qui nous intéresse passe par l’arnaque du « pouvoir d’achat ». Déjà, on a sorti « augmentation des salaires » de la conversation.

Reprenons les règles de base du suceur de CAC40 :
  1. Ne jamais augmenter les salaires
  2. Baisser les salaires
  3.  si 2) foire, revenir à 1)

Traduit en langage de riche :

  1. Ne jamais se gaver moins
  2. Se gaver plus
  3. Si 2) foire, revenir à 1)

Comment faire :

  1. Évitons de parler de salaires, afin d’éviter de les augmenter un soir de cuite à la suite d’un pari stupide. C’est ça ! N’en parlons jamais plus ! Comment parler de l’innommable ?
  2. Baissons les salaires par le côté que ces abrutis de salariés sont incapables de voir : si on baisse les « charges » sociales patronales, ces idiots ne voient pas qu’on leur baisse leur salaire. Ils n’ont pas compris que le salaire dans sa totalité, c’est la totalité de ce qui sort de la poche du patron : mon salaire direct, comme son nom l’indique, le « net », et le reste : mon salaire indirect, que je touche quand j’ai un soucis de santé, ma retraite, mes indem maladie, maternité etc.
  3. Passons d’une confrontation sur les salaires, travailleurs face aux employeurs, à une confrontation sur le pouvoir d’achat, les travailleurs contre les travailleurs. Trop cool !
  4. etc…
Alors comment améliorer le pouvoir d’achat, autrement dit :
Comment contenter les gueux, sans que cela nous coûte un centime ?

Se rappelant que les gueux sont les seuls producteurs de richesse, à moins que vous ne comptiez le gros avec un fouet comme un élément « moteur » de la galère, il suffirait d’acheter moins cher aux producteurs, on pourrait alors revendre aux gueux les marchandises moins cher.
Enfin, au nom du pouvoir d’achat, on pourra répercuter 50% de la baisse du coût d’achat aux clients. Et distribuer les 50 autres % aux actionnaires. Contenter le peuple et les actionnaires d’un seul coup.. le rêve.

Enfin, si vous n’avez pas encore vu l’embrouille, la voici. Les gueux et les clients, ce sont les mêmes ! Vous allez donc payer avec votre travail une augmentation de pouvoir d’achat dont vous ne verrez que la moitié (dans l’exemple que j’ai choisi).

Voila un exemple des contradictions des points de vue « micro »-économique (votre économie personnelle, ce que me fait à moi, telle ou telle disposition), et la « macro »-économie, l’effet global mesuré sur le groupe, qui s’exprime par des statistiques sur le pays tout entier.

Objectivement, si vous n’êtes pas fournisseur de Carrefour, vous allez avoir un petit mieux, mais alors vraiment, faut pas être producteur de lait, de viande… Pour l’écran plasma, ce sont les esclaves asiatiques qui sont concernés, pour notre plus grand bonheur !

Globalement, le pouvoir d’achat a augmenté, dans l’exemple que j’ai choisi les clients ont gagné autant que les actionnaires. Sauf qu’on est 67 000 000 à se partager la baisse, et 30 000 actionnaires se partagent la même somme. Et globalement le rendement du travail est plus faible pour les travailleurs et le bénef supérieur pour les rentiers. Un petit morceau de création de valeur est raptée par les actionnaires. Comme d’hab’.

Ces jours-ci, le gouvernement a admis (ça n’engage à rien) que le prix du lait à la production devait au moins excéder le coût de production, donc imposer un prix d’achat minimum aux centrales des chaînes de distribution. Juste du blabla, mais Carrefour a aussitôt prévenu que les prix augmenteraient direct en rayon.

Personne ne va retenir ça, sauf l’actionnaire qui va être rassuré que Mr Bernard Arnault aura la bonté de préserver les dividendes.
Mr Arnault pourra même déclarer : « Conscient de notre devoir vis à vis de la nation qui nous nourris à rien foutre, nous sommes heureux de permettre aux français qui ne sont pas nos fournisseurs de recevoir le même avantage économique que nos actionnaires. Nos fournisseurs, eux, vont tout casquer, car 1), 2) et 3). »

On a jamais vu une augmentation de pouvoir d’achat s’assortir d’une distribution de vaseline, et c’est ça le problème.